C’est qu’il lui en a fallu, du courage et du sang-froid, au brave Kevin, une armoire à glace pourtant, pour supporter sans réagir de voir sa voiture de police caillassée, vitres-brisées, incendiée, et lui-même de « se manger » en prime des coups de barre de fer, le tout servi par des trous du cul gros comme des allumettes, et dont il aurait pu ne faire qu’une bouchée.
Mais comment a-t-il fait, Kevin, pour se dominer, ne pas sortir son arme de service et se mettre à tirer dans le tas ? Le sens du devoir, de ses responsabilités ? Le refus de provoquer l’embrasement du peuple de gauche ? La crainte que les « Je suis Charlie » détestent encore plus la police ? C’est la version officielle que le ministre du postérieur, et son chef le gros adipeux, pétés de trouille à la seule idée d’un seul de ces gentils manifestants défunté par les forces de l’ordre, nous ont forcés à ingurgiter, à la grosse cuiller de la décoration-titularisation du pauvre policier-marionnette.
Lamentable et écœurant ! Si Kevin Philippy s’est laissé tabasser - j’en avais honte pour lui -, s’il a renoncé à mettre une balle dans les rotules (ou plus haut, j’aurais bien aimé) de ces petits merdeux d’anti-fas à la sauce ultra-bourgeoise, ce n’est sûrement pas pour préserver la paix publique. Les images vidéo sont terribles, accablantes, elles parlent, elles hurlent, mais bien autre chose que le message lénifiant de casseurs ayant perdu la bataille de l’image grâce à l’attitude exemplaire d’un policier d’élite.
Philippy sort de la voiture en flammes, porte la main à sa ceinture mais renonce à dégainer son arme. Il s’avance vers l’excité masqué qui lui tape dessus, se protégeant à peine, hésite, hausse les épaules (on le voit très bien), et lui tourne le dos, plein de mépris et de fureur rentrée…
Exprimé en notre bonne vieille langue française, et non pas en novlangue médiatico-politicarde, Kevin sort furieux de la voiture : « je vais me les faire, ces petits pédés ». Il s’arrête : « non, merde, si je sors mon flingue devant ces enfoirés de journalistes avec leurs caméras à la con, je suis mort ». L’autre connard cagoulé continue à lui taper dessus, assuré que le flic ne va pas se défendre. Kevin reprend quand même sa marche en avant (l’autre recule, courageux mais pas téméraire) : « au moins mon poing dans la gueule, je vais lui péter deux ou trois dents, ça va lui faire des souvenirs »… et là, Kevin s’arrête, hausse les épaules « bof, à quoi bon, si je lui mets ne serait-ce qu’une gifle, je vais me retrouver devant l’IGPN, comme le collègue l’autre jour ». « Allez va, je rentre chez moi et qu’ils aillent tous se faire enc… ». |
Dans n’importe quel autre pays, un flic agressé de la sorte sort son arme, tire pour tuer. On ramasse les morts, et les candidats casseurs comprennent 5/5 le message. Chez nous, les flics ont tellement peu confiance en leur hiérarchie, et en la justice de leur pays, qu’ils préfèrent se laisser massacrer plutôt que de se retrouver devant des juges si indulgents pour la canaille mais impitoyables pour les "violences policières".
Alors il ne faut pas s’étonner que, comme samedi dernier, la populace se décide à faire respecter elle-même la loi. Il était 6 heures du matin, dans le RER C, des « jeunes » fumaient au mépris de la réglementation. Résultat : l’un des fumeurs, un « jeune » de 22 ans, tué d’un coup de couteau Suisse… par un sexagénaire protestataire que lui et ses gentils copains avaient quelque peu secoué pour lui apprendre à baisser les yeux et fermer sa gueule…
Quand la police se refuse à user de la force légale, dont elle est dépositaire, pour faire respecter la loi de la République, c’est la loi de la jungle qui s’applique. Et dans la jungle, de temps en temps, on tombe sur Tarzan. A bon entendeur…
N.B : comme on pouvait s’y attendre, le sexagénaire est en prison, et les casseurs de Kevin sont libres.