Afin de mieux faire connaissance avec le ministre de l’Intèrieur, Bernard Cazeneuve, est, peut-être, de mieux le comprendre également.
C’est le fils d’une famille rapatriée d’Algérie en 1962.
Son père, Gérard, fut instituteur et son dernier poste, dans l’Algérie Française, fut à l’école de Chateauneuf, commune d’El-Biar, près d’Alger (cours élémentaire 2ème année – 1960/1961)
Affecté, dès son retour en métropole, à Senlis (Oise), c’est dans cette ville que naît Bernard, le 2 juin 1963.
Son père Gérard, tout comme sa mère Danièle, sont nés en Algérie et, malgré cela (dixit Bernard) « marxiste et de gauche » et, ajoute-t-il, comme dirait Michel Audiard « C’était rare comme des poissons volants ».
Non, M. le ministre de l’Intérieur, c’était loin d’être rare car la gauche était majoritaire en Algérie durant des décennies, notamment avec un maire communiste, le général Tubert, et à 90% dans des quartiers populaires, comme Bab-el-Oued et Hussein-Dey, et cela jusqu’à la « guerre d’Algérie » à partir de laquelle la très grande majorité de cette population de gauche se montrera patriote et défendra la France jusque dans les rangs de l’OAS, dont elle sera la base active et opérationnelle.
Peu nombreux furent les traitres qui collaborèrent avec l’ennemi, lui permettant d’assassiner de jeunes appelés métropolitains, des enfants, des femmes : vos enfants, nos enfants.
Votre père, Gérard, pronaît le « vivre ensemble » et cela jusqu’à son dernier souffle, dites-vous ! Il décèdera d’une crise cardiaque dans sa classe d’une école du Gard.
Il rêvait d’une république qui ne soit pas une république de division et de haine. Tout le contraire de la république que vous représentez, M. le ministre de l’Intérieur !
Durant la guerre d’Algérie, votre père a eu la chance d’instruire dans la capitale et non dans le bled.
Vous a-t-il quelquefois parlé de ces 79 « vieux maîtres » et « premiers instituteurs » assassinés par le FLN et l’ALN entre 1954 et 1962, parce qu’ils apprenaient à des enfants arabes ce qu’était la France et ses valeurs républicaines ?
Et de ces milliers d’enseignants, dont les ossements blanchissent sous le magnifique soleil d’Algérie depuis 1849, date à laquelle fut nommée officiellement, à Mondovi, la première institutrice, Melle Jenny Rivaud ?
Les Arabes ont su récompenser, comme vous pouvez le constater, le corps enseignant français, dont faisait partie votre père, Gérard.
Lui qui connaissait l’Algérie savait parfaitement que si toutes les religions « vivaient ensemble », avant l’indépendance, dans ce pays, ce n’est plus le cas, de nos jours, ni en France, ni en Europe, ni dans le monde.