S’il fallait démontrer à quel point nos gouvernants sont à des années lumière des préoccupations du peuple d’en bas, il suffirait de se référer aux prestations de notre président, du premier ministre, du ministre de l’intérieur, et de tous les grouillots-perroquets du régime.
Non, mesdames et messieurs les gilets jaunes, ou rouges, ou les sans gilet, n’attendez rien de ces gens-là, parce que, le souhaiteraient-ils sincèrement, ils ne peuvent pas comprendre aujourd’hui ce qu’ils n’ont pas daigné voir depuis des lustres… comme s’il avait fallu attendre la révolte populaire pour se rendre compte qu’il y avait comme un problème, que le monde merveilleux de la « kérosène-set » ne concernait finalement qu’une petite caste de privilégiés, et oh, stupéfaction, qu’une bonne partie des français, sans aller jusqu’à être malheureux comme les pierres, n’habitaient pas le royaume des fées.
D’ailleurs, quand un Macron ne trouve rien de mieux à proposer, pour répondre à la détresse des "classes laborieuses", qu’une concertation nationale de 3 mois sur l’état de la France - ce qui tendrait à donner raison aux mauvaises langues qui affirment qu’il ne connaît pas le pays dont il est le président -, que son grand dessein -et sa grande prétention-, est de sauver le climat du monde quand la France est le pays le moins pollueur (et de loin) des pays développés, et qu’il considère que le risque majeur contre lequel il faut protéger l’Occident est « la peste brune » engendrée par le populisme et le nationalisme, comment voulez-vous que l’on compte sur ce type-là pour remettre le pays d’aplomb ?
Quant à vous, mesdames et messieurs de la Macronie and Co, ne croyez pas que cette fois encore vous allez vous en sortir par une pirouette, et continuer à rouler la populace dans la farine en ayant recours aux recettes qui vous ont si bien servi jusqu’à ce jour maudit du 17 novembre où les gilets jaunes vous ont fait un gigantesque bras d’honneur.
Non, vous ne les ferez plus tomber dans le piège des « années les plus sombres de notre Histoire », qui renvoyait se terrer au fond des forêts les téméraires qui osaient exprimer le moindre doute, la moindre objection à votre qualité de « bonnes personnes qui ne vivent que pour faire le bien », sans rien attendre en retour, et surtout pas la gratitude du peuple qu’ils extraient de l’obscurantisme.
Non, vous ne briserez pas en divisant, en exigeant de parler à des « interlocuteurs valables », dont la désignation entraînerait luttes de pouvoir et zizanie qui feraient perdre au mouvement des gilets jaunes tout son sens, et donc toute son efficacité, ce qui est l’effet attendu de votre prétendue main tendue. Les gilets jaunes sont sans doute un peu bas de plafond, mais, malheureusement pour vous, bien moins crétins que vous ne l’aviez estimé. Les gilets jaunes ont bien compris qu’ils n’avaient pas besoin de leader. Ils ne veulent pas « discuter » avec des représentants improbables d’un État en pleine crise de nerfs, ils ne veulent pas « s’asseoir autour d’une table » pour trouver des compromis qui ne seraient que compromissions, ils ne veulent pas qu’on les achète. Ils veulent que des dirigeants dignes de ce nom pensent et agissent autrement qu’en les prenant pour des enfants irresponsables auxquels il faut faire de la « pédagogie » parce qu’ils ne comprennent pas facilement tout ce que le gouvernement fait pour eux. Ils vous jugeront sur des actes, pas sur des mots.
Et non, vous ne les renverrez pas à la niche en agitant un bout de saucisse devant leur nez. Les gilets jaunes, en fait la plupart des français, y compris ceux qui s’effarouchent des débordements que vous avez sciemment laissés se produire, ne demandent pas d’aumône. Ils en ont marre de la logique de taxation-redistribution, qui revient à accorder à une petite caste le pouvoir de décider de ce que chacun de nous a le droit de posséder et de ce que nous ferons de notre argent et de nos vies.
Je ne sais pas si le mouvement des gilets jaunes a un avenir en tant que tel, mais ce que je sais, c’est que les gens d’en haut feraient bien de comprendre enfin le message qui leur est parvenu franco de port et d’emballage... et d’y répondre par autre chose que de la poudre de perlimpimpin.