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Sarkozy, l’homme le plus écouté de France...

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France

Il y a longtemps que les socialistes ne m’avaient pas mis en joie. Hé bien depuis les écoutes Sarko, ils ensoleillent mes jours. De Ayrault à Taubira, en passant par Leroux [1], Urgoas [2], l’inénarrable Sapin [3], ou celui qu’on ne présente plus, Adolfo Ramirez Valls, les voir ramer, suer, bafouiller, balbutier, « euh-euher », en essayant, contre toute évidence, de convaincre le bon peuple que la « justice » fait son travail en toute « indépendance », pas comme quand la Droite corrompue et le « pervers » Sarkozy étaient aux affaires, que le gouvernement et le Président n’étaient au courant de rien, ou alors de si peu que ça ne valait pas la peine d’en parler, que cette histoire d’écoutes de l’ancien Président est mille fois justifiée par le nombre de casseroles qu’il traine au cul, que Sarko est un justiciable comme les autres, et que les socialistes étant par essence d’une moralité irréprochable (comme c’est eux-mêmes qui l’affirment depuis des décennies, ils ont fini par s’en persuader), tous ceux qui doutent de leur statut d’agneau qui vient de naître ne peuvent être que fascistes, nazis, homophobes, xénophobes, islamophobes, réactionnaires, bref, souchiens.

Bon, je suis sûr que vous avez tout entendu et le contraire sur cette affaire incroyable, aussi je me contenterai d’en développer quelques points qui semblent avoir échappé à nos gazetiers accrédités.

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Avant tout, et sur le principe même du Droit, claironner qu’un ancien Président de la République redevient, à l’issue de son mandat, un justiciable comme un autre, c’est de la démagogie, du populisme, bref, c’est prendre les Français pour des abrutis. Du jour où on est élu Président, particulièrement sous la 5ème République, qui accorde des prérogatives dont ni le président américain, ni même le maître de la Russie ne peuvent se prévaloir, on n’est plus ni un justiciable, ni même un citoyen comme les autres, et cela à vie. Mettre un ancien Président, susceptible de briguer à nouveau le poste suprême, sur écoutes pendant un an, pour un motif plus que vaseux que nous disséquons plus loin [4], c’est ni plus ni moins qu’une forme d’espionnage politique à côté duquel le Watergate qui a obligé Nixon à démissionner est une bluette. Et, pour ceux qui s’obstineraient à trouver normal un procédé aussi peu élégant, je voudrais que l’on me donne un seul exemple d’un « justiciable normal » écouté avec une telle obstination…

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Quant à la myriade de « sales » affaires qui collent aux basques de Sarkozy, dont les socialistes nous garantissent qu’elles sont plus graves les unes que les autres, et que c’est de cela que le bon peuple doit s’indigner, et pas des « maladresses de communication » bien excusables de leurs ministres, c’est l’enfumage le plus grossier, le plus hypocrite, le plus dégueulasse qui ait été initié par nos vertueux pères la morale, et cela bien entendu en se gardant soigneusement d’apparaître en première ligne… Voilà comment ça marche :

Sarkozy est « mis en cause » dans 6 affaires : Bettencourt, Tapie, Karachi, sondages de l’Elysée, Libye, et depuis quelques jours, trafic d’influence. Croyez-vous que ces « affaires » ont été initialisées par un procureur de la République, suite à la plainte de victimes ? Que non !... Je vous le donne en mille : par des dénonciations, tout simplement, le terme acceptable pour ce que l’on qualifie, quand ça arrange, de délation. Et émanant de qui ? De ceux qu’aux heures les plus sombres de l’histoire de France, on appelait les « bons Français ». A l’époque, la Gestapo n’avait pas besoin de courir après les juifs ou les résistants, il leur suffisait d’ouvrir les lettres qu’ils recevaient tous les jours dans leurs bureaux confortables. Aujourd’hui, ce sont de bons Français qui communiquent, sous garantie d’anonymat, des « informations » qui deviennent des « faits » [5], à des journaux qui s’empressent de les publier, sans le moindre esprit critique. Ce sont des associations « indépendantes » dont le plus clair du financement est constitué de subventions par des mairies ou des conseils généraux… socialistes qui portent plainte sur tout et sur rien. Ce sont encore des juges dits indépendants qui se servent de leur pouvoir discrétionnaire pour, comme dans les affaires Tapie ou Bettencourt, rapprocher des faits sans relation apparente et en tirer des conclusions accablantes … Sarkozy a rencontré Tapie, Sarkozy a rencontré Liliane Bettencourt, Sarkozy a rencontré Kadhafi, Sarkozy a rencontré son avocat, il est donc présumé coupable. Et d’un petit rien, on fait un pas grand-chose, d’un pas grand-chose, un petit quelque chose, et petit à petit on construit de toutes pièces une accusation qui semble tellement énorme qu’on n’a plus qu’une envie, que l’ex-président se fasse pendre… Et si, parce que nos bons juges indépendants ne peuvent pas faire autrement, ils sont obligés de prononcer un non-lieu dans une affaires (Bettencourt et Karachi), c’est parce que Sarkozy est très malin, pas parce qu’il est innocent... Mais ils finiront bien par le coincer.

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Un mot, pour finir, sur la fameuse affaire du financement de la campagne 2007 par la Libye, qui a valu ces écoutes : l’accusation a cette fois été portée, non pas par un « bon français », mais par un homme d’affaires Libanais qui, n’appréciant que modérément le confort des prisons françaises, aurait préféré collaborer… Croyez-vous que les juges allaient prendre les allégations de ce monsieur assez peu recommandable à la légère ? Que non. Une telle aubaine, ça ne se laisse pas passer. Des centaines d’heures d’écoute, trois juges sur les dents, des dizaines de policiers, tout cela, payé par le contribuable, alors qu’il aurait suffi que les juges se posent deux ou trois questions de bon sens :
1- pourquoi Sarkozy a-t-il pris le risque d’une guerre avec la Libye, quand Kadhafi pouvait se venger en révélant qu’il avait financé sa campagne ?
2- On parle de 50 millions d’euros. Or, une campagne présidentielle est limitée à 20 millions. Comment un dépassement de plusieurs dizaines de millions aurait-il pu échapper au contrôle de la commission des comptes de campagne ?
3- Le juge Gentil a remué ciel et terre pour coincer Sarkozy. Or, il n’a trouvé aucune trace de ces 50 millions, ni d’ailleurs d’aucune supposée malversation. Où serait passé tout ce fric ?

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Voilà. Que vous soyez Sarkozistes ou qu’il vous sorte par les trous de nez, ce n’est pas l’important. Ce qui compte, et ce dont nous devons tous être conscients, c’est que nous vivons dans un régime qui présente aujourd’hui toutes les caractéristiques d’une dictature, sans doute molle, sans doute débonnaire, mais qui s’en prend tranquillement à nos libertés les plus élémentaires. Pour ceux qui nous rejoignent, je vous rappelle qu’à Notre Journal, notre webmestre a été durement condamné non pas tant parce qu’il avait commis un acte particulièrement répréhensible, mais parce qu’il est pied-noir, et que, cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, pied-noir = OAS=fasciste. Ce qui arrive à notre ancien Président - et quant à moi, j’espère qu’il le restera, ancien-, si nous l’acceptons, un jour nous ne verrons plus d’inconvénient à ce qu’on vienne prélever nos étrons pour vérifier qu’on a bien avalé les pilules qui nous zombifient.

[1président du groupe socialiste

[2président de la commission des lois à l’Assemblée Nationale

[3ministre du chômage

[4si le pot aux roses n’avait pas été dévoilé, ça aurait sûrement continué jusqu’à la Saint Glin Glin

[5j’ai déjà eu l’occasion de souligner que nos modernes journalistes ne savent plus faire la différence entre un "fait", qui est vérifié, et une "allégation", qui doit être vérifiée pour devenir un fait