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Vincent Lambert, vous le tuez, oui, ou non ?

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France
Déjà publié en juin 2014, cet article de notre NEMO favori "colle" bien à l’actualité et prouve, que l’on peut voir venir les choses de loin .. si on s’en occupe un peu !

Juste après le Mondial de foot, s’il y a un sujet qui est censé nous passionner ou nous déchirer, c’est bien le sort de Vincent Lambert. Va-t-on oui ou non le « débrancher » ? That’s the question… Et l’inévitable sondage de confirmer que 90% des Français sont favorables à l’euthanasie, surtout, d’ailleurs, quand c’est pour les autres, ou pour eux… mais dans très, très longtemps.

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Hé bien moi, cette histoire, ça me gonfle à un point, que vous n’en avez pas idée. Oh, je ne suis pas un cœur de pierre, allez, ce qui arrive aux proches de ce pauvre homme réduit à l’état végétatif, je ne le souhaite à personne. Mais, enfin, en quoi cette triste histoire, comme il y en a, certes à des degrés pas toujours aussi dramatiques, dans toutes les familles, doit-elle engager la responsabilité de l’ensemble des Français ? Pourquoi veut-on nous faire croire que mettre fin à la vie (en ancien Français d’avant la novlangue, on disait tuer, ou encore homicider) d’un être humain, sans défense et incapable d’exprimer sa propre opinion sur le sort qu’on veut lui réserver, serait une avancée sociétale déterminante pour l’humanité ?

Bon, avant de vous dire ce que j’en pense, un rappel des faits, tels qu’ils sont, et non pas tels que les trompettes officielles, acquises à tout ce qui pourrait contribuer à foutre en l’air notre civilisation abhorrée, vous les « interprètent ». Le cas de Vincent Lambert n’est pas un cas banal d’acharnement thérapeutique. C’est beaucoup plus délicat que cela : Vincent Lambert n’est pas maintenu en vie par des docteurs fous, à coups de perfusions, de sondes et d’expérimentations médicales ou chirurgicales. Il n’est pas branché à des dizaines de machines qui vivent à sa place. Il respire tout seul. Son cœur bat tout seul. Il ne prend pas de médicaments. Lorsque le rapporteur au Conseil d’État propose pudiquement l’arrêt des traitements, il ne s’agit pas d’enlever la prise, et aussi sec, le bonhomme est mort. La réalité, nue et cruelle, c’est que Vincent Lambert ne peut pas manger et boire tout seul, comme n’importe quel tétraplégique. Alors, pour qu’il meure, sans qu’on le pique, qu’on le pende ou qu’on le fusille, le seul processus non actif, c’est de ne plus l’alimenter (je me répète exprès, pour que tout le monde comprenne), c’est-à-dire de le laisser mourir de faim et de soif. A la limite, si vous voulez garder bonne conscience, vous mettez un plateau repas devant lui, et s’il ne le touche pas, « c’est sa décision et il faut la respecter ».

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Les excités de la loi pour tout et pour tous, nos modernistes de religion, n’ont pas manqué de souligner que les parents de Vincent Lambert, qui refusent de se résoudre à une telle extrémité, sont des intégristes cathos, donc des fachos, donc que l’opinion de ce genre de punaises de bénitier, on s’en bat l’œil ! Moi, je ne voudrais pas être à la place du médecin chef de service qui sera amené à jouer les « exécuteurs » de basses œuvres… Je vous rappelle que ces mêmes esprits éclairés qui voudraient que l’on se débarrasse de tous ceux qui dérangent leur idéal d’une espèce humaine bodybuildée, les vieux, les malades, les infirmes, les zinzins, voire les opposants au mariage pour tous (l’ineffable Pierre Berger), sont tombés en pâmoison lorsque Mitterrand fit voter l’abolition de la peine de mort, pour des crapules qui généralement n’avaient elles-mêmes pas hésité à l’appliquer à des quidams qui ne leur avaient rien fait… Mais la cohérence, dans notre société d’avancées sociales… !

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Bon, tout cela est bel et beau, me rétorquerez-vous, mais qu’est-ce qu’on fait, à la fin, de Vincent Lambert ? On laisse ce pauvre type couché dans un lit d’hôpital jusqu’à la Saint GlinGlin, ou on le défunte ? Hé bien, à mon avis, ni l’un ni l’autre. Et pour éclairer ma position, il faudrait revenir sans cesse, chaque fois qu’un problème se pose à notre Société, aux fondamentaux de l’État. Le rôle de l’État, je ne le répèterai jamais assez, n’est pas de régler un par un les problèmes de chacun des individus qui le constituent. Le rôle de l’État, c’est de faire respecter l’intérêt général, lequel n’est pas la somme des intérêts particuliers. Dans un cas comme celui de Vincent Lambert, l’intérêt général de la communauté des Français est que l’État ne se mêle de rien ! Même si l’espoir qu’il revienne à une vie non végétative semble nul, Vincent Lambert n’est pas malade, au sens où on ne pratique sur lui ni actes médicaux, ni actes chirurgicaux. Son maintien dans une structure hospitalière, dont le rôle est de soigner et l’objectif de guérir, n’est à ce titre pas justifié. D’autant plus que Vincent Lambert n’est pas seul. Il a une famille qui l’aime, et des parents qui souhaitent tout faire pour qu’il vive. C’est leur croix et leur responsabilité, pas celles de la Société toute entière.

Alors, que Vincent Lambert quitte l’hôpital où on ne peut rien pour lui, et qu’il soit pris en charge par ses parents, quitte à ce qu’ils bénéficient des aides prévues à cet effet – ni plus, ni moins-, mais surtout que l’on arrête de prendre la France toute entière en otage dans un conflit privé qui ne la concerne pas.

Voilà. Il n’y a pas besoin de créer une énième loi pour cela.