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Non, les policiers ne sont pas des justiciables comme les autres.

, par  NEMO , popularité : 8%
NJ-Ile de France
Déjà publié le 28 juillet 2023

La gauche (et une partie de la droite, hélas) est vent debout contre la « révolte » des policiers de Marseille. Les policiers ne seraient pas au-dessus des lois, ceux qui se font porter pâles ou se mettent en « 562 » seraient des factieux, rien que cela… Je l’ai écrit dans une tribune précédente Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra., arrivera un jour où les flics rentreront chez eux et laisseront les Français se débrouiller.

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Passons sur le fait que si les policiers ne sont pas au-dessus des lois, ils ne sont pas non plus en dessous. On vous assènera qu’ils ont, en tant que citoyens, ni plus, ni moins de droits et de devoirs que n’importe qui. Sauf que, justement, les policiers ne sont pas n’importe qui, et qu’en tant que détenteurs de la « force publique », ils n’ont pas les mêmes droits et les mêmes devoirs que le pékin moyen. D’abord, ils n’ont pas le droit de grève. Vous me direz qu’Ils ne sont pas les seuls. Les juges non plus n’ont pas le droit de grève, mais eux bénéficient d’un statut très particulier : au hasard, citez-moi une affaire de justice dans laquelle un juge ayant commis une faute grave, comme par exemple d’envoyer en prison un innocent pour plusieurs années (ce qui vaut bien une bavure de flic), aurait été poursuivi et condamné ? Il n’y en a pas. Au nom de l’indépendance de la justice, le juge, dans sa fonction, qu’il soit juge du siège, de la liberté et de la détention, de l’application des peines, d’instruction (voir Outreau), peut se permettre à peu près n’importe quoi sans en subir les conséquences. Pas les policiers. Les policiers, eux, bien qu’ils soient les seuls dépositaires, avec l’armée, de la « violence » d’État, sont systématiquement soumis à une enquête de l’IGPN lorsