Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Je suis Charlie : L’entreprise de décérébration continue.

, par  NEMO , popularité : 9%
NJ-Ile de France

Je ne sais pas quel sentiment m’habitait le plus après la manif « Je suis Charlie » de dimanche : indécence, colère ou mépris. Dois-je vous préciser que la manif, je n’y suis pas allé, et que je ne me sens pas plus Charlie dans les idées et les textes que cet hebdo véhicule que dans la prétendue symbolique de liberté que les Charlie représenteraient, morts, alors qu’ils ne la revendiquaient pas, vivants.

Rien ni personne ne m’empêchera de constater que depuis le 7 janvier et l’« exécution », il n’y a pas de mot plus précis pour qualifier ce crime abject et lâche, des journalistes de Charlie Hebdo [1], nous, peuple de France, sommes les victimes d’une entreprise de décérébration d’un tel niveau de perfection que la seule comparaison qui me vienne à l’esprit est celle des grandes messes des régimes totalitaires (que les gardiens de la pensée ne montent pas sur leurs grands chevaux, je parle ici de technique de propagande, pas d’un contenu qui leur serait comparable, ne me faites pas d’avance un procès en sorcellerie).

__3__

Si les « Je suis Charlie » partaient d’un sentiment sincère, encore que quelque peu empreint de naïveté, que l’on ait essayé de nous faire croire que les drames de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher avaient enfin fait descendre dans la rue des Français de tous milieux, de toutes origines et de toutes confessions, unis fraternellement derrière le drapeau et fiers de chanter la Marseillaise, est une manipulation sans nom, indigne, écœurante, dégoûtante.

Non, les Français ne sont pas plus unis et solidaires, aujourd’hui qu’hier, face à la menace islamique. D’autant moins, d’ailleurs, qu’il leur est interdit, sou peine d’amalgame (la peine la plus lourde du code moral), de prononcer des mots qui contiendraient les deux syllabes « is » suivi de « lam ». Alors on en est resté à une manif désincarnée, où les gens sont tous gentils - ce sont les faits, et les faits seuls qui peuvent être méchants - ; où l’on scande en chœur et en se tenant par la main « non à la violence », « non à l’antisémitisme », « non à l’islamophobie », « oui à la paix », « oui à l’amour », « oui à la fraternité », mais surtout n’accusons personne, ou alors l’extrême-droite (elle, c’est courageux de la dénoncer) ; enfin, toutes ces conneries bien dégoulinantes qui ont remplacé toute pensée critique depuis que Mitterrand a fait de la lutte contre un racisme largement fantasmé une arme « d’élection massive ».

Non, hélas, je le dis à tous ces « gentils » qui défilaient dimanche, rien ne changera, parce que les gens qui nous gouvernent, et qui ont eu le culot de prendre la tête du cortège, qu’ils soient dirigeants Français ou européens, de gauche ou de droite, du monde associatif, du monde professionnel, du monde religieux, du monde médiatique, sont responsables, et coupables, par leur aveuglement, leur suffisance, par souci de leur carrière, pour faire fructifier leurs petites affaires, de la situation de déliquescence morale dans laquelle la France se trouve…

Non, parce qu’aux premiers rangs du cortège, il y avait tous ceux auxquels on doit les interventions catastrophiques en Libye, au Mali, en Centre Afrique ou en Syrie. Parce qu’il y avait les promoteurs de lois liberticides et leurs nervis procéduriers. Parce qu’il y avait tous ceux qui lançaient quelques jours auparavant une véritable fatwa contre Zemmour, au point que la République doit aujourd’hui le protéger pour lui éviter le même sort que celui des caricaturistes de Charlie… et il y en avait d’autres, beaucoup d’autres !

__3__

Non, enfin et surtout, parce qu’il s’est passé un événement que les médias de grande diffusion, TV, journaux et radios, ont essayé, quand ils ne l’ont pas carrément passé sous silence, de minimiser au maximum : après la mort de Charb, le directeur de Charlie Hebdo assassiné, sa famille a publié le communiqué que voici : « Nous démentons formellement l’engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab. La famille ne veut plus que Jeannette Bougrab s’exprime au sujet de Charb dans les médias de quelque manière que ce soit. Nous demandons de respecter le deuil de la famille ».

Il a fallu que Jeannette Bougrag montre des photos la représentant tendrement enlacée avec Charb et sa fille, qu’elle fasse appel au témoignage d’amis communs pour prouver qu’elle n’était pas une affabulatrice… Savez-vous pourquoi les parents et le frère de Charb ne veulent pas que la mémoire de leur fils et frère soit entachée par cette liaison ? Non, vous n’avez pas une petite idée ? Jeannette Bougrab est de droite, et, horreur, a été secrétaire d’État sous Sarkozy. Jeannette Bougrab est fille de harki. Insupportable pour des gens qui n’ont que tolérance, liberté, égalité, fraternité à la bouche… Et encore, je ne vous parle pas des commentaires haineux à la suite de l’article que l’Obs consacre sur son site internet à cette affaire. C’est sur le bûcher que ses lecteurs voudraient que l’on installe la pauvre Jeannette, pour avoir osé salir Charb de son contact impur.

Bande de salauds !

[1la mort des 4 juifs, des deux policiers, et des autres employés du journal n’étant survenue que pour contrarier l’auto affliction corporatiste du monde médiatique