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Pourquoi Zemmour ne se déclare pas candidat.

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Parce qu’il ne peut pas (pour l’instant). Je vous explique…

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C’est vrai, quoi, le suspense devient insoutenable. Alors, Eric, qu’est-ce que tu attends pour te déclarer, qu’on puisse te pulvériser – en toute bonne conscience, nous sommes des belles personnes, c’est pour les « Valeurs de la République » que nous nous battons jusqu’au dernier des Français de souche (nous bien à l’abri dans nos bunkers non-communautaires) -, nous n’avons rien à gagner à l’affaire, il n’y a pas plus désintéressés que nous.
Ah les hypocrites ! Eh bien je vais vous expliquer pourquoi Zemmour ne veut pas, ne peut pas, et n’a aucun intérêt à se déclarer, tant qu’il n’aura pas réglé son problème de premier tour.

Tant qu’il n’est pas candidat déclaré à la présidence de la République, Zemmour peut continuer, malgré le CSA (dont il faudra se souvenir au moment du règlement des comptes), à assurer la promotion de son livre dans tous les médias, en restant maître des thèmes qu’il aborde dans ses interventions, thèmes que toute la galaxie s’empresse de reprendre pour les condamner, tout en les adoptant (mais de manière républicaine). Imaginez qu’il se déclare demain, je vous fiche mon billet que la bien-pensance au complet va se jeter sur le seul argument qu’elle pourrait avancer sans se faire démonter : Zemmour Président, admettons, bien que l’hypothèse soit farfelue, mais une fois Président… ? Avec qui, quelle majorité, comment faire passer dans la loi son programme (clivant, islamophobe, xénophobe, homophobe, féminophobe), s’il a contre lui le Parlement, un gouvernement de cohabitation, le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État, une bonne partie de la magistrature, sans oublier les médias, ces médias sous perfusion qui sont à la bien-pensance ce que la moutarde de Dijon est à la saucisse de Strasbourg. Hein ? Répondez, monsieur Zemmour, avec qui (ricanements sardoniques) ?... Vous voyez l’idée ? Pour l’instant, les journalistes qui « l’invitent » ne peuvent pas lui poser la question qui ne se pose pas.

Pour que sa campagne ne soit pas polluée par le « avec qui ? » qui reviendrait sans cesse, et qui lui interdirait de dérouler ses démonstrations impeccables, il sera contraint de dévoiler, dès sa déclaration de candidature, l’ossature de l’équipe qui constituera son futur gouvernement, ses porte-parole, -il ne peut pas parler tout le temps et partout -, d’esquisser une liste des candidats « Z » aux échéances électorales, bref, montrer qu’il a les moyens de son ambition pour la France. Zemmour le sait parfaitement : à la seconde où il sera officiellement candidat, il n’aura plus droit à la moindre erreur, au moindre flou, et surtout pas à la plus insignifiante erreur de casting.

Voilà le hic : Zemmour ne peut pas s’entourer seulement de la droite « hors les murs », chère à Robert Ménard. Les Philippot, Asselineau, Gave ou Poisson le rejoindront sans difficulté s’il s’avère mieux placé qu’eux. Même Dupont-Aignan devrait suivre, si la perspective de faire moins de 5% et de ne pas être remboursé de ses frais de campagne éteignait ses ardeurs présidentielles. Mais ça ne suffit pas. Il faut à Zemmour des locomotives. Et, à part quelques-uns de ses proches déjà connus comme De Villiers ou Patrick Buisson, la plupart des politiques de poids qui pourraient le rallier pointent déjà dans d’autres partis. Ces politiques-là sont pris entre le désir (risqué) de rejoindre Zemmour, et le souci bien compréhensible de ne pas insulter l’avenir. Ils ne se rallieront à Zemmour qu’entre les deux tours, si face à Macron, c’est lui qui se qualifie. Les LR « authentiques » - Eric Ciotti, et il est loin d’être le seul LR, n’a pas caché qu’il voterait sans problème Zemmour contre Macron-, les RN -il y en a des bons-, et même des insoumis réfractaires au « Wokisme » (oui, oui, oui), mais pas les centristes, des mous, on n’en veut pas, on les laisse à Macron. Zemmour au deuxième tour n’aurait aucun souci d’hommes et de majorité présidentielle. Et il aurait toutes ses chances face à un Macron dont le « socle » de voix, autour de 25% des intentions de vote au premier tour, qui lui garantit la qualification, pourrait aussi être son plafond de verre, tant le bonhomme a suscité de détestation pendant son quinquennat (nous y reviendrons). En attendant, tous ces politiques qui le rejoindraient sans état d’âme entre les deux tours ne peuvent pas et ne veulent pas se déclarer pour Zemmour avant le premier tour, sauf si… et c’est ce qui explique que Zemmour est condamné à attendre…

-  Attendre que les LR choisissent enfin leur candidat. Si, comme il y a de fortes chances que cela se produise, c’est Pécresse ou Bertrand qui sort du chapeau, ce sera pain bénit pour Zemmour. Les LR « Macron incompatibles », qui ont de la mémoire, ne veulent pour rien au monde de ces deux-là, et Zemmour leur tend les bras.
-  Attendre que Marine le Pen, à force d’aseptiser son discours, baisse à un tel point dans les sondages qu’elle ne serait plus assurée du deuxième tour. Les hiérarques RN, qui en ont marre d’un leader qui n’a pour stratégie et ambition que d’arriver au deuxième tour et être battue, mais moins sèchement que la dernière fois, la pousseront avec ménagement vers la sortie, dès avant le premier tour.
-  Attendre enfin que la mayonnaise des sondages le fasse encore monter, et par un phénomène de vases communicants, fasse baisser les autres. Pécresse (ou Bertrand), Marine le Pen et Zemmour dans un mouchoir, et tout est possible.

Alors, en attendant que tout cela se décante, « le Z » tisse sa toile, engrange les parrainages, lève des fonds et trace sa route, toute droite, même si la pente est forte… Tant qu’il ne se déclare pas, c’est lui, le maître des horloges, pas ses concurrents, et encore moins les médias.