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Qu’est-ce qu’on fout en Syrie ?

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France
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Et voilà, Trump, Macron et May (Theresa pour les intimes) ont frappé ! Ça leur démangeait depuis un moment, de montrer qu’ils pissaient plus loin (sauf Theresa, pour qui l’expression n’est pas loyale) que Poutine, Erdogan et Hassan Rohani, le président iranien. Il ne leur manquait qu’un prétexte qui parerait de sentiments droits-de-l’hommistes leur égo surdimensionné. Et puis, miracle ou coup de pouce à la providence, Bachar el Assad, ce bas de plafond bien que mesurant près d’1,90m, n’aurait trouvé rien de plus intelligent que de balancer, au su et vu de tous les humanitaires de la planète réunis en congrès à Douma, des bidons de chlore et autres substances indéterminées mais néanmoins mortelles sur la tête d’enfants et de femmes, même pas sur des méchants de Daech, bien abrités sous leur parapluie… alors que les carottes étaient déjà cuites, et qu’il risquait, en contrevenant aux avertissements de notre martial Président (dont nous pouvons à juste titre être fiers), une punition qui lui ferait regretter le goût des mezzés.

La riposte fut, vous le savez, d’une détermination et d’une violence inouïe qui ne nous coûta, à nous, français, qu’une petite vingtaine de millions d’euros, une goutte d’eau dans ce puits sans fond (et sans fonds, d’ailleurs), que représente la dépense publique française. Riposte qui, vous le savez sans doute aussi, atteint admirablement l’ensemble de ses objectifs, c’est-à-dire ne rien détruire et ne tuer personne. Mais ce n’est pas de ces sujets archi-ressassés que je veux vous entretenir ici. Non, ma question est : pourquoi ? Pourquoi Trump, Macron et May se sont-ils lancés dans cette pantomime ?

Hé bien je vous le confirme si vous aviez un doute : ce n’est pas par humanisme - les Syriens, ils s’en foutent comme de leur première mitraillette en plastic. Ce n’est pas dans l’intérêt du pays qu’ils dirigent non plus, on ne voit pas trop en quoi la Syrie de Bachar nous nuit en quoi que ce soit. Alors ? Ben voyons ! C’est d’abord et avant tout une question d’ego, comme souvent.
Ainsi Trump ne peut pas accepter de laisser son rival Poutine tirer les ficelles au Moyen-Orient. Pour lui, ce serait perdre la face devant l’opinion américaine, laquelle, pour beaucoup, en est restée à la guerre froide. Impulsif, imprévisible, incompétent, un brin psychopathe, Trump veut bien, mais être celui qui a baissé la culotte face à un popov, jamais !

Pour May, l’enjeu est, en dehors de la soumission constante de l’Angleterre aux USA – les anglais considèrent que c’est à l’inverse, les USA qui sont leurs vassaux -, l’image qu’elle veut donner d’elle-même, sérieusement écornée par son peu de charisme, et qu’elle espère redorer par une attitude martiale et belliqueuse… qu’on ose le parallèle avec Margaret Thatcher ne lui déplairait sans doute pas.

Pour Macron, c’est un peu plus complexe, comme la pensée de notre président. D’abord, vous l’avez remarqué, il adore jouer à la guerre. On l’a vu se faire hélitreuiller sur un sous-marin, passer en revue des militaires en tenue d’aviateur, faire joujou avec des écrans dans le PC de guerre de l’Elysée. Il ne manque pas une occasion de rappeler que c’est lui, et personne d’autre, le chef des armées, et que, si on l’embête, il pourrait bien appuyer sur le bouton de la bombinette.
Il aime aussi se vanter de faire toujours ce qu’il dit, et en l’occurence, il le rappelle aussi, il avait dit que si jamais Bachar utilisait des armes chimiques, il lui ferait les gros yeux. Ce qu’il a fait.
En troisième lieu, ce petit étalage de technologie guerrière lui permet de faire la nique à nos amis teutons, en rappelant à nos partenaires européens que si c’est l’Allemagne qui est la plus riche, ce n’est pas elle qui est en capacité de protéger leurs miches (vous noterez la rime).
Mais surtout, surtout, et cela, personne ne l’a souligné, Macron doit effectuer dans les prochains jours une visite d’État aux… États-Unis ! Et il aimerait bien qu’on lui déroule là-bas le tapis rouge, et que ça se sache chez nous.

Une mention spéciale à l’inénarrable BHL qui a osé ramener sa fraise à la télé pour réclamer le bombardement de la Syrie et l’installation d’un régime démocratique. Je croyais naïvement, qu’après la Libye, il s’était enfermé à vie dans un monastère Cistercien.