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Poutine le vilain, et le gentil américain.

, par  NEMO , popularité : 53%
NJ-Ile de France
Bonjour Visiteur à partir du 15 juillet 2025

Pour tout ce qui a le droit de s’exprimer publiquement en France, il y a un agresseur, Poutine, et un agressé, l’Ukraine. Point final… Et si ce n’était pas si simple ?

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J’entendais un ambassadeur Français à la retraite, qui précisait avoir longtemps vécu en Russie, expliquer à un aréopage de journalistes que le bellicisme de Poutine ne datait pas de 2022 avec « l’agression » de l’Ukraine, mais de bien avant, avec la Géorgie en 2008. Poutine, donc, d’après cet éminent ambassadeur, ne croyait pas à la diplomatie, à la paix et à l’amour entre les nations. Pour lui, c’était la violence qui réglait les problèmes, pas la douceur. Le vilain bonhomme ! Rien à garder, tout à jeter.

Ouais ! Sauf que si cette excellence (c’est comme ça qu’on s’adresse à un ambassadeur) avait été un tant soit peu honnête, elle aurait remonté encore un peu plus le temps. Elle aurait pu par exemple évoquer la glasnost et la perestroïka du pauvre Gorbatchev, lequel, pétri des bons sentiments que les occidentaux déplorent ne plus trouver chez Poutine, et pour cause, avait pu être très facilement roulé dans la farine par les « gentils » amis américains. Qu’on en juge : le 21 février 1991, Gorbatchev, à la tête d’une URSS au fond du trou, dissout le « Pacte de Varsovie », que les Russes avaient mis sur pied pendant la guerre froide, en réponse à la création de l’OTAN et aux velléités occidentales d’enfermer les russes (et les chinois avec l’OTASE -organisation du traité de l’Asie du Sud Est) dans une nasse de laquelle ils ne pourraient pas sortir. Tout à ses rêves de paix universelle, le naïf Gorby (auquel les Russes n’ont toujours pas pardonné sa « capitulation ») s’attendait à ce que l’OTAN, qui n’avait plus de raison d’être puisqu’il n’y avait plus d’ennemi à combattre, se dissoudrait elle aussi… Ah mais non ! C’était compter sans le complexe militaro-industriel américain, qui ne l’entendait pas de cette oreille. S’il n’y a plus d’OTAN, il n’y a plus d’armement commun (américain, cela va sans dire), plus d’hégémonie américaine sur l’Europe, à laquelle elle dicte cyniquement ses quatre volontés ; plus de nécessité d’entretenir des bases américaines un peu partout autour de la Russie, avec des missiles pointés sur Moscou (je vous rappelle qu’il y a plus de 800 bases américaines réparties dans le monde, contre, tenez-vous bien : 21 bases russes !). Alors aux oubliettes les promesses du secrétaire d’État américain James Baker le 9 février 1990 à Gorbatchev, pour le convaincre de ne pas s’opposer à la réunification de l’Allemagne : l’OTAN, promis juré, ne se déplacera pas d’un pouce vers l’Est ! Résultat, aujourd’hui, à l’exception de l’Albanie, tous les pays du pacte de Varsovie, Bulgarie, Hongrie, Pologne, l’ex-RDA, la Roumanie et la Tchécoslovaquie ont rallié l’OTAN !

Lorsque Poutine arrive au pouvoir en 2000, dans une Russie qui va un peu moins mal mais qui n’est pas encore très brillante, il tente un rapprochement avec l’Europe. Il ne va pas jusqu’à demander à entrer dans l’Union Européenne, ce qu’il sait impossible, mais il propose une sorte de « gentleman agreement », des accords commerciaux privilégiés. Vous imaginez le tableau : l’Europe, première puissance économique du monde, mais pauvre en matières premières, et la Russie, regorgeant de tout ce que l’industrie européenne est obligée d’acheter à des fournisseurs pas toujours très fiables. Une Europe qui aurait pu faire la nique à la puissance américaine  ! Il fallait donc empêcher à tout prix un tel « deal », et quel meilleur moyen que de diaboliser le méchant russe ?
Un an avant l’élection de Poutine, en 1999, il y avait eu le Kosovo, où là encore, les Américains avaient décidé que c’était la Serbie (comme par hasard proche de la Russie) qui était l’agresseur… en faisant comme si le Kosovo, cœur historique de la Serbie, n’avait pas été méticuleusement investi par les Albanais, lesquels, une fois majoritaires, avaient revendiqué leur indépendance ! Comme si les Algériens de France revendiquaient l’indépendance de la Seine-Saint-Denis, que l’armée française intervienne, et que l’OTAN bombarde Paris (je plaisante). Les gentils américains n’avaient pas hésité à bombarder Sarajevo pendant 78 jours d’affilée, y compris sciemment des cibles civiles, tel que révélé par un ancien pilote pris de remords.

Vous en voulez encore ? La fameuse « révolution Orange » de 2004, qui, suite à des manifestations monstre quelque peu manipulées par devinez qui, conduira à l’annulation pour fraude et ingérence étrangère, de l’élection du candidat pro-russe Viktor Ianoukovytch. Les nouvelles élections verront sans surprise et sans trucage (lol), la victoire du « bon » candidat pro-européen, Viktor Louchtchenko. Manque de pot, on ne peut décidément pas faire confiance au peuple Ukrainien, le mauvais Ianoukovytch est de nouveau élu en 2010. Tout ça pour ça ! Alors on repart pour un tour. Après la révolution Orange, c’est la révolution de Maïdan, encore et toujours les Américains à la manœuvre. Ianoukovytch est destitué par le parlement, les pro-russes se révoltent, Kiev bombarde le Donbass et fait des milliers de morts russophones, Poutine réagit, c’est la guerre, l’annexion de la Crimée, les accords de Minsk de 2014, que la France de Hollande et l’Allemagne de Merkel s’engagent à faire respecter, tout en n’ayant aucune intention de le faire, dixit Angela – laquelle a reconnu que l’idée était d’enfariner Poutine, le temps de réarmer l’Ukraine…

Aujourd’hui, les mêmes qui ont créé le problème feignent de déplorer ses conséquences. Pourtant nul dirigeant occidental n’ignorait que pour la Russie, l’Ukraine était la ligne rouge à ne pas franchir. Mais business is business : L’Ukraine, pour le malheur de ses pauvres habitants, est riche de ses terres agricoles, dont la moitié appartient d’ores et déjà aux fonds de pension américains, et d’un sous-sol qui regorge de ressources essentielles à la fabrication de technologies bas carbone, entre autres. Que représentent des centaines de milliers de morts face à de tels profits potentiels ?