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Nous pieds-noirs, vous métropolitains.

, par  OBERDORFF , popularité : 3%
NJ-Aquitaine

Reçu d’un de mes cousins.

Nous (pieds-noirs), Vous (métropolitains)

Nous avions pour la France cet amour indicible
Naïf, pur, authentique d’une foi irréversible
Que le seul drapeau et la seule Marseillaise
Eveillaient les frissons de notre fierté Française.

Vous, attachés aux provinces, aux villes et aux villages
Laissés par vos aïeux en précieux héritage.
Vous contestiez nos droits qu’ils fussent du sol et du sang,
Insensibles au tragique que l’exilé ressent.

Nous étions abreuvés de soleil jusque dans nos racines,
Liés à cette Terre par les liens qu’on devine,
Fidèles au patrimoine et garants tutélaires,
Victimes expiatoires d’une douloureuse affaire ». 

Vous, dans vos discours, vous cultiviez la haine
Aux jardins complaisants des mensonges à la chaîne
Que l’outrance amplifie sur un terrain propice
Où la rancœur tient lieu de jugement complice.

Nous, pris au piège du dilemme « la valise ou le cercueil »
Le dos au désarroi, étrangers sur le seuil
D’une Terre tant aimée et irriguée du sang,
De sueurs, de larmes et du drame naissant.

Vous dont la mémoire frivole a oublié la guerre
Et ses soldats honnis, nul ne s’en soucie guère.
Pourtant, ils sont venus ignorants la bravade,
Vous délivrer du joug sans nulle jérémiade.

Nous, dans l’exode de la honte, nous avons enduré
Insultes et quolibets d’une écoeurante curée.
D’un consensus perfide où le maudit pied-noir
Au banc de l’infamie, fut traduit sans espoir.

Vous malgré l’usure du temps, vous restez impassibles,
Figés dans un contrat sournois, incoercibles.
Vous cautionnez encore les idées scélérates,
Les porteurs de valise, les discours et les dates.

Nous avons la foi d’un croyant de la Bible.
Le feu de la conscience dévorant, invincible.
Jusqu’après, le trépas vous poursuivra sans fin.
Souvenez-vous : « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn ».