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Légaliser l’euthanasie, Hollande l’avait promis...

, par  NEMO , popularité : 8%
NJ-Ile de France

Légaliser l’euthanasie, Hollande l’avait promis pendant sa campagne. Et comme ça ne coûte pas grand chose, et que ce genre « d’avancée sociétale », qui n’a l’air de rien mais qui bouleverse au fond tous nos rapports humains, risque de lui rapporter quelques bulletins en 2017 [1], alors, le cynique de l’Elysée ne va pas hésiter une seconde… Surtout que le moment est d’autant plus favorable qu’une élue écologiste - décidément, la France de la modernité devra beaucoup à ces guignols -, a fait ces jours-ci pleurer dans les chaumières en racontant sur son blog l’agonie de sa « maman » (avez-vous remarqué que le mot « mère » a disparu du vocabulaire public, ainsi d’ailleurs que celui de « père », remplacé avantageusement par « papa », sans doute pour nous préparer à la disparition de la PNsA [2] ?), atteinte d’un cancer en phase terminale et contrainte au suicide par une société réactionnaire qui n’accepte toujours pas que l’on se débarrasse de nos vieux, malades et mal finis avec la bénédiction de la Loi !

Je ne voudrais pas que l’on croie que je traite ce sujet avec désinvolture. J’ai, comme nombre d’entre vous, j’imagine, connu de telles situations... Il est vrai que, vu côté cœur, souhaiter abréger les souffrances d’un parent, dont l’agonie se prolonge et devient insupportable, bien sûr qu’à première vue, cela semble frappé au coin du bon sens… A quoi bon retarder l’échéance si ce qui reste de vie ne doit être que souffrance non seulement pour le mourant, mais aussi pour ses proches ? L’euthanasie, après tout, pourquoi pas, ce serait de la simple humanité… Oui, mais voilà, de l’intention compassionnelle à l’encadrement par la loi et la mise en pratique, il y a comme plusieurs « défauts », que les militants de l’euthanasie se gardent bien d’évoquer, et pour cause...

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En premier lieu, c’est la philosophie même du Droit Français, il faudra que le « candidat » ait clairement manifesté à un moment quelconque de sa vie sa volonté d’être euthanasié, s’il devait se trouver dans une situation que la loi devra avoir précisément définie, pour que ne subsiste aucune ambigüité au moment fatal – tous mes vœux au « comité d’éthique » qui sera chargé de déterminer les « casii occirendum ».

Et puis, entre le moment où il aura manifesté sa volonté, et la survenance du cas d’euthanasie, parfois très longtemps après, comment être certain que le « volontaire » l’est encore ?… Que faire s’il n’est plus conscient, ou s’il n’a plus toutes ses facultés ? Dans ce prolongement, en arrivera-t-on, par exemple, à euthanasier un fou, ou un enfant (comme la Belgique s’apprête à le voter) ?

En tout état de cause, si le patient n’est pas en état de manifester une volonté sereine au moment fatal, ce qui sera la grande majorité des cas, et si on veut que la loi serve à quelque chose, il faudra bien accorder à quelqu’un, parmi les proches du futur défunt, le droit de prendre l’initiative de la démarche - cauchemars garantis pendant de longues, longues nuits… Sans compter que dans les familles, s’il y a des pour, il y a aussi souvent des contre – en ce moment, à Reims, les parents d’un homme dans le coma depuis quatre ans s’opposent à l’épouse qui veut qu’on arrête de le maintenir en vie... Qui va gagner ?

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Si loi sur l’euthanasie il y a, nous verrons donc surgir, c’est inévitable dans notre pays hautement procédurier, une première instance judiciaire chargée de statuer sur la demande d’euthanasie. Comme nous sommes aussi démocratiques que paperassiers, qui dit décision de justice dit possibilité de contester. Il faudra donc créer une chambre spécialisée dans chaque Cour d’Appel… Si appel il y a, nous ouvrirons naturellement la voie à la Cassation, et, au-delà, puisque Europe il y a, la Cour de Justice Européenne et la Cour Européenne des Droits de l’Homme mettront leur grain de sel. Et pendant ce temps là, le candidat à l’euthanasie, lui, peut trépasser, être enterré, et même, tomber en poussière…

Bon, ne voyons pas que les mauvais côtés du processus, admettons que tout se passe bien, sans contestation, et rapidement. Les démarches administratives sont accomplies, les documents dûment tamponnés… Qui va exécuter l’ordonnance ? Et pourquoi devrions-nous nous décharger de ce sale boulot sur les médecins ? Les médecins, serment d’Hippocrate et principes de l’ordre des médecins (1996) obligent, soignent, guérissent quand ils le peuvent, et, sinon, s’efforcent de faire « tout pour soulager les souffrances, [sans prolonger] abusivement les agonies [ni provoquer] jamais la mort délibérément ». Il n’a jamais été exigé d’eux, sauf dans les camps de concentration et les goulags, qu’ils « finissent » leurs clients... Déjà que les plus exaltés de nos progressistes voudraient qu’on leur refuse l’objection de conscience quand ils renâclent à pratiquer l’avortement.

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Alors, si nul ne peut contester que, face à des situations extrêmement douloureuses, il serait absurde de ne pas souhaiter qu’elles se terminent au plus vite et dans les moins mauvaises conditions possibles, l’État doit-il pour autant imposer, pour complaire à des lobbies groupusculaires, une solution qui engendrera plus de problèmes qu’elle n’est censée en résoudre ? Et puis, entre nous, des « accompagnements de fin de vie », les médecins en pratiquent tous les jours, en France, dans la discrétion et le profond respect de leurs patients. Croyez-moi, il est urgent de ne rien changer !

Quant à ces lobbies qui voudraient que la Loi remplace la Conscience, vous ne m’empêcherez pas de penser qu’ils se fichent du bien être de leurs contemporains comme de leur première manif pour la paix et contre la pauvreté. Leurs raisons sont tout autres. Et mon petit doigt me susurre qu’elles ne sont pas jolies, jolies… Nous aurons tout le temps d’en parler… l’année prochaine.