Vous aimez Manuel Valls, vous ? Peut-être un peu moins qu’avant dimanche, hein ? Reconnaissez que je vous avais prévenu. Moi, Valls, depuis toujours, il y a quelque chose qui me met mal à l’aise chez lui. Mais jusqu’à dimanche dernier, l’homme de gauche préféré des femmes de droite était incritiquable. Valls, à qui, du temps de sa gloire, Sarkozy avait proposé le ministère de l’intérieur. C’est vous dire que si Sarko s’est fait éjecter, c’est quand même un peu bien fait pour lui.
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Bon, revenons à notre mouton, maintenant que j’ai l’autorisation de me défouler. Alors voilà. Valls, je ne l’aime pas parce que mes parents (j’ai un papa et une maman, moi, c’est lourd à porter, je sais) m’ont élevé dans l’horreur de deux comportements, que l’on rencontre la plupart du temps associés chez le même individu : flagorneur [1] et hypocrite.
Flagorneur, Valls, dans cette façon qu’il a (plutôt qu’il avait, jusqu’à ce que les sondages enfoncent le chef de l’État et portent son Excellence au pinacle, rendant l’exercice moins utile) de ne jamais perdre une occasion d’encenser le Président au moindre de ses actes, ou à la plus insignifiante de ses petites blagues.
Flagorneur, pour avoir envoyé sa nouvelle épouse, la violoniste autosatisfaite Anne Gravoin, copiner avec la Trierweiler (c’est Gravoin qui le revendique, et pas moi qui médis), afin de mieux se placer auprès de son concubin, au cas où sa seule langue rapeuse n’aurait pas obtenu la récompense escomptée.
Flagorneur, pour ce rôle d’entremetteur, que j’ai déjà évoqué, dans le mauvais tour joué par Trierweiler à Royale lors du meeting de campagne de Hollande où la favorite avait obligé la concubine répudiée à lui serrer la main, pour faire croire à une réconciliation.
Flagorneur, cette façon de brosser dans le sens du poil les policiers, lesquels, bon toutous, se laissent prendre, un comble pour des poulets, au jeu du bon flic (Valls), et de la méchante juge (Taubira)…
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Et hypocrite, à faire croire au bon peuple qu’il a un ministre de l’intérieur à la poigne d’acier, parce qu’il envoie une police armée jusqu’aux dents démanteler des camps sauvages de Roms, dont les occupants se sont vus offrir auparavant (cf circulaire du 26 août 2012 du même Valls) un logement décent (en clair des chambres d’hôtel ou un terrain aménagé payés par le contribuable), assorti de soins aux malades, de vaccination des enfants, de prise en charge scolaire, et d’un travail, oui, vous m’entendez bien, d’un travail, pour tous ceux qui le souhaitent. Les chômeurs en fin de droits apprécieront.
Hypocrite encore, de dire pis que pendre de son prédécesseur tout en le copiant, plutôt moins bien d’ailleurs, et en n’hésitant pas à traficoter les chiffres pour faire croire qu’il a la situation en mains.
Hypocrite, bref, cette façon de colporter la légende d’une indépendance d’esprit exceptionnelle dans ce (bas) monde politique, alors qu’il passe son temps à prendre le vent, et à donner de faux gages à Droite, on ne sait jamais, ça peut servir son ambition présidentielle, tout en promettant le contraire à Gauche. Le grand écart, ça, c’est sûr, il sait faire, le camarade. Un jour, on le verra danser sur les pointes, accompagné au violon par madame.
Et, dans un autre ordre d’idée, je ne vous ressers pas le « Mettez des blancs, des white, des blancos », à l’occasion du visionnage d’un film de promotion de sa bonne ville d’Evry... Imaginez les cris d’orfraie si ça avait été Copé et son petit pain au chocolat !
Et puis, il manque de self contrôle, ce bel être : ses sorties à l’assemblée, "si la manif a dégénéré, c’est de votre faute (les poussettes ne passeront pas !)", ou « l’insécurité, c’est vous, le terrorisme, c’est vous ! »… A un moment, j’ai cru qu’il allait accuser Sarkozy et l’UMP d’avoir crucifié le Christ. Heureusement qu’on connaît déjà les coupables.
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Et surtout, surtout, ce ministre essentiel de la République souffrirait d’un grave handicap visuel. Jugez-en vous-mêmes : d’abord, le malheureux ne voit que 300.000 personnes là où il y en a au moins le triple, sinon le quintuple, et se trouve par conséquent dans l’incapacité de mettre en place le dispositif de sécurité qui s’impose. Dans le même temps, il prend pour des comploteurs d’extrême droite des familles poussant des landaus et les fait gazer par sa police. Certes, par bonheur (ou par malheur, selon le point de vue de certains) il n’y a pas eu de mort. Nous n’en avons pas moins échappé à une catastrophe, et, ne serait-ce que dans son propre intérêt, il ne me parait pas raisonnable qu’il continue à tenter le diable en se maintenant à son poste.
Mais il a encore de l’avenir, avec toutes les qualités que je viens de décrire, notre bienaimé Manolo. Je propose donc que son ami Président le nomme à la justice, puisque, comme chacun sait, la justice est aveugle, et qu’il soit remplacé par Christiane Taubira. Elle, au moins, n’a pas de problème de vue : les homophobes ou les racistes (blancs, de droite), elle les voit partout, même dans la manif pour tous !
[1] personne servile envers ses supérieurs ou ceux qui ont un pouvoir. Synonymes : fayot (familier), lèche-bottes (vulgaire) etc...