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Les salles de "shoot", encore un grand progrès pour l’humanité !

, par  NEMO , popularité : 4%

Encore un grand progrès pour l’humanité, et ce sont les socialistes qui l’ont accompli, mais les maires UMP vont suivre, ne vous inquiétez pas : une première « salle de shoot » va ouvrir incessamment à Paris ! Ça devait bien faire une semaine qu’ils ne nous avaient pas annoncé une avancée moderne, alors, forcément, ça les démangeait. C’est vrai aussi qu’il était urgent de permettre à des toxicomanes confirmés (on n’accepte pas les néophytes), censés se droguer depuis des années, de se livrer enfin à leur vice (j’écris ce terme en frémissant, de peur qu’on m’accuse de toxicophobie) dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, en leur fournissant des seringues propres et du personnel qualifié pour traiter d’éventuelles complications. Le sordide cinq étoiles, en somme !

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En soi, me direz-vous, tout cela part d’un bon sentiment. Après tout, un toxico est avant tout un être humain, il n’y a rien de choquant à tenter d’empêcher de pauvres malheureux d’attraper de sales maladies, voire de mourir d’overdose dans des conditions que je vous laisse imaginer. Sauf que, comme à leur habitude, les promoteurs de cette magnifique initiative, mais qui n’en sont bien sûr pas les cochons de payants, semblent avoir négligé de traiter la question pourtant essentielle que voici : en quoi l’Etat est-il dans son rôle lorsqu’il apporte sa caution et ses moyens à un acte délictueux, puisque, jusqu’à preuve du contraire, ce même Etat punit d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende l’usage (et donc les éventuels complices) de drogues, dures ou molles sans distinction ? Stupéfiant, non ?

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Bon, je n’insisterai pas sur cet aspect de la tartuferie, pour en venir à la réflexion qui m’intéresse aujourd’hui : de plus en plus, c’est particulièrement vrai aujourd’hui sous l’ère Hollande, mais Sarkozy n’y était pas allé avec le dos de la cuiller non plus, nos dirigeants justifient leurs décisions par « le fait accompli ». En gros, ce qui leur tient lieu de politique, c’est l’affirmation, qui ne souffre aucune contestation, que, les mœurs évoluant, il est absolument indispensable, moderne et progressiste de s’adapter à la nouveauté, faute de quoi on est forcément un « vieux » (la jeunesse est par définition pour le progrès) con réactionnaire (ou facho – catho, c’est la même chose). Les drogues dures sont de plus en plus consommées en France ? On s’adapte, on progresse, on fait des avancées, donc on crée aujourd’hui des salles de shoot, et peu importe si techniquement on s’assoit sur le code pénal. Dont acte...

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Alors, tant qu’à faire, puisqu’on nous place devant le « fait accompli », allons jusqu’au bout de la logique, et retournons un cas de conscience en un avantage compétitif par rapport aux autres pays moins avancés. Dépénalisons l’usage des drogues, et, puisqu’il faudra bien de toute façon assurer le ravitaillement des accrocs de la piqouze, légalisons sans plus attendre la vente de toutes les drogues. D’abord ça attirera le tourisme toxico, qui aujourd’hui fait les beaux jours de nos amis Hollandais (ce n’est pas pour rien qu’ils ont depuis longtemps installé ces fameuses salles) ; ça fera rentrer des taxes et des impôts ; nous aurons moins de CMU, d’AME, de chômage et autres prestations diverses et ruineuses à verser à des dealers clandestins et, cerise sur le chapeau, ça libèrera plus de policiers pour s’attaquer aux vrais délinquants, les fous du volant qui dépassent la vitesse autorisée d’une poignée de km/h à deux heures du matin sur une autoroute déserte !

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Tiens, et puisque nous y sommes, ne tournons plus autour du pot avec la gestation pour autrui. Aujourd’hui, en France, tout contrevenant peut être en théorie puni d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 45000 euros, autant dire que comme aucun juge n’appliquera une peine aussi peu réaliste, il est assuré de l’impunité. Alors, prenons-en acte, et, au lieu de faire prospérer des cliniques privées en Espagne ou aux Etats-Unis, avançons ! Légalisons la GPA. Il y a gros à gagner. Du tourisme "gestationnaire", par définition friqué, du chiffre d’affaires à taxer, et surtout, du social, avec toutes ces femmes porteuses à qui on offrira la chance d’améliorer grâce à leur ventre des fins de mois misérables…

Et nous, qui sommes si modernes, ne nous arrêtons pas en si bon chemin, que diable ! Des « faits non accomplis » qui plombent notre déficit chronique et qui pourraient rapporter gros, ce n’est pas ce qui manque… Avec un peu d’imagination, on pourrait par exemple fermer la plupart des prisons, puisqu’il ne semble pas que l’enfermement fasse cesser les crimes ou les délits (c’était le principal argument contre la peine de mort, c’est dire). Autre exemple, et je m’en tiendrai là, c’est juste pour que vous voyiez l’idée : qu’est-ce qu’on gagne à entretenir de coûteux services d’immigration et de reconduite, avec prime, dans les pays d’origine, quand on sait que de toute façon nos hôtes indésirables reviennent (et on les comprend) ? On arrête tout ce tintouin, et c’est tout bénéfice pour tout le monde, sauf pour les malheureux immigrés, mais ça, tout le monde s’en fout.

Tout cela pour vous dire, mes amis, que quand on rentre dans la logique du « fait accompli », il faut se méfier. La logique, ce n’est pas comme la politique, on n’en change pas en fonction du pékin dont on veut acheter le vote !