Le camp du bien a tellement l’habitude de frapper sans qu’on se défende, que, quand on lui renvoie sa claque avec intérêts, il en est tout chamboulé.

C’est vrai, quoi, encore ce Zemmour qui transpire la haine, homophobe, islamophobe, miso, sado, salaud, j’arrête là, je ne vais pas ressortir toutes les semaines la même litanie. Vous vous rendez compte, braves gens de gauche et du centre, que cet infâme polémiste qui ne devrait pas exister a osé comparer à l’innommable Mengele, le docteur fou du nazisme, les bons docteurs qui rendent, à titre tout à fait altruiste sinon bénévole (il faut bien faire bouillir la marmite, même si on a un cœur gros comme ça ), un infini service à des enfants désireux de se faire greffer ou ôter un pénis bien encombrant pour les uns, objet de désir absolu pour les unes. Faire ça à des enfants ! Quelle cause plus abjecte que celle-là ? Penser que des enfants -pour lesquels je rappelle qu’on a aboli les punitions corporelles et même « psychologiques » parce qu’elles sont trop cruelles, et que de toutes façons leur cerveau en formation ne les comprendrait pas-, que des enfants, dis-je, puissent vouloir changer de sexe, qu’ils soient capables à 6, 8, 10 ans, et pourquoi pas dès le berceau, d’être certains qu’ils ne le regretteront pas dans le futur ? Comme s’il n’y avait pas, derrière, des parents qui les manipulent pour satisfaire un désir malade d’un enfant d’un autre sexe que celui que la providence leur a accordé ? C’est quoi, encore, cette histoire de dingue qui voudrait faire croire que notre naissance ne conditionne pas notre vie ? Je suis né avec un zizi, et je veux être une fille. Qu’à cela ne tienne, abracadabra, une fille tu seras (et inversement). Tiens donc. Moi, je suis né blanc, et, vu les temps qui courent, j’aimerais autant être noir, ça me déculpabiliserait et j’en dormirais mieux. Am stram gram, je suis devenu tout noir (avec un zizi rose, je le précise). Je suis né pauvre, je veux être riche. Pic et pic et colegram, me voilà millionnaire !... Une belle brochette de tarés et d’hypocrites.

Si je me suis étendu sur cette énième polémique autour de Zemmour, et pour sa comparaison avec Mengele, c’est parce qu’elle est exemplaire de ce que la Gauche a réussi à faire ces cinquante dernières années : faire honte à ceux qui ne pensent pas le bien tel que la Gauche totalitaire l’a défini. Tenez, jusqu’à mon épouse, pourtant vaccinée contre la bien-pensance, qui s’est fait instiller insidieusement, et sans en prendre réellement conscience, l’idée que Zemmour, s’il exprimait la plupart du temps (vous aurez remarqué qu’aucun de ses supporters médiatiques n’ose dire « tout le temps », ce qui les préserve d’une totale diabolisation ?) ce qu’elle-même pensait, le faisait avec trop de « brutalité ». Exactement le refrain qu’entonnent en cœur sur les plateaux TV les mêmes « soutiens » médiatiques autorisés du Z (à noter deux exceptions remarquables -deux femmes, comme quoi…- Gabrielle Cluzel et Charlotte d’Ornellas, qui en ont, elles). Il est trop cash, il va trop loin, quand même, comparer ces admirables « docteurs » progressistes avec un nazi, c’est inacceptable. La chasse aux nazis, tenez-vous le pour dit, est une exclusivité qui appartient à la Gauche. Zemmour est objectivement nazi (oui, oui, c’est possible, il y a eu des nazis juifs), c’est la Gauche qui l’a dit, et la gauche ne se trompe jamais.

Bon, c’est vrai, Zemmour y va franco de port et d’emballage. C’est vrai que lors du débat avec Mélenchon sur BFMTV, par exemple, il a cloué au mur une jeune pseudo journaliste, chasseuse zélée de « fake news » de droite extrême, qui croyait « se le faire ». La prétentieuse péronnelle était toute fière d’annoncer devant près de 4 millions de téléspectateurs que Zemmour racontait des sornettes en prétendant que le chiffre des fraudes à la sécurité sociale était de 50 milliards, alors qu’il n’aurait été, d’après ses « recherches », que d’un petit milliard. Vous vous êtes ridiculisée, lui avait-il rétorqué, goguenard… Oh le méchant homme !

Zemmour est brutal, et les autres sont des enfants de cœur. Quand on prend des coups (bas, très bas), il faudrait répliquer avec des bougies, des fleurs et des nounours. Ben voyons. Zemmour rend coup pour coup, et il sait frapper fort, là où ça leur fait mal. Les « autres » n’en avaient pas l’habitude. Ça leur fait un sacré changement !