« L’Histoire est un éternel recommencement. »
Il faut croire que Thucydide avait déjà raison quatre siècles avant Jésus-Christ car nous revivons, en ce début du XXIe siècle des évènements aussi dramatiques que ceux que nous avons connu, en Algérie, vers la moitié du XXe.
Mireille Knoll, cette vieille dame juive qui ne comprenait pas la haine, connaissait Yassine depuis qu’il avait 7 ou 8 ans.
Elle l’accueillait, lui ouvrait ses bras et son cœur.
Vendredi 23 mars, Mireille et Yassine prenait l’apéro ensemble, un verre de porto.
Le fils de Mireille, Daniel, l’avait pourtant mise en garde à plusieurs reprises : « Tu ne le reçois plus, on ne veut plus entendre parler de lui. », mais Mireille faisait totalement confiance à Yassine. Elle ne savait pas !
Elle ne savait pas que des centaines d’autres avaient, déjà auparavant, fait confiance à des « Yassine » et qu’ils avaient été massacrés.
Elle ne savait pas que le 20 août 1955, dans un petit village minier, El Halia, près de Philippeville, en Algérie, une bande de terroristes-égorgeurs du FLN, armés jusqu’aux dents, avait massacré 123 habitants.
Elle ne savait pas que ces égorgeurs étaient dirigés par le « Yassine » de l’époque, il s’appelait Chérif et c’était le chauffeur du taxi du village, l’ami des 123 habitants massacrés, l’ami de la famille chez qui il pénétrait avec sa haine, son fusil et son couteau.
Il avait assisté à leur récent mariage, il était même allé les chercher à la gare, lors de leur retour du voyage de noces.
Chérif a tiré en pleine poitrine sur la pauvre mère, avec son fusil de chasse. Elle est morte sur le coup avec, dans ses bras, Roland, son enfant, grièvement blessé.
Rosé, sa fille, tuée dans le dos et son bébé fracassé contre le mur.
Chérif a, ensuite, tiré sur Marie-Jeanne, son autre fille, et la troisième, Olga, a été violée puis assassinée. Enfin, la quatrième sœur, Suzanne, n’a été seulement que blessée à la tête.
Puis Chérif et ses « copains » ont traversé la rue et pénétré chez la famille Azaï. Tous massacrés à coups de couteaux, la mère, le père, les deux filles, dont l’une paralysée de naissance et la seconde qui venait d’arriver de France, en vacances avec son bébé, déchiqueté.
Et le massacre de l’ami Chérif s’est poursuivi jusqu’au soir, jusqu’à l’arrivée de l’armée.
Chérif, tout comme yassine, buvait la veille l’apéro avec les hommes de toutes ces familles. Il était même l’ami de René, sourd de naissance, retrouvé mort 15 jours plus tard, au fond de la galerie d’une mine.
Des exemples aussi dramatiques que celui-ci, des exemples d’amitié trahie, des exemples d’amis assassinés par leurs amis, il y en a eu des centaines en Algérie.
Non, Mireille ne savait pas qu’il ne faut pas faire confiance aveuglément et pourtant n’avait-elle pas, toute jeunette, déjà connu la haine ! La haine d’une certaine croyance, celle des nazis, qui justifiait l’extermination des juifs et qui n’a d’égale, depuis des siècles et des siècles, que l’extermination des chrétiens par les islamistes ! La haine des islamistes pour tout ce qui n’est pas musulman.
Mireille ne savait pas qu’il y a des haines plus fortes que l’amour, que l’amitié.
Elle ne le savait pas et elle ne le saura jamais !