C’est vrai, quoi, ça sert à quoi, que la police soit armée, si elle n’a pas le droit d’utiliser ses armes ? Hein ? Je vous le demande.

Non, je ne vous parlerai pas de la manif contre l’islamophobie de dimanche dernier. A ce niveau de bassesse des idiots utiles, on ne peut que rire pour ne pas pleurer. Permettez-moi plutôt de revenir sur l’incendie volontaire du cirque (quel symbole !) de Chanteloup les vignes, apothéose en feu d’artifice d’une « très bonne série », comme on dit d’une équipe de foot qui enchaîne les victoires. Des églises, des écoles, des voitures vandalisées ou incendiées, des flics allumés (au sens propre) par des tirs de fusées, plein d’endroits où la police, faute d’être autorisée à utiliser ses moyens létaux, a dû fuir, la queue basse et la rage au ventre, devant la racaille. Bref, aucune victime du côté des incendiaires, quelques doses homéopathiques d’interpellations, en attendant la relaxe pour faute de preuve ou erreur de procédure. Une démonstration de force du côté des malfaisants, une capitulation sans condition du côté de l’Etat.

Alors dites-moi : pourquoi doter d’armes les policiers, s’ils n’ont pas l’autorisation de s’en servir contre des émeutiers, des incendiaires, et même pas pour des criminels qui s’en prennent à leur propre vie ? Non seulement être armés ne leur sert à rien, mais à moins que rien. D’abord, les armes, leur entretien, les munitions, la formation des policiers, les stands de tir, ce sont des millions d’euros dépensés pour peau de balle (hihihi). Mais il n’y a pas que cela : chaque année, des policiers, de plus en plus mal dans leur peau, se suicident avec leur arme de service – le canon dans la bouche, il n’y a qu’à appuyer sur la gâchette, et bang, adieu à cette vie de merde. Trop facile, trop tentant. Chaque année, des enfants de policiers se blessent ou se tuent en jouant avec l’arme de leur père ou de leur mère. Et puis -on ne le crie pas sur les toits dans la police-, mais de plus en plus de policiers se font voler leur arme par des quidams qui eux, n’hésiteront pas à s’en servir, et pas contre des méchants. En réalité, si armer la police présente un quelconque intérêt, c’est seulement pour l’industrie de l’armement. Alors, désarmons, et remplaçons les armes de poing par des bougies ou des fleurs, on obtiendra le même résultat.

Mais poussons plus loin le raisonnement : des policiers, armés ou désarmés, qui ont pour consigne d’éviter à tout prix une bavure face aux minorités défavorisées - dont on nous rappelle chaque jour qu’elles sont avant tout victimes-, ou face aux black blocs, pour l’autre bonne raison qu’ils sont constitués des enfants des milieux hyper favorisés du système qui nous gouverne (c’est bien connu que les extrêmes se rejoignent), des forces « de l’ordre » qui par conséquent n’arrêtent que le menu fretin qui s’est laissé prendre, à quoi servent-elles, sinon de punching ball ? Un peu de bon sens : si on n’envoyait plus les pompiers, le Samu et la police dans les cités, les braves dealers qui permettent à toute une population de vivre grâce à leur économie parallèle n’auraient aucune raison de les attirer dans des guet-apens, de les caillasser, de brûler leurs voitures, avec eux dedans parfois, comme à Viry-Châtillon, ou des pauvres flics avaient été conduits à l’abattoir, tout cela pour protéger une caméra qui constituait une atteinte grave à la liberté dans le pays des droits de l’homme. Si ces citoyens-là détestent la police, c’est parce que la police n’arrête pas de les embêter. Alors qu’est-ce qu’on attend pour réorganiser la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP) ? Pour supprimer la Brigade Anti Criminalité (BAC), qui, dans son appellation-même est un appel à la stigmatisation ? Pour renvoyer les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) à leur sport favori, taper sur les gilets jaunes et la manif pour tous ?… Imaginez, outre les économies, le chiffre d’affaire colossal qu’on pourrait espérer si on redéployait tout ce personnel vers la délinquance routière, la lutte contre l’islamophobie, l’homophobie et le harcèlement des femmes, délits commis exclusivement par des mâles blancs qui ont les moyens de payer les amendes salées qu’on ne manquerait pas de leur infliger  ?

Et tant qu’à faire des économies substantielles, supprimons aussi les tribunaux comme celui de Bobigny, dont la spécialité est de relâcher les (rares) prévenus pris la main dans le sac. C’est un très bel immeuble, tout neuf. On pourrait en faire quelque chose de bien, d’artistique, demander à Anish Kapoor, Jeff Koons ou Paul McCarthy de nous concocter quelques sculptures en phase avec les moeurs des ex-clients du tribunal. Mais pas question de toucher à la 17è chambre à Paris, dont Zemmour est un habitué, dispositif essentiel de la lutte contre les délits d’opinion qui mettent en péril la communauté nationale.

Et allez, soyons fous, vidons les prisons de leur population de « victimes », lesquelles prisons, si on en croit Christiane Taubira, sont une usine à fabriquer du djihadiste à la chaîne. Ça ferait de la place pour accueillir plus de migrants, et dans de très bonnes conditions.
Ce n’est pas la peur de sa propre mort qui détruira la civilisation occidentale, c’est l’incapacité à défendre sa vie en prenant celle de ses agresseurs.