Ce qui me dérange dans l’histoire de cornecul Fillon-Jouyet, ce n’est pas tant ce que les deux pieds nickelés ont pu se dire, après tout, que l’ancien vizir veuille la peau de l’ancien calife qui voudrait bien redevenir calife, c’est vieux comme le monde, pas de quoi jouer les vierges outragées. Non, ce qui me sidère, c’est ce que ce déjeuner entre deux personnes en principe bien élevées, bien habillées, modèles de valeurs et de traditions, révèle de la dégénérescence (le mot n’est pas trop fort) de notre classe politico-médiatique… Et en affirmant cela, je ne fais même pas dans le populisme, hélas.

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Il y a, d’abord, le secrétaire général de l’Élisée, Jean-Pierre Jouyet, l’homme le plus puissant de France, peut-être même avant le Président, propre sur lui, pédigrée de chien de race, qui se permet de rapporter à des journalistes (que ce soit en off ou pas, que les propos de Fillon soient inventés ou pas, là n’est pas la question), une conversation privée, conviviale, autour d’une bonne table, quand on se lâche, et qu’on se dit des choses qu’on ne penserait peut-être même pas autrement… Si tout ce qui se dit sur les absents leur était rapporté, les bistros et les restaus n’auraient plus qu’à mettre la clé sous la porte, et les armuriers feraient fortune. Le pire, c’est que pendant que les forums des gens normaux que nous sommes s’offusquent à juste titre de cette déloyauté, commentateurs politiques et journaleux, eux, font des gorges chaudes de la naïveté du secrétaire général de l’Elysée !

Et puis il y a ces deux « journalistes » (je mets « journalistes » entre guillemets, j’hésite avec flic, barbouze, Stasi, GPU) du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dont l’unique activité semble être la chasse au Sarko. Bon, après tout, pourquoi pas, si cela les amuse, et s’ils ont des lecteurs qui prennent leur pied à lire leurs réquisitoires. Mais voilà, ces deux zigotos ont apparemment porte ouverte à l’Élysée, où ils rencontrent le Président quand ça leur chante, le secrétaire général quand le Président l’ordonne. Bien mieux, ils bénéficient, à nos frais de contribuables, d’une protection policière, et d’une voiture de la République par tête de pipe, essence, carte grise, révisions, pneus, tout payé par l’État ! Mieux servis que les juges anti-terroristes ! Sarkozy aurait-il mis un contrat sur leur tête ? En tous cas, ils sont soignés aux petits oignons, nos deux pisse-vinaigre, par leur ami (bonjour la déontologie journalistique) Hollande. A croire qu’ils lui sont précieux.

Et, puisqu’on parle de Hollande, ah, Hollande, notre si injustement mal aimé président, jamais loin quand ça sent la magouille… Sauf que si le peuple ne l’aime plus, il a, pour se consoler, plein de journalistes qui l’adulent, parce qu’il est très gentil avec eux, et qu’il leur donne plein de sous. Tous les journalistes du Monde, et pas seulement Davet et Lhomme. Mais aussi son ami moustachu de trente ans Edwy Plenel, patron de Mediapart. Non, je vous vois venir, les mauvaises langues, si Mediapart sort régulièrement des affaires bien puantes (et parfois imaginaires, à en rendre jaloux le Canard Enchaîné) qui arrangent le bon François, ce n’est que pure coïncidence. Et il y a le rédacteur en chef de l’« Obs », Serge Raffy, vous voyez qui c’est ? Il est partout en ce moment à la télé, on le sort quand on ne trouve plus personne pour se taper l’après vente de Président normal, c’est dire s’il l’aime...
D’après son ex-compagne, Hollande entretiendrait des relations suivies avec près d’une centaine de journalistes.

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Mouais, qu’est-ce qu’elles sont exemplaires, nos élites ! Mais soyez sans crainte, quand sera venu le temps de se faire élire, elles se dresseront en rempart de la République, face au FN, pouah, ça pue, c’est populo, c’est crado, c’est pas beau, le FN, ce serait une catastrophe pour la France, pour l’Europe, pour le Monde, pour l’Univers.
Sans doute, mais quand on veut grimper au cocotier, il vaut mieux avoir le derrière propre (proverbe Antillais).