La peine devant la mort atroce de cette jeune fille, dont on ne veut pas imaginer ce qu’elle a dû subir. La rage contre tous les responsables, les coupables, les complices, les tartuffes, les menteurs, les négligents, les « je n’ai fait qu’appliquer la loi », les « manque de moyens », les « ne pas faire le jeu de l’extrême-droite », bref, tous les salauds qui ont fait que ce crime qui, comme tant d’autres, n’aurait jamais dû se produire, a quand même été commis, et en précèdera d’autres, aussi atroces, aussi abominables.
Je crois que tout a été dit sur ce crime, comme tout avait été dit sur Anne-Lorraine, Lola, Claire, et, n’en doutons pas, sera dit sur l’égorgement de Kilian, samedi dernier, à la sortie d’une boite de nuit, exactement le même scénario que Thomas, à Crépol. Des fleurs, des bougies, une marche blanche… Et on passera à autre chose, le discours de politique générale du premier ministre, les propos scandaleux du ministre de l’Intérieur (il a osé affirmer que l’immigration n’était pas une chance… parlez-en aux parents de Philippine, pour voir, si c’en est une, de chance), le procès des attachés parlementaires du RN (je consacrerai une tribune à ce sujet), les prochains « en même temps » de notre bouffon de Président, jusqu’à la prochaine victime d’une victime de la société blanche colonialiste, esclavagiste et, pour faire bon poids, fasciste et catholique… Philippine, d’ailleurs, était blanche et catholique, raison de plus pour ne pas s’étendre sur le sujet.
Non, si je reviens sur l’assassinat de Philippine, c’est pour pointer un scandale, un de plus, le plus dégueulasse, peut-être, si c’est possible, qui révèle au-delà de tous les mots l’indifférence de notre système judiciaire pour le sort des victimes. Taha Oualidat, l’assassin présumé (présumé mon c..), va profiter gratuitement -j’insiste, gratuitement, c’est-à-dire sans que cela lui coûte un centime- de toutes les protections que peut offrir le pays des droits de l’homme, que la « justice » veillera à faire rigoureusement respecter. D’abord, un avocat, qui usera et abusera de tous les moyens que les innombrables lois, règlements et procédures mettent à sa disposition pour que son client obtienne le traitement le plus favorable possible (enfin, quand j’écris son client, c’est un raccourci : le véritable « client », celui qui paie les honoraires, ce n’est pas l’assassin, c’est L’État, donc nous autres cochons de contribuables racistes). Il devra être « traité avec humanité » pendant sa détention provisoire, sous peine d’une intervention musclée du juge de l’application des peines. On le fera bénéficier de tout un tas d’examens médicaux, pour détecter une éventuelle pathologie, auquel cas on s’empressera de lui apporter tous les soins nécessaires à sa guérison. Un psychiatre devra déterminer si « le présumé coupable » est apte à être traduit en justice. S’il estime que son patient est quelque peu dérangé de la cafetière, sa responsabilité dans l’assassinat pourrait être plus ou moins fortement atténuée, voire totalement effacée, et notre assassin violeur ne sera pas jugé, mais admis dans un hôpital psychiatrique dont il pourra sortir libre comme l’air dès que le corps médical aura estimé qu’il ne présente plus un danger pour la société (du moment qu’il prend ses médicaments). Pendant toute la procédure, qui pourra durer des années, police et justice dépenseront sans compter leur temps et l’argent du contribuable pour enquêter - sur quoi, on se le demande-, pour comprendre, pour analyser, pour répondre à la question qui est censée nous obséder, tous autant que nous sommes : pourquoi ce jeune homme si gentil, sans histoire, poli avec ses voisins, a-t-il fait cela ? Ah, si on arrivait à le découvrir, on pourrait agir pour que « plus jamais ça »… Ce qu’on s’en fiche, de savoir s’il faisait pipi au lit quand il était petit ! C’est un assassin de la pire espèce, l’affaire est claire, elle devrait être traitée en deux jours, et le zig devrait rejoindre la case prison pour n’en sortir que les pieds devant. Point final.
Et pendant ce temps-là, les parents, la famille de la victime, oh combien victimes eux-mêmes, que fait L’État pour les accompagner dans cette épreuve, État qui, en ne faisant rien ou si peu pour protéger ses ressortissants, a permis ce crime ? Rien ! Rien de Rien ! Que dalle ! L’État « de droits des assassins » ne s’intéresse pas à leurs victimes. Si les parents de Philippine veulent suivre ce qu’il advient de l’enquête, du cours de la justice, ils devront se porter partie civile, et se faire représenter par un avocat qu’ils paieront de leur poche. S’ils ont besoin d’un accompagnement psychologique, qu’ils ne comptent pas trop sur les psychologues de la police auxquels ils pourraient en principe faire appel, ils sont débordés… Claire Géronimi, victime elle-même d’un violeur africain sous OQTF, l’a révélé récemment. Il lui en aura coûté 35.000 euros pour se soigner et payer les frais de justice. Quelle honte !
Voilà. Quand on en est à ce point d’ignominie, de veulerie et d’incompétence satisfaite, il n’y a plus qu’une attitude possible : tout casser !