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Valls : quand une élite vénale nous fait la morale

, par  NEMO , popularité : 8%
NJ-Ile de France

Ce qui me choque dans cette histoire du voyage de Manuel Valls à Berlin, ce n’est pas qu’il ait pris un moyen de transport de la République pour un déplacement privé. Un premier ministre n’a pas vraiment le choix. Il ne peut pas se déplacer comme vous et moi. Il lui faut ses garde du corps, ses moyens de communication sécurisés, son back-up en cas d’incident technique. S’il prend le train, ou un avion de ligne, c’est toute une logistique compliquée et infiniment plus onéreuse à mettre en place, sans compter les désagréments infligés aux autres voyageurs (cf les pantalonnades de Hollande) . Il faut donc nous y faire : les « grands » de ce monde, et, en ce qui concerne Valls, même les moins grands, bénéficieront toujours de privilèges et d’un statut particuliers. Valls n’aurait pas pu prendre un avion d’Air France pour se rendre à Berlin, l’eut-il voulu.

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Aussi, du point de vue logistique, je n’ai absolument rien à redire. Mais ce qui ne va pas, mais alors pas du tout, c’est que le Premier Ministre de la France s’est rendu es-qualité dans une capitale étrangère, assister à un match de foot entre deux formations étrangères, et, circonstance aggravante, en se revendiquant « supporter » de l’une de ces deux équipes – ce qui, d’un point de vue diplomatique, est une faute. D’autant plus que quand il était encore ministre de l’Intérieur, interrogé sur ses préférences footballistiques, il avait déjà exprimé un choix très clair en faveur du Barça, dans un match où il était opposé au PSG. Venant d’un supporter lambda comme vous (et pas moi), amoureux de beau jeu ou un tantinet « raciste » (suivez mon regard en direction du Moyen-Orient), la préférence étrangère aurait pu être mise sur le compte de la « bofitude » consubstantielle à l’amateur de football.

Mais un Premier Ministre de la France, ça a, ou ça devrait, avoir le sens des responsabilités. Ça devrait savoir qu’il y a des choses qu’on ne fait pas, ou qu’on ne dit pas. Qu’on ne doit pas réquisitionner un avion de la République pour aller voir un match de foot qui ne concerne en rien la France. On ne peut pas faire autrement ? Hé bien on n’y va pas. Des tas de français qui aiment le foot ne sont pas allés non plus à Berlin, ils ont regardé le match à la télé.
Et puis, et surtout, un Premier Ministre de la France, ça doit parler France, vivre France, respirer France. Que l’on soit né à Barcelone ou à Tombouctou, on a le devoir d’être Français à 100%, de tête et de cœur. Et si on a des nostalgies, on « s’empêche », comme le disait le père d’Albert Camus.

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Seulement voila. Aujourd’hui, nos « élites » ne veulent plus « s’empêcher ». Elles veulent bien profiter de tous les avantages de leur condition de privilégiés, mais pour le reste, elles n’en acceptent plus les contraintes. Et c’est ainsi que des rois et des reines veulent faire un mariage d’amour, des Présidents de la République nous infligent leurs problèmes matrimoniaux, des Ministres se conduisent comme des escrocs, des patrons du CAC 40 se servent sans scrupule dans le tiroir-caisse de l’entreprise qu’ils n’ont même pas contribué à développer, et un Premier Ministre « socialiste », parangon de la « gauche morale », n’oublions pas ce petit détail, ne voit pas où est le problème quand il se concocte un petit plaisir à 15.000 euros la soirée aux frais de la République…

Ce qui n’empêche pas toutes ces consciences supérieures de reprocher à l’envi, du haut de leur vertu citoyenne, les manquements répétés du peuple des gueux aux valeurs Républicaines… ça durera ce que ça durera.