On se gargarise avec tout un tas de trucs, à savoir qui sera bientôt les chefs aux municipales, régionales, ‘députales’, gouvernementales et extra hexagonales. Comme le disait si bien p’Tit Gibus dans la guerre des boutons :
Qui qu’c’est l’chef… qui qu’cest l’chef ?
Çui qu’a l’plus gros zizi.
Lui répondait l’Aztèque dit Grand Gibus. Il me semble revivre cet épisode de ce remarquable film qui restera à mon avis parmi les meilleures œuvres de notre cinéma national.
Chez mes Amis belge, ils savent pisser eux... même avec un zizi normal... ils se sont passé de chef, une fois !
Okay, mais à l’heure où tout le monde se prend pour un chef, il n’y en a même pas un qui a la classe nécessaire pour grimper sur le Pavois, le bouclier d’Abraracourcix, chef de tribu gauloise et de bande dessinée. Ce que l’on oublie trop facilement avec nos préoccupations bourgeoises, qui font oublier le principal nonosse de nos turlupipitudes, c’est que notre Europe de nos deux claouis n’existe pas au niveau de décisions mondialement importantes. On parle trop facilement d’elle en oubliant qu’elle n’a, entre autres, ni centralisation juridique, fiscale, militaire. Qu’elle n’a qu’une organisation politique également de nos deux gonades (voir le Larousse illustré pour les ignares), mais sans volonté commune d’où l’apparence de laxisme constaté sur quasiment tous les sujets chauds de société. Les politiques à tous les échelons d’ailleurs, c’est de plus en plus une façade, nécessitant un ravalement, de nos démocraties non seulement dans, les textes mais aussi dans les faits et les hommes.
Or, les administrations juridique, fiscale, militaire et la volonté politique commune sont des ingrédients indispensables à un projet d’ambitions européennes, comme d’ailleurs à toute forme de coopération d’envergure dans la plupart des domaines. Tu parles si on peut donc dormir sur une oreille, mais seulement une : une coopération distendue qui n’existe… qu’avec les cow-boy’s, les traditionnels copains d’abord. Surtout pas avec les angliches, qui n’ont pas d’amis mais que des intérêts (je ne l’ai pas inventé, c’est Bull Dog Church dit Gros Cigare qui l’a dit un jour qui n’est pas d’aujourd’hui mais coure toujours).
Mais cela n’a rien à voir avec le Nouvel ordre du Monde dont parlait Nico, très influencé par les States. Il s’agit tout simplement d’une idéologie politico libérale qui voudrait que l’ordre des Etats Nations soit remplacé par celui des Etats Marchands. La raison des désordres mondiaux devient alors celle du bien-être économique de la populace concernée par la zone d’influence, ce qui ne change pas grand-chose à mes yeux en termes de souffrances dans le porte monnaie sans compter celles des humains dont ils se moquent.
C’était en gros celui de la République de Venise et des villes de la ligue hanséatique : de manière assez schématique, les gouvernements étaient représentés par les plus gros commerçants, les multinationales d’aujourd’hui, et toutes les lois et ressources de leurs zones d’influences tendaient uniquement à conforter leur développement économique, les finances des financiers et leurs actions internationales. Dans ce monde idéalisé, les Assemblées Générales et Conseils de Direction, les actionnaires multinationaux, les banques ne font pas mais sont la politique, non plus d’un pays, mais d’une zone d’influence économique. Le passe temps favori des élus ou des dictateurs qui s’accrocheraient à leur modèle d’antan serait de regarder pousser l’herbe et leurs électeurs d’aller à la pêche là où il n’y a même plus un gardon, profil de joueurs au Loto qui croient qu’ils finiront par gagner une cagnotte grâce à ceux qui leur offrent seulement un grattage payé avec leurs sous quand il y aurait beaucoup à distribuer mais qui ne se trouve que dans les paradis fiscaux.
Or, à y regarder de près, il y a comme des petits signes qui montrent qu’un peu partout, même chez les yeux bridés, ce système de truand est en train de se mettre en place, sans avoir besoin de grandes oreilles pour voir à la place des yeux, qu’il y a couillonnade à la clef pour le péquin ordinaire, celui qui émarge aux impôts directs et indirects, passe par sa banque et sa carte bleue pour pouvoir briser la mie (manger) avec son épouse et ses gniards (enfants). Il ne faut plus se fier aux indices de pouvoirs d’antan ou rabâchés par les visionnaires, la mauvaise surprise vient toujours d’une forme nouvelle et inattendue de menace, souvent séduisante au premier abord, sans quoi elle serait étouffée dans l’œuf au second ras le bord. Comme le camelot, le Roi de l’andouille fabriquée ailleurs mais pas cuisiné à Vire, et qui en vend sur le marché, la vraie andouille, ça n’est pas la sienne mais toi, le consommateur de base, dans lequel il y a un gros mot. Devine lequel !
