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Réponse ministérielle à la question écrite n° 02412 de Madame la Sénatrice Marie-Pierre RICHER (Les Républicains) sur la revendication légitime des associations et des familles de Harkis.

, par  Serge AMORICH , popularité : 2%

Question publiée dans le JO Sénat du 21 novembre 2024 - page 4418

Madame Marie-Pierre RICHER attire l’attention de M. le ministre des armées et des anciens combattants sur la revendication légitime des associations et des familles de Harkis.
Le Gouvernement s’était engagé à procéder à des fouilles, au printemps 2024, dans la zone du cimetière déjà identifiée en 2017 afin de trouver les tombes où ont été ensevelis une cinquantaine d’enfants de Harkis, décédés dans le camp de Rivesaltes entre 1962 et 1964. Alors que 21 000 personnes y vivaient, dans des conditions indignes et inhumaines, nombreux sont les enfants, en très bas âge le plus souvent, qui sont morts de malnutrition et de froid.
En 2019, une stèle commémorative a été inaugurée par Madame Geneviève Darrieussecq, alors ministre aux anciens combattants, qui affiche déjà 177 noms de personnes décédées dans ce camp.
Depuis, des descendants de familles de Harkis ont été nombreux à témoigner de la mort de frères, de soeurs, qu’ils ont vu naître puis mourir quelques jours plus tard, d’autres qu’ils ont côtoyé peu de temps et qui ont été ensevelis sur le terrain de Rivesaltes.
Certes les fouilles ont débuté début mars 2024, pour autant des complexités administratives et environnementales les ont presque immédiatement stoppées. La cause environnementale invoquée proviendrait, notamment, de la présence sur le site d’espèces protégées, telles que le lézard ocellé et la couleuvre de Montpellier.
S’il est nécessaire de respecter toutes les procédures, s’il est souhaitable de préserver notre environnement, s’il est bon que la direction des affaires culturelles statue sur ces questions, en lien avec plusieurs services de l’État, il n’en demeure pas moins que pour les Harkis et leurs descendants, qui souhaitent enterrer l’un des leurs soixante-ans après les horreurs vécues dans ces camps de la honte, la préservation des lézards ocellés et des couleuvres de Montpellier peut paraître dérisoire et, pire, être ressentie comme un nouvel affront.
C’est pourquoi, elle lui demande la date à laquelle reprendront les fouilles à Rivesaltes afin que ces familles de Harkis puissent enfin faire le deuil des leurs et tenter ainsi de tourner cette page terrifiante de leur histoire.

Réponse du Ministère délégué auprès du ministre des armées, chargé de la mémoire et des anciens combattants publiée dans le JO Sénat du 06 mars 2025 - page 993

En octobre 2023, Madame Patricia MIRALLES, secrétaire d’Etat auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire, a diligenté des recherches archéologiques pour retrouver les sépultures de Harkis décédés dans l’ancien camp de Rivesaltes entre 1962 et 1965. En concertation avec les services préfectoraux des Pyrénées-Orientales et la direction régionale des affaires culturelles Occitanie (DRAC), l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) a missionné l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) pour cette opération de géolocalisation et de fouilles. En novembre 2024, le cimetière harki de l’ancien camp de Rivesaltes a été retrouvé. Les archives et les fouilles attestent cependant d’une opération de transfert des corps durant les années 1980. La destination des dépouilles fait l’objet de recherches auprès des collectivités territoriales concernées, en l’occurrence les municipalités de Rivesaltes et de Perpignan, et le conseil départemental des Pyrénées-Orientales. Le mardi 10 décembre 2024, sous l’égide du préfet des Pyrénées-Orientales, de la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales et du maire de Rivesaltes, une réunion d’information sur l’avancée des recherches a été organisée. Près d’une vingtaine de familles, qui ont pu être retrouvées et qui suivent les démarches de recherche pour retrouver les lieux d’inhumation, ont participé à cette réunion. L’ONaCVG, la DRAC et l’INRAP ont pu présenter aux familles les résultats des recherches de ces derniers mois. Cette réunion a été un point d’étape important pour poursuivre, en concertation avec les familles, les recherches et apporter des réponses à chacune d’entre elles. L’INRAP rendra public au premier trimestre 2025 son rapport d’expertise. Une cellule de soutien a aussi été créée auprès des services de l’ONaCVG afin de retrouver et informer les familles à travers le territoire national. Dans la continuité du dialogue avec les familles, une nouvelle rencontre a eu lieu le 21 février 2025 sur le site de l’ancien cimetière harki de Rivesaltes afin de leur présenter les derniers éléments concernant l’avancée des recherches. L’ensemble des acteurs de l’Etat poursuit avec abnégation ce travail de mémoire, douloureux mais indispensable, dans le prolongement des engagements du Président de la République envers les anciens Harkis et leurs familles.

Je remercie Madame la Sénatrice d’avoir posé cette question écrite très importante pour la communauté rapatriée.

Serge AMORICH
Délégué national de la Fédération Nationale des Rapatriés (F N R) pour les questions de retraite

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