Le camarade… euh… le pitaine Némo, à la suite d’un article qui dit ce qu’il veut dire, et pas mal ficelé, parle des bonnets dits rouges. Bonnets qui me font sortir un tiroir à connaissance de l’armoire de ce que l’on m’a appris, et pour cause :
Chez Bibi, en l’occurrence, moi-même, le Manoir de Ty Meur comprend les vestiges de l’ancien château du Tymeur datant du XIIIè siècle, siège de la Baronnie de Kergorlay et berceau de la famille de Ploeuc (Pas des ploucs, ne pas confondre, même s’il s’agit d’individus du même dit pays de mézigue). Les parties anciennes ont été très remaniées ou ont disparues, en partie par un violent incendie lors de révoltes et répressions en plus que les destructions par nos amis d’outre Rhin en une période néfaste et pour nous, et pour eux, n’en parlons plus. C’est en ce lieu qu’a pris fin la révolte paysanne des Bonnets Rouges, par « l’élimination » de son principal meneur, Sébastien le Balp, par le marquis, seigneur du dit lieu et des alentours émargeant aux frais de l’état à Versailles, et surtout des ploucs eux-mêmes.
Si je vous en cause, c’est que cette propriété appartient à des membres de ma famille et il est soupçonné que d’autres lieux de même nature appartenaient à ma dite famille avant expropriation par ordre venant de haut lieu seigneuré, couronné…
Or donc, si le terme Bonnet Rouge peut se référer à la coiffure portée lors de la révolution française sous le nom de bonnet phrygien, elle était un symbole de liberté et de civisme. Actuellement elle coiffe Marianne, l’allégorie de la République française. Elle peut aussi se référer à une révolte de paysans en Bretagne au XVIIe siècle sous prétexte de la révolte dite du papier timbré, (timbré, y en a tout plein qui ne sont pas de papier) à des lutins de la mythologie celte, à une école du bouddhisme tibétain, à une section de la commune de Paris, sous la Révolution, à un journal français, quotidien de 1913 à 1922, à une bibine, une bière issue de brasserie, au patron et aux hommes d’équipage du navire d’exploration océanographique la Calypso, experts en plongées sous-marine, mes respects, mon Commandant.
Au départ, le vrai mouvement était antiécotaxe breton, ce qui n’a pas changé en 2013.
Louis XIV ayant déclaré la guerre aux Provinces Unies en 1672, n’avait plus un radis, de moyen pour la mener, elle s’éternisait. La création des fermes du tabac et du papier timbré pour financer la guerre et de nouveaux impôts avaient été levés et obligatoires, d’où un mécontentement général.
La Bretagne était alors très peuplée, elle entrait alors dans une phase de difficultés économiques, largement liées aux premiers effets de la politique de guerre et économique de Louis XIV, augmentation sensible et simultanée des impôts, faiblesses structurelles. Les revenus issus de la terre, les fermages diminuaient eux aussi, entraînant une déflation généralisée.
Le système du domaine congéable qui régissait les rapports d’une partie des paysans cultivant la terre et possesseurs avait conduit à une absence d’investissement et d’améliorations des méthodes de culture, aussi bien de la part des paysans que des seigneurs. C’est ainsi que mes ancêtres se sont malproprement fait viré. Heureusement qu’il leur restait quelques biens en terrains et ardoisières qui les ont sauvé de la misère, quoique ayant un blason, ce qui me fait une belle jambe au jour d’aujourd’hui ! La baisse des revenus des seigneurs avait exigé de façon plus pointilleuse leurs autres droits faisant refuser dans la région de Carhaix et avec les régions de domaine congéable la protestation générale. On peut en effet faire remarquer que des paroisses hors domaine congéable se sont soulevées, alors que d’autres, qui en faisaient partie, ne se soulevèrent pas. La suppression du système n’étant pas abordée dans toute la presqu’île de la même façon. Le sud ouest étant de couleur blanche et le nord étant par tradition rouge. Ca n’a pas changé, quoique, rouge n’étant qu’une couleur parmi d’autres sans être… gnien… gnien… gnien… boudu, je ne le dirais pas. Tout simplement ceux qui sont pour sont des blancs, ceux qui sont contre sont des rouges. Quand on joue au foot, les maillots ne sont pas de même couleur. Ferdinand Kübler avant d’avoir le maillot jaune du Tour de France en 1950 était équipé d’un maillot rouge, celui des P’Tits suisses et ça n’était pas un... Salut, Ferdi, bon souvenir de toi. Et de tes copains, les forçats de la route.
Revenons à nos moutons.
Partout le schéma était le même. Pillages, affrontements aux cris de vivent « machin truc, à bas etc. », sans être les mêmes slogans coléreux partout. Mais le calme avait été vite ramené par le procureur au Parlement du moment et par la force et par la division au profit des uns par rapport aux autres. En ce qui concerne les intérêts particuliers des uns par rapport aux autres, vous me suivez ?
Le maximum de violence avait été atteint à la fin du cirque dans le Poher, mon bled, où Carhaix et Pontivy, villes non fortifiées, avaient été attaquées et pillées. Les paysans commandés dans cette région par un notaire, Sébastien Le Balp ont investit et emmerdouillé, avec 600 Bonnets rouges, le château du Tymeur et en ont brûlé tous les papiers et archives. Du coup, coucou, on n’sais plus qui qu’on est et d’où qu’on vient ?
Sébastien a terminé sa carrière par un coup de lame, comme un voyou de la rue de Lappe, en lousdoc, par surprise, lors d’une embuscade comme à la Bastoche, où les problèmes se résolvaient sans avocat et tribunal, entre hommes, pas comme à notre époque de locdus. Sa mort avait mis fin à l’insurrection.
Néanmoins ces violences avaient permises de faire signer aux nobles l’abandon de certaines taxes, contraints de revoir à la baisse les redevances en nature et en numéraire.
Bon ! Tout ce baratin pour vous faire comprendre que d’une part, les temps n’ont pas changé, que les conneries se renouvellent, que les médias ne disent que rarement la vérité pour foutre la zaouïa (c’est de chez vous ça, hein ?), qu’en définitif, les bonnets dits rouges actuels ne sont pas tous les mêmes, ne picolent pas tous du gros rouquin quand ils ont la dalle en pente, qu’une partie défendent comme des ploucs les multinationales agro alimentaires qui les exploitent quand d’autres sans bitos rouge sur la calbombe ne peuvent à peine survivre quand ils produisent le magnifique et gros choux fleurs, acheté sur pieds à 0,75 centime le kilo et que les affameurs des grandes surfaces vous l’offre avec des rubans de couleur en guise de fioriture, entre 3,70 à 4,20 zeuro (0, comme disent mes potes américains cette monnaie valable que pour jouer au Monopoli).
Où se trouve l’erreur ?
Amicalement,
Belzébuth