L’étape number one était de mondialiser la société de consommation. Ben c’est en route, c’est bien parti et c’est de plus en plus une façade de nos démocraties qui n’ont plus rien de social. Le pouvoir financier s’impose en concurrent de plus en plus dans les faits à partir du moment où l’économie n’est plus un moyen pratique de mieux vivre ensemble, mais une arme de pouvoir.
Le Pouvoir est ailleurs, plus que chez nos guignols nationaux. N’oublions pas la terrible sentence du milliardaire américain Warren Buffet qui a affirmé "Notre Classe est en train de gagner" et Warren Buffet, laisse de côté et pour cause une autre vérité, ce sont les classes moyennes qui alimentent la richesse, comme l’avait si bien analysé Mazarin, déjà, à son époque. Lorsqu’il n’y aura plus que des ultra pleins de fric et des ultra locdus (imbéciles), ce monde, des ultra pleins de jonc (or) et de diams, ce fin monde des riviéras, s’écroulera sur lui-même, la source de leur richesse étant tarie, des indices sont déjà présents. A croire que Karl Marx avait raison. A quoi serviront les belles tires (voitures) si on ne peut plus les acheter ? Quoique la réflexion de Warren est plus une traduction de l’américain où la notion de classes n’est pas sociale mais sociétale comme par exemple, les class actions de consommateurs. Dans son contexte, l’annonce de Buffet signifiait notre vision du monde est en train de s’imposer et rien d’autre, raison pour laquelle elle n’a choqué personne outre atlantique où il y a pourtant beaucoup d’inégalités sociales.
L’idéologie libérale permet théoriquement à tout le monde d’accéder à la richesse, raison pour laquelle elle est séduisante. La richesse, bien que toujours transmissible avec le capitalisme familial, y est surtout le résultat de l’activité de n’importe quel individu entreprenant quel que soit son niveau social et avec beaucoup de chance. L’élite devient alors un symbole de réussite dans une société permettant à tout le monde de forcer son destin ; le rêve américain est fondé sur les valeurs individuelles et la libre entreprise et non l’Etat providence. Çà peut paraître abscond pour les uns, sale con pour les autres, mais çà change tout en termes de mentalité et de culture. Par exemple, de fait et à un instant donné, il y a bien une classe moyenne, mais elle n’est pas du tout figée parce que du jour au lendemain un quidam moyen peut devenir quelqu’un de premier plan. Alors que chez nous, à moins de gagner au Loto monopole d’Etat, c’est duraille (difficile) de monter une simple et petite entreprise. Là bas aux States, la grande majorité des riches le sont devenus par eux-mêmes, en une seule génération. Les ultra riches sont ceux qui ont eu cette niaque (chance) là aussi, mais ont en plus hérité d’autres générations et précédentes.
Là bas ainsi qu’au Canada, pour faire taire la jalousie, il suffit d’afficher sa feuille de salaire sur sa porte : c’est une justification suffisante pour montrer que l’argent est gagné par son travail. Chez nous, cela créerait de la jalousie et de l’envie !
C’est un raisonnement franco-français issu de notre tradition monarchique de classes dirigeantes auto protégées. Du point de vue de l’amerloque moyen, il ne peut pas y avoir une société naturellement bipolaire à partir du moment où tout est mis en œuvre pour faciliter la libre entreprise. Cela aussi peut paraître nébuleux, mais en pratique, ceci explique la grande flexibilité dans le monde du travail outre atlantique si on n’est pas fainéant et apte à la spécialité. Pas besoin de valise pleine de diplômes, il suffit de prouver ses qualités, sinon, la lourde (porte) illico presto mais poliment puisque on est prévenu à l’avance.
On dit là bas qu’il faut respecter les femmes de ménage, la plupart du temps issues de pays pauvres, parce que demain l’une d’elle peut être ta patronne !
Y en a eu des lascars qui avaient oublié çà…
Mais achtung bicycletteu, meuzieur (attention en franco-allemand d’occupation), je n’adhère pas complètement au modèle de société américain, je veux seulement expliquer les différences culturelles qui induisent de mauvaises interprétations ou des idées préconçues.
Des économistes revenus d’un voyage incognito touristique (mon œil) en Chine ont établi un constat. Conséquence de la folie immobilière des investisseurs chinois, on se rend compte que la majorité du peuple n’a pas assez d’argent pour se loger en achetant leur crèche (appartement ou maison). Ces investisseurs paniquent à se rendre compte qu’ils ne peuvent même pas récupérer leurs mises. Même l’éditorialiste du Parisien, ce canard de bignole (concierge), a constaté ce phénomène. Il en déduisait naturellement ce que tout le monde ici avait déjà compris que la prochaine bulle immobilière crèvera bientôt en Chine, et comme c’est la Chine qui a aidé à combler les déficits abyssaux des banques occidentales, une très prochaine crise financière à la Madoff sera à nos portes, et qui pourrait avoir des conséquences encore plus importante et néfaste que celle de 2008.
L’émergence d’une classe moyenne chinoise, au sens français du terme, contamine peu à peu la culture rurale ancestrale. Le gouvernement totalitaire élargit le cadre de la libre entreprise mais c’est l’Etat, le représentant de la collectivité dans son ensemble, qui s’enrichit plus que ses administrés de force : c’est un libéralisme bridé (normal pour un asiatique, si vous ne comprenez pas, je ne sais plus comment traduire, moi).
C’est un choix délibéré d’abord pour conserver une autorité sur les populations, assez diversifiées aux niveaux culturel et religieux, puis c’est un choix de politique de modernisation très onéreuse de tout le pays, qui en a bien besoin, sans parler de l’intention de devenir une super puissance mondiale à court terme. Ça, nous autres ostrogots, nous n’en avions pas besoin de cette concurrence là !
Ce pays tôt ou tard, implosera comme l’a fait la Grande Urse. Mais en attendant, avec elle, ces pays génèrent le plus de milliardaires par an en valeur absolue ramené au nombre d’habitants, même si ça commence à ne plus être à même d’être le cas absolu, des cas exagérés se retrouvant au mitard (prison), pour excès de vitesse économique personnel.
Des pays émergents fragiles comme l’Inde et le Brésil ont émergé mais maintenant ils coulent, leur canote ayant été trop chargées (se cassent la figure).
La Chine est un pays émergé sur le dos des autres qui se porte relativement bien pour l’instant. Mais comme c’est une réalité probatoire bien connue du gouvernement chinois bien malin qui est loin d’être bête, la survenance est quand même freinée. Cependant, les incidences sociales de l’économie surchauffée sont là bas de plus en plus lourdes en interne. Plusieurs cabinets économiques occidentaux ont été appelés à l’aide pour y faire diverses études et d’après ce que l’on en sait, la spirale infernale est amorcée. Le poids économique de ce pays est tel que les retombées seront malgré tout, en effet, mondiales.
Je ne souhaite pas entrer dans des explications anesthésiantes, parce que c’est assez compliqué à décortiquer si on veut tout dire, parce que ce pays a quand même conservé une tradition de classe dirigeante quasi monarchique et comme chez nous, il ne suffit pas de se débarrasser de son souverain sur le trône depuis des lustres pour que les réflexes changent en profondeur.
Et qui, qui va encore payer la note ?
Plus malins, des ricains qui n’avaient pas un rond (sous, monnaie), mis à part leur boulot à risque d’être viré du jour au lendemain de leur job, ont eut la possibilité d’avoir des crédits sans contrôle de leur situation sociale et possibilités financières. Ils en ont profité. Ils ont acheté sans cash à l’avance, des maisons avec tout ce qu’il fallait dedans et voitures à la clef, tout en sachant que s’ils n’avaient plus de quoi payer, ils ne perdraient rien qu’être foutu à la porte de leur baraque, l’ardoise étant perte et profit pour leur banque. Ne pouvant rien en récupérer, même en les proposant à bas prix à la même populace qui n’avait plus un cent, les prêteurs se sont retrouvés le bec dans l’eau à ne plus savoir quoi en faire. Ayant réintégré leurs anciens gourbis, cette populace en rigole encore, ayant eu une bonne vie pendant un certain temps, avec le pognon des autres !
C’est mon copain de Walnut Creek qui m’a fourni la formule : Tu achètes un super frigo, tu verses un petit cash à la livraison et tu ne règle pas le reste. Le temps de la procédure pour que le magasin récupère le bien non payé, tu profites d’un engin tout neuf, pendant quelques mois, pour la poignée de haricots qui t’es revenue moins cher à louer le même engin.
Mais trêve de plaisanterie, qui, qui va encore payer la note si ça arrive ?
Amicalement,
Belzébuth