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Trop bon, trop con !

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France

Ce pourrait être la nouvelle devise de la France, à la place de « Liberté, Égalité, Fraternité ». Après tout, on n’en est pas à une révision constitutionnelle près.

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Ce sont les émeutes en Nouvelle Calédonie qui m’ont inspiré cette tribune, et son titre. Nous - enfin, quand je dis « nous », je parle des pénitents institutionnels que nous maintenons au pouvoir depuis des décennies-, nous passons notre temps à nous repentir et à essayer d’expier ce que de toute façon on ne nous pardonnera jamais, la « colonisation » à la Française. Une colonisation qui a toujours hésité entre peuplement et évangélisation au nom des Droits sacrés des peuples indigènes. Une colonisation qui a construit des routes, des hôpitaux, des écoles, des ponts, des chemins de fer, des aéroports. Une colonisation qui, une fois la « conquête » achevée, a profité aux colonisés plus qu’au colonisateur (pour en finir avec la repentance coloniale, du regretté Daniel Lefeuvre – Flammarion-). Une colonisation qui n’a jamais instauré de ségrégation, qui n’a jamais interdit aux noirs ou aux arabes de fréquenter les mêmes écoles, les mêmes transports ou les mêmes cafés que les blancs. Une colonisation, qui, en voulant faire des colonisés des Français comme les autres, leur a fourni les armes pour se « libérer » de leurs prétendus « colonisateurs », au nom des intérêts exclusifs de l’élite indigène qu’elle avait naïvement générée.

Pour en revenir à la Nouvelle Calédonie, il est très instructif de comparer la situation des Kanaks à celle de leurs voisins Maoris de Nouvelle Zélande, ou Aborigènes d’Australie. Pour ces deux derniers, les Droits de l’Homme et l’accès de peuples « inférieurs » à la civilisation était le cadet des soucis du colonisateur anglo-saxon, préoccupé uniquement par le bénéfice matériel et financier qu’il pouvait tirer de ses colonies. Quand les Kanaks, « victimes » de la colonisation Française, représentent aujourd’hui plus de 40% des habitants de l’archipel néo-calédonien, et constituent une majorité relative conséquente (les Français d’origine européenne n’étant que 24%), les Maoris ne sont plus que 14% sur 5 millions d’habitants, et les Aborigènes 2,3% sur 21 millions, autant dire qu’ils n’ont pas été vraiment choyés par leur envahisseur... Pour étendre le champ géographique, on sait aussi ce qu’il est advenu des indiens d’Amérique, réduits par les mêmes anglo-saxons à une petite réserve exotique, destinée à fournir cirques, fêtes foraines, et avec l’invention du cinéma, les méchants sauvages des westerns.

Poussons encore un peu, et nous observerons que la plupart des peuples, y compris nos « victimes de la colonisation » d’hier, ne se sont pas gênés pour coloniser, réduire en esclavage, exterminer au besoin, quand ils en avaient le pouvoir et l’opportunité, sans que cela les empêche de dormir, et encore moins, pour nos ex-colonisés, de nous accabler de reproches et d’exigence de réparation de l’immense tort que nous leur avons fait (dans leurs rêves)…
Nous, les Français qui avons été, et de loin, les colonisateurs les moins sanguinaires de l’Histoire, les envahisseurs les plus gentils du monde (c’est relatif, hein ?), c’est nous que les ex-colonisés dénoncent, c’est nous qu’ils haïssent et veulent détruire, gémissent en cœur nos bonnes âmes nationales, ne sachant plus à quelle contrition se vouer et quelle aide sociale supplémentaire imaginer pour apaiser leur juste colère.
C’est François Rabelais qui écrivait dans Gargantua, il y a 5 siècles : Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra. Nos prétendues victimes appliquent cette maxime à la lettre, pour nous poindre, pas pour nous oindre.