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Palestiniens et Israéliens, ce n’est pas pour demain… Ni après-demain non plus.

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France
Article publié le 13 octobre 23

Le 10 juin 2010, alors que le blocus de Gaza venait d’être « allégé » par Israël, suscitant l’espoir d’une paix durable, Notre Journal publiait une tribune de Nemo qui exprimait son scepticisme, et que nous reprenons aujourd’hui. Elle n’a hélas pas pris une ride, au contraire, elle est encore plus actuelle qu’à l’époque, les massacres abominables et impardonnables en plus… En rappelant à ceux qui auraient la mémoire courte que ces massacres-là, le FLN les a pratiqués en son temps sur les Pieds-Noirs et les musulmans réfractaires, avec la complicité des porteurs de valises et autres intellectuels et artistes de gauche Français. Rien de nouveau sous le soleil de Satan.

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Je ne vais pas m’étendre sur cette affaire du blocus de Gaza, les journaux et les TV en ont été farcis, et chacun a pu conforter à loisir son opinion pro-les-uns ou anti-les-autres, tant il y avait de tout au menu. Je ne vais pas vous dire non plus si je suis pour ceux qui sont contre ou contre ceux qui sont pour, parce que quand il s’agit de Juifs et d’Arabes, il n’y a que des coups (bas) à recevoir. Alors, pour ne pas faire prendre de risque à Notre Journal, je vais m’en tenir aux faits, en tentant de répondre à la seule question qui vaille : quand est-ce que tout ce merdier va se terminer ?

Je vous propose pour commencer six points qui me paraissent résumer assez fidèlement la situation :
1 - l’État d’Israël n’est pas né d’un consensus international. Il a été imposé par la force par des Juifs Ashkénazes venus principalement d’Europe de l’Est, entre les années 30, et la fin de la deuxième guerre mondiale. Les « Sionistes » se sont d’abord battus contre les Britanniques (attentat de l’hôtel King David à Jérusalem, en 1946) qui assuraient le protectorat de la Palestine, puis contre les voisins Arabes. La Communauté Internationale a été mise devant le fait accompli, et, si elle a reconnu l’État Juif, c’est à contre cœur, et essentiellement pour s’acheter à peu de frais une bonne conscience. S’il n’y avait pas eu la Shoah, il est vraisemblable qu’il n’y aurait pas d’État d’Israël, du moins en Palestine.
2 - Depuis la création de l’État d’Israël, et pendant toutes les années de guerre plus ou moins larvée qui se sont succédé, les Palestiniens ont été progressivement expulsés de chez eux par les Juifs, jusqu’à ne représenter aujourd’hui qu’environ 20% de la population d’Israël. Vous noterez que j’ai écrit « expulsés de chez eux », et pas de leur « pays », « nation » ou autre « État ». Il n’y a jamais eu d’État Palestinien.
3 - Les pays Arabes voisins de la Palestine n’ont jamais envisagé de laisser se créer un État Palestinien. A la fin de la deuxième guerre Mondiale, et en échange de leur collaboration avec les Alliés, ils étaient certains de se répartir entre eux la Palestine : le Nord pour la Syrie, le centre pour la Jordanie, le sud pour l’Égypte. Les Palestiniens seraient devenus Égyptiens, Syriens ou Jordaniens, et on n’en aurait plus entendu parler.
4 - Les pays Arabes n’ont jamais manifesté la moindre volonté de faire une place aux réfugiés Palestiniens qui leur demandaient asile. Ils ne les ont accueillis que contraints et forcés par la solidarité Arabe, au mieux sans enthousiasme, le plus souvent avec hostilité (par exemple « septembre noir » en Jordanie). Aujourd’hui encore, c’est-à-dire après plus de cinquante années de conflit, la plupart des Palestiniens sont enfermés dans des camps de réfugiés, et ne survivent que grâce à l’aide internationale.
5 - Quoi que fassent les pays Occidentaux, et quoi qu’en disent les dirigeants Arabes, Israël est considéré par les musulmans du Monde entier comme le symbole de l’arrogance de l’Occident, et du mépris des « Chrétiens » envers les Arabes. Prenez la peine de regarder quelques minutes la chaîne de TV Al Jezirah, et même si vous ne comprenez pas les paroles, vous serez édifiés par les images. Pour les Arabes, Israël est littéralement inconcevable.
6 – Il y a dans les cartons une proposition de création d’un État Palestinien : il serait constitué des deux territoires actuellement sous autorité palestinienne, la bande de Gaza d’une part et une grosse partie de la Cisjordanie d’autre part. Dans la bande de Gaza, qui fait environ 40 km de long sur un maximum de 12 km de large, vivent à peu près 1,6 million de gens dont près de la moitié sans ressource (2 millions aujourd’hui). La bande de Gaza est maintenue sous perfusion grâce à l’aide internationale. Pour la Cisjordanie, c’est à peine moins pire. Et en plus il y a un gros os dans le potage : dans l’un et l’autre territoire subsistent ou continuent de s’établir des « colonies » Israéliennes dont les « locataires » ne sont pas disposés à rendre les clés (ce n’est plus vrai pour Gaza).

Ça c’est pour les faits principaux. Il y en a d’autres, mais avec ceux-là, admettez qu’il y a déjà de quoi procéder à quelques conclusions :
1 – Les Israéliens savent parfaitement qu’ils ne survivent que pour autant qu’ils sont plus forts que les Arabes. Si un jour les Arabes prennent le dessus, il n’y aura plus d’Israël. Les Israéliens savent aussi qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, que si les Arabes sont en mesure de les vaincre, les prétendus « garants » de la souveraineté d’Israël, après avoir poussé les inévitables cris d’indignation et fait voter une résolution solennelle à l’ONU, s’empresseront de ne rien faire, trop contents d’être enfin débarrassés du boulet Juif.
2 – Sachant que quoi qu’ils fassent, ils n’obtiendront jamais une paix définitive, les Israéliens n’ont aucun désir de faire la moindre concession à leurs « ennemis ». En réalité, ils n’ont pas d’autre choix que d’être les plus forts et de le montrer. Alors ils profitent de la moindre occasion pour s’agrandir, consolider leur territoire, coloniser ce qui peut l’être. Plus les Juifs seront nombreux en Palestine, plus ils auront acquis d’espace, et plus ils seront forts. Et plus ils seront forts, plus longtemps ils resteront… C’est du cynisme ou de la réal politique, comme vous voudrez. Évidemment, on aurait attendu des victimes de la Shoah une autre façon de voir les choses...
3- Les Palestiniens et le Hamas ont toutes les raisons de refuser de payer la facture de la Shoah, dans laquelle ils n’ont aucune responsabilité. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient accepter qu’un état Juif se soit installé chez eux. Pour eux, il n’y a rien à négocier. Ils veulent que les Juifs s’en aillent, un point, c’est tout. Quant aux voisins Arabes, ne croyez-pas qu’ils aient abandonné leur ambition de se partager la Palestine. Et ils estiment que le temps joue pour eux. Et le temps, vous savez que les Arabes savent mieux que tout autre peuple le domestiquer.
4- le conflit entre Israël et ses voisins n’est plus, s’il l’a jamais été, un conflit local. Il n’y aura sans doute jamais d’Etat Palestinien, mais aujourd’hui c’est en Palestine que se joue le bras de fer entre l’Occident et l’Orient, et il est trop tard pour chercher des responsables ou revenir en arrière. Nous sommes tous pris au piège : que l’on soit pro-les-uns ou anti-les-autres, il faut être conscient que toute défaite d’Israël serait vue par le monde Arabo-Musulman comme une défaite de l’Occident Chrétien !
5 – Pour en revenir à l’affaire du blocus de Gaza, et s’il faut en tirer une leçon, je pense qu’il y a longtemps que les Israéliens ont intégré l’idée que le Monde ne les aime pas. Alors ils se satisfont d’être craints. En l’espèce, leur message est clair : l’opinion internationale, on s’en tamponne. Ceux qui viennent nous emmerder chez nous le font à leurs risques et périls, et qu’ils ne comptent jamais sur notre faiblesse.

Autant vous dire que la paix au Moyen Orient, c’est pour les calendes grecques…

P.S. Les massacres abominables perpétrés par le Hamas font partie d’une stratégie délibérée, empêcher toute chance, aussi infime soit-elle, de paix. L’objectif n’a pas changé : détruire Israël et éradiquer les juifs.