Nous croyions avoir atteint le sommet du ridicule avec Leonarda, nous venons de crever le plafond avec Dieudonné. Au passage, qui est aux manettes, dans les deux cas ? Mais oui, l’irrésistible chouchou des Français, j’ai nommé Manuel « Matamorros » Valls, dont j’ai déjà souligné ici qu’il perdait très facilement son sang froid, et le jugement qui va avec.

Bon, je ne vais pas répéter ce que tous les médias n’arrêtent pas de rabâcher « ad nauseam » depuis plus de deux semaines - oui, plus de deux semaines que cette histoire de cornecul fait la une des journaux écrits, parlés et télévisés, comme si la survie de l’Humanité tenait à l’interdiction des spectacles de Dieudonné !-. Mais sonner le tocsin pour un type qui est peut-être l’idole des « chances de la France » et de la poignée de nostalgiques du Reich qui clapotent dans notre pays, mais dont la capacité de nuisance n’est rien à côté de celle de tous ceux qui, dans le camp du bien, ont pour objectif sacré la fin de la Nation France, de l’Homme avec un grand « H », de la femme avec un petit « f », des riches, des hétéros, des bourgeois, des réactionnaires, des conservateurs, des blancs, des bonnets rouges, de la propriété, des catholiques, des manif pour tous, du gasoil, des vieux, des frontières, des embryions, sans oublier leur dernier combat, les amateurs de quenelles sauce Nantua, avouez qu’il y a de quoi se pincer.

__3__

Non, si je reprends au vol l’actualité Dieudonné, c’est que j’en ai plus qu’assez que nos gardiens du « temple des Droits de l’homme qui pense comme il faut » nous jurent de la main gauche qu’il n’y a rien de plus sacré au monde que la liberté d’opinion, en ajoutant aussitôt de la main droite « mais il y a des pensées qui ne sont pas des opinions, mais des délits ». Hé bien non, non, et non ! On ne peut pas se proclamer défenseur de la liberté d’opinion, et s’arroger le droit d’interdire quelque opinion que ce soit, parce que personne ne saurait disposer du droit de décréter ce qu’est une bonne opinion autorisée et une mauvaise opinion interdite. Parce que l’Histoire nous démontre que tous les régimes de gauche, de Staline à Pol Pot, et dans une moindre mesure, heureusement, notre gouvernement actuel, dont le fond de commerce est la « liberté », en ont profité, sous prétexte de pensées « nauséabondes », fascistes, nazis, bourgeoises, réactionnaires, capitalistes et, maintenant, antisémites, islamophobes, homophobes ou ultralibérales, pour étouffer non pas seulement l’expression de pensées contraires à l’ordre public, mais aussi la moindre manifestation d’opposition à leurs dictats idéologiques, en les faisant immédiatement condamner par des juges aux ordres.

Et quand Manuel Valls, - qui n’a pas craint de déclarer le 17 juin 2011 à la radio Judaïca qu’il était lié « par (sa) femme de manière éternelle à la communauté juive et à Israël »-, se sert de tous les moyens de l’État pour s’attaquer à l’antisémitisme supposé de Dieudonné [1], nous ne serions pas en droit de nous demander si c’est le ministre de la France qui s’exprime, au nom de l’intérêt politique de notre pays, ou au contraire le sioniste inconditionnel qui se ficherait de l’intérêt de la France comme de sa première carte du PS ?

__3__

Et puis, il est si facile de transformer une pensée qui vous dérange en délit nauséabond, qu’il n’y a aucune raison que le Pouvoir, quel qu’il soit, se prive de cet outil si pratique [2] : ainsi, aujourd’hui même, il suffit d’estimer publiquement qu’une femme et un homme sont différents par nature pour vous retrouver devant les tribunaux, poursuivi au choix par les ligues féministes, les associations homosexuelles, la ligue des Droits de l’Homme, et, tant qu’à faire, par le MRAP, SOS racisme et Droit au Logement.

Comme se sont retrouvés en garde à vue deux lycéens de Montgeron, dans l’Essonne, pour s’être photographiés faisant une « quenelle ». Je précise que ces deux lycéens font l’objet d’une plainte pour « apogée de crime contre l’humanité », rien que ça !... Franchement, si le Crif et la Licra n’avaient pas fait monter la mayonnaise en décrétant que la quenelle était un « salut nazi inversé », y aurait-il aujourd’hui des photos de « quenellistes » devant des synagogues ou des « shoananas » ? Amis juifs, je vous le dis bien gentiment et sans une once d’arrière pensée antisémite : ne laissez pas vos autoproclamées instances représentatives vous entraîner dans cette imposture-là, parce que la bête immonde, même si elle est pour le moment assoupie, pourrait bien s’échapper des enfers dans lesquels les Français (souchiens, je le précise) l’ont tant bien que mal enfermée depuis la guerre !

__3__

Tenez, et pendant ce temps-là, une phrase nauséabonde, dégueulasse, raciste, fasciste, qui rappelle les heures les plus sombres de l’occupation, [3] a été énoncée tranquillement par une icône de la gauche, qui est pourtant censée représenter la lutte des lumières contre l’obscurantisme souchien, sans qu’aucune conscience, de droite comme de gauche, d’ailleurs, n’ait seulement fait mine de s’en offusquer : j’ai nommé Christiane Taubira, qui a osé déclarer qu’elle ne voulait pas d’une confrontation avec Marine Le Pen. Elle veut bien débattre, Christiane, mais seulement « avec des gens qui pensent » (Paris Match, daté du 1er janvier 2014). Imaginez le contraire, Marine le Pen aurait tenu ce propos infâme à l’encontre de la garde des Sceaux… Que se serait-il passé ? Je ne vous le fais pas dire…

Donc, Christiane Taubira a clairement suggéré que MLP était un animal, ni plus, et peut-être moins, un légume, au cas où les animaux penseraient. Dans un Etat où la loi Gaissot s’appliquerait à toutes les couleurs de peau, la provocation raciste serait caractérisée [4], et le délit, puni par la loi, constitué... Qu’attend le procureur de la République pour diligenter une enquête préliminaire ?

Vous me ferez remarquer qu’on pourrait envisager une autre interprétation possible de la phrase de Taubira… Très juste, et cela nous ramène à Valls et à Dieudonné : ce que la « garde des prisons vidées » aurait voulu exprimer, c’est que les consciences de gauche veulent bien nous faire l’aumône de débats d’idées, mais à condition que ce soit entre gens de bonne compagnie, c’est-à-dire qui pensent… la même chose, ou, à la rigueur, avec les idiots utiles de droite, Juppé en tête, qui pensent « presque » comme elles.

Il ne faut pas s’y tromper, si on laisse Dieudonné se faire bâillonner, et quelles que soient les réserves que le bonhomme puisse nous inspirer, demain ne sera autorisée que la « pensée juste », celle qui convient au Pouvoir en place, évidemment… Vous croyez que j’exagère, vous vous sentez encore libre comme un papillon ? Vous êtes déjà pris dans le filet.