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Travailler le dimanche, une torture...

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

La semaine dernière, la question vitale posée à la France était de savoir si la crèche de Noël était un symbole cultuel, auquel cas il fallait de toute urgence la bannir de tous les immeubles publics, y compris des pouponnières et des orphelinats, ou un objet culturelo-mercantile, cette fois bienvenu partout où l’argent (dont on sait depuis Vespasien qu’il n’a pas d’odeur), a remplacé toutes les autres valeurs. A l’heure où nous publions, cette question n’est pas tranchée. Mais l’opinion officielle progresse : en ce qui concerne le sapin de Noël, il est cultuel, si l’on y accroche une étoile, symbole chrétien par excellence (l’étoile des Rois Mages), et donc interdit de séjour. Paganiste, et donc accepté, s’il n’y a que des boules.

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Je croyais naïvement qu’après toutes les avancées sociétales qu’on nous a infligées ces derniers temps, on nous laisserait souffler un peu, quand, cette semaine, deux polémiques de dernière minute, encore plus fondamentales pour le « vivre ensemble », sont venues ébouriffer le Landerneau. La première, est de décider ce qui est le plus écologique, de pendre, de guillotiner ou de brûler Marine Le Pen , après ses propos jugés insuffisamment indignés sur la torture… C’est qu’elle a osé dire devant le micro du journaliste qui représente le mieux le prêt à penser, que dans certaines circonstances, lorsque la vie de dizaines de personnes était en jeu, il était plus facile de pontifier que de faire le sale boulot… Il est vrai que dans une France où police, armée et militants du FN occupent le plus clair de leur temps à torturer arabes, noirs, et quand ils manquent de matière, juifs ou petits enfants, ces propos insupportables sont un véritable appel à la gégène et à l’entonnoir. Mais restons décents. J’y reviendrai plus longuement après Noël.

La seconde, j’en frémis d’indignation rien qu’à l’écrire, est l’autorisation donnée aux commerces, par la loi dite « Macron », d’ouvrir 12 dimanches par an au lieu de 5 actuellement… Et tout ce qui compte dans notre pays des Lumières et des Droits de l’Homme de pontifier, pour les sociaux-traitres, sur les points de PIB attendus - les chinois, qui, au lieu d’émigrer à Londres, Rome ou Moscou le week-end, dépenseront leurs yuans à Paris, un pactole - ; et pour la gauche de la gauche, et la gauche de la gauche de la gauche, sur le calvaire (laïc !) que serait pour les mères de famille obligées de travailler le dimanche l’obligation d’abandonner leur progéniture à la rue. Et tout cela pourquoi ? Pour satisfaire l’avidité du grand capital et de la haute finance, réunis dans un même plaisir sadique à torturer (d’où le lien inattendu avec l’affaire Le Pen) les classes populaires en s’enrichissant sur leur dos… Si le ridicule tuait, ce serait une hécatombe.

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Alors, coupons la parole à ces prétendus spécialistes, et mettons les points sur les « I » : les entrepreneurs en général, et les commerçants pour ce qui nous occupe, décident en fonction de l’intérêt de leur entreprise, et par voie de conséquence, de leur propre intérêt, et pas dans l’intérêt de leurs employés, c’est certain. Mais il se trouve, curieux hasard, que quand une entreprise marche bien, les employés en profitent aussi, alors que quand ça ne va pas, c’est mauvais pour tout le monde. Un commerçant n’ouvrira donc sa boutique le dimanche que s’il y trouve son compte, et pas pour "punir" son personnel. Permettre aux commerces d’ouvrir le dimanche, et pourquoi pas, d’ouvrir 52 dimanches par an, ne fera pas qu’automatiquement tous les commerçants de France et d’Outre-Mer en profiteront pour ouvrir tous les dimanches. S’ils gagnent de l’argent, ils ouvriront, et rémunèreront leurs salariés selon les dispositifs prévus par la loi et les conventions collectives. S’ils en perdent, ils refermeront vite-fait.

Aux Etats-Unis, royaume du libéralisme absolu, vous pouvez ouvrir votre entreprise 24 heures/24 si cela vous chante. Vous ne trouvez pas pour autant tout ouvert tout le temps. Quant aux salariés victimes de l’ultra-libéralisme américain, ils ne se suicident pas plus que chez nous, et ils ne sont ni plus malades ni plus dépressifs ( en France, ce sont les fonctionnaires, par définition les salariés les plus protégés, qui coûtent le plus cher à notre système de santé). Accessoirement, le travail non stop n’empêche pas les américains de faire du sport ou de fréquenter les Églises, que nous désertons malgré le repos dominical. Enfin, cerise sur le gâteau, nous parlons-là d’emplois à faible taux de qualification, dont l’offre manque tant en France.

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Cela dit, que la loi Macron passe ou qu’elle ne passe pas, ce n’est pas ce qui va diminuer la dette publique ou améliorer sérieusement l’emploi en France. Ce qu’il faut faire, tout les responsables le savent, mais personne ne veut en prendre le risque, et c’est bien normal, et pour une bonne raison : tous les candidats à la Présidence de la République qui ont voulu parler vrai ont été battus : Barre, Seguin, Chevènement, De Villiers, pour ne citer que les plus couillus. Les élus : Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande… Tout un programme.