Vous en avez peut-être marre d’entendre parler de mariage pour tous, de manif pour tous, de défilés pour et de défilés contre, et vous vous dites qu’il serait temps, puisque c’est de toutes façons plié, de laisser les homos se marier si ça leur fait plaisir, et qu’on passe enfin à des choses autrement plus sérieuses…
Hé bien, vous auriez grand tort de laisser tomber. Parce que la crise, le chômage, le déficit, les états d’âme des fonctionnaires, et même Hollande, on finira bien par en sortir, par le haut ou par le bas. Mais le mariage pour tous, quand on l’aura, et tout ce qui en découle, et c’est pour demain, on ne pourra pas revenir dessus. Et, contrairement à ce qu’ils nous racontent, les « avanceurs » sociaux, ce n’est pas de la petite bière, qu’ils sont en train de nous faire avaler, c’est carrément une autre société que celle, sans doute bourrée de défauts, dans laquelle on vit, mais que l’on connaît et dont on voit à peu près où elle nous mène.
Et cette nouvelle société que nous concoctent les « nouveaux théologiens laïcs » qui tirent les ficelles de ce gouvernement de marionnettes, paradoxe des paradoxes pour des esprits aussi lumineux, est loin d’être une nouveauté. Elle n’est rien d’autre que la société idéale décrite par Rousseau, institutionnalisée par Jaurès, et appliquée scrupuleusement par les régimes communistes, avec les résultats admirables que l’on sait.
Que nous rabâchent-ils, ces modernes Peillon, Taubira, Vaulleau-Belkacem et consorts ? Nous vivons dans une société injuste, dans laquelle l’individu est asservi par l’Etat, la Religion (catholique), et la Propriété. C’est un fait incontestable, et gare à qui s’aviserait d’émettre la moindre objection. Pour créer une société enfin juste, il faut libérer l’individu de son asservissement, donc détruire l’Etat, la Religion (catholique), et la Propriété. Le problème, c’est que ces trois piliers de la Société injuste sont trop puissants pour être pris de front, dans une belle bataille rangée. Alors on va faire comme les rats, ronger ses fondations. Et, la fondation de notre système social, c’est, toujours d’après nos nouveaux penseurs, la famille. La famille, c’est une organisation sociale composée d’un père, une mère, des enfants, petits enfants, une lignée. La famille reçoit et transmet ces valeurs abominables qui constituent notre société injuste.
Vous me suivez ? Il y a deux façons de détruire une organisation sociale, soit par la force, l’interdiction, la suppression physique, la mise à mort des récalcitrants, et l’histoire nous a montré que l’opération est risquée, et qu’elle peut provoquer l’effet contraire à celui recherché (la persécution des chrétiens, par exemple) ; soit par la ruse, la pourrir en la dénaturant et en lui faisant perdre tout son sens. Cela prend plus de temps, mais le résultat est d’autant plus certain que la lenteur même du processus fait que l’on ne se rend compte que trop tard des dégâts.
Alors, pour parvenir à leurs fins, nos théologiens modernes ont lancé trois opérations parallèles de destruction : la première s’attaque à la cellule familiale, et c’est le mariage pour tous, avec le droit à l’enfant pour tous, c’est-à-dire la perte de sens du mariage et de la famille, donc leur disparition en tant qu’institution fondatrice. Et ils sont tellement sûrs de leur affaire qu’ils ont déjà préparé le coup de grâce, la fin programmée de l’obligation de fidélité entre les époux, et sa conséquence directe, la fin de la présomption de paternité du mari. En clair, si vous laissez faire, le bébé éprouvette du « Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley est pour après demain.
La seconde opération, d’autant plus discrète qu’elle vise ni plus ni moins qu’à faire disparaître l’autorité parentale et le rôle d’éducateur des parents, c’est la confiscation de la pensée de nos enfants par une Education Nationale à la botte. Peillon l’a dit et écrit, et il le décrète avec l’introduction d’un cours de « morale laïque » dans les programmes et l’ouverture de l’école aux enfants de deux ans, ce sont les jeunes écoliers et lycéens qui porteront, grâce à l’endoctrinement qu’on aura pris soin de leur instiller, les « bonnes » valeurs du socialisme triomphant. Les parents ? Qu’ils donnent de "l’amour", c’est tout ce qu’on leur demande !
Et la troisième, qui refait surface, et pas par hasard, avec le vote des étrangers (essentiellement les musulmans, hein, il ne faut pas se foutre de nous en prétendant qu’il n’y a rien de communautariste dans ce souhait « légitime »), c’est le procédé bien connu, repris par exemple par les américains en Iran, avec la faillite qui s’en est suivie : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. En clair, ce n’est pas par hasard non plus si ces mêmes apprentis sorciers qui poussent au mariage pour tous, à la PMA et à la GPA sont ceux qui applaudissent à l’Islam des « Lumières » qui s’est installé effrontément chez nous. C’est qu’ils espèrent que grâce à ce virus ils détruiront ce qui nous reste de valeurs chrétiennes, à leurs yeux encore plus coupables que l’Etat et la Propriété de l’asservissement de l’homme par l’homme.
Voilà pourquoi l’enjeu du mariage pour tous n’est pas le sort des homosexuels - qu’ils vivent leurs amours comme ils l’entendent, qu’on leur accorde le cadre juridique dont ils ont besoin, et surtout qu’on n’en parle plus-, mais la première grande « guerre sociétale » du 21ème siècle. Veut-on que nos descendants continuent à vivre dans la société telle qu’elle est, avec ses faiblesses, criantes, mais aussi ses atouts et ses espoirs, en l’améliorant autant que possible et surtout autant que raisonnable, ou veut-on d’une nouvelle société où l’individu sera prétendument libre, parce qu’on lui aura lobotomisé le cerveau pour qu’il ne voie pas les barreaux de la cage dans laquelle on l’a enfermé ?