Communiqué de Gaillac, lut sur La Dépêche du Midi. Edition Tarn Nord
Monsieur Ali Tébib vient de s’éteindre le 22 janvier 2014. Ses obsèques ont réuni le jeudi 23 janvier sa famille, ses amis, ses compagnons anciens combattants, ses collègues de travail, des représentants politiques de toutes obédiences, des élus du département, des membres de la Préfecture, du Conseil Général, de la Communauté de Commune, des Pompiers, de la Police et de la Gendarmerie en plus des Communautés Harkis de différents départements.
Il faut dire que depuis près de 40 ans, Monsieur Ali Tébib et son association Apsect à Gaillac, se battent pour reconnaître la cause des Harkis et la responsabilité de la France dans le massacre et l’abandon des soldats oubliés depuis l’indépendance de sa province dont les accords ont été signé le 19 mars 1962, ce qui n’avait pas forcément mis fin au conflit armé.
L’association Apsect est un mouvement pour la promotion sociale éducative et culturelle du Tarn qui avait été crée par Monsieur Télib. Elle est née en 1975 et a pour but de défendre les membres de la communauté de Harkis qui sont touchés par leur déracinement, mais aussi toute personne en difficulté sans distinction au regard de son appartenance ethnique culturelle ou sociale. Apsect s’articule autour de la promotion des individus, du développement des actions favorisant le dialogue la concertation la tolérance et l’échange.
Monsieur Télib aimait à dire qu’il était avant tout Gaillacois, appréciant les gens, la tolérance, le respect et les belles valeurs de vie dans cette région du sud ouest. Il a lutté toute sa vie, pour la reconnaissance de sa cause. Malgré que son parcours de vie a souvent été semé d’embûches dans les camps de regroupement des réfugiés, puis immigrés mal acceptés. Il a réussi à s’intégrer, et a fait ses preuves comme il se plaisait à le dire, avec son cœur et sans amertume. Erudit et passionnant, il laissera à jamais son empreinte auprès de ceux qui l’ont un jour rencontré.
Personnellement, je l’ai rencontré lors de ses expositions et il m’a même offert l’insigne de son association en souvenir de ceux avec qui j’ai crapahuté.
Il manquera, tant par son aura, sa droiture et son courage, pour sa diplomatie, son sens inné de la médiation, et sa pondération. Son fils aîné, Hocine reprendra les guides de l’association, en hommage à son père et pour pérenniser son idéologie.
Souhaitons à cet ancien Français d’Algérie devenu Français à part entière, de trouver la plénitude dans sa dernière demeure et une tranquillité à jamais méritée.
Amicalement,
Belzébuth
- Insigne de l’Association Harkis AsPect