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A partir de maintenant, Français, on va rire !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Ma femme me l’a fait remarquer il y a quelques jours, en prenant toutes les précautions d’usage que l’on réserve à un malade en phase terminale : si tu continues à voir la France en noir (pardon à tous ceux qui pourraient être choqués, le noir dont il s’agit n’a rien de connoté, et ne se réfère en rien à nos compatriotes dont la pigmentation de la peau se rapprocherait de cette couleur, l’expression vient de la couleur du ciel d’orage), tu vas finir au cabanon, et moi avec. Stupéfaction ! Comment, moi qui dans la vie suis considéré par tous mes amis comme un boute en train, je serais en train de devenir neuneu ?

Hé bien j’ai dû me l’avouer, c’est un fait : quand je relis ce que j’écris sur Notre Journal depuis bientôt 4 ans (déjà), il n’y a pas de quoi vous faire gondoler, comme dirait mon ami Luigi, taxi à Venise au chômage… Alors, pour ne pas vous retrouver avec moi dans le même établissement psychiatrique, j’ai résolu de changer complètement mes tribunes d’épaule. A partir de maintenant, je vais rire et vous faire rire…
J’ai donc, pour cette nouvelle première chronique, sélectionné quelques uns de nos plus grands comiques, souvent méconnus, y compris par eux-mêmes, mais drôles à mourir de rire, quand on sait savourer leurs blagues.

Tenez, j’en ai débusqué un sur Europe 1, dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Il officie les samedi et dimanche matin dans deux émissions originalement baptisées « c’est arrivé cette semaine » et « c’est arrivé demain ». Il s’appelle David Abiker, et je vous conseille de bien vous tenir les côtes quand vous l’écoutez, pour éviter une perforation. Par exemple, il recevait l’ancien ambassadeur de France en Iran, quelques jours avant la visite du président Hassan Rohani à Hollande. Comme tout pékin moyen qui croit écouter une émission culturelle, je m’attendais à ce que l’on éclaire les enjeux stratégiques et très emmerdants d’une telle confrontation. Et là, paf, Abiker-Auguste se colle son nez rouge et sort : « est-ce qu’ils vont parler des droits de l’homme ? ». Plié en deux, au bord de la suffocation, j’étais.
Une autre pas mal, il avait invité l’humoriste officiel Stéphane Guillon, vous savez, le rigolo qui continue dans ses spectacles subventionnés à étriller Sarkozy, sans que personne ne lui ait encore fait remarquer qu’il n’était plus au pouvoir et qu’il ne risquait plus de l’être à nouveau. Et l’Abiker de lui envoyer, recta, sans prévenir, attention, tenez-vous bien : « vous qui êtes de gauche… ». Le Stéphane, neuilléen bon teint, socialiste jusqu’au bout des ongles manucurés, de la barbe de trois jours, des cheveux savamment ébouriffés et des sneakers Balenciaga (je ne sais pas s’il en porte réellement, c’est juste pour faire cossu), n’en revenait pas d’avoir trouvé plus hilarant que lui et le gaz du même nom réunis.

Sans déconner, des occasions de rire, depuis que j’en ai fait mon objectif exclusif, j’en trouve plus qu’un curé peut en bénir, avec l’inconvénient que, depuis que je me suis attelé à cette tâche ingrate, mon médecin m’a prévenu qu’à force de me bidonner, je risquais maintenant l’infarctus, ce qui ne vaut guère mieux que la neurasthénie.

Tant pis. Allez, une autre comique, pour le pousse-café ? Madame Nathalie Bouchard. Vous ne connaissez pas ? C’est la mair(ette ?) de cette bonne ville de Calais, où l’on rigole tous les jours à en faire craquer la couture des djellabas des réfugiés en attente de passage pour la perfide Albion, et les culottes des donzelles qui s’approchent un peu trop près de leurs campements. Cette brave amuseuse publique, membre de « Les Républicains » (groupe humoristique récompensé par le prix « Front Républicain »), se produit dans un spectacle ébouriffant de prestidigitation comique, que n’aurait pas renié le regretté Mac Roney, tonton flingueur et dresseur de puces devant l’éternel. Hé bien figurez-vous que cette édile (édile est normalement masculin, mais le féminisme est féminin) municipale était aussi sénatrice, et elle vient d’être élue vice-présidente du conseil régional du coin. Grande dame, elle annonce aussitôt, avec moult emphase et publicité, qu’elle s’applique la règle (non édictée par son parti) de non-cumul des mandats, et elle abandonne son fauteuil parlementaire au profit de son suppléant. La classe, Aldo. Sauf que l’on apprend par de « mauvaises langues » que le nouveau sénateur, ancien suppléant d’icelle, a embauché dame Nathalie comme conseiller parlementaire… rémunéré. Ça ne vous fait pas rire ? Non ? J’aurais pourtant cru.

Vous voudrez alors peut-être vous fendre la poire avec Myriam el Khomri, notre récente ministresse du travail –ce n’est pas parce qu’on n’a jamais travaillé qu’on n’est pas capable de faire travailler les autres ? Ou avec notre ex garde des sceaux reconvertie en cougard murmurant des blagues salaces à la jeunesse ? Ou encore avec notre martial ministre de l’intérieur, qui vient de laisser ré-ouvrir la salle de prière qu’il avait martialement fait semblant de fermer après le 13 novembre ? Sinon, vous avez le répertoire comique de notre ex-président, qui n’a pas pris une ride (le répertoire), ou, si vous êtes un indécrottable rabat-joie, le remède de cheval : les anaphores de Bouffon 1er, « Moi-Président », si possible en vidéo, le poids des mots, le choc des photos.

Aaah ! Je sens que je vais déjà mieux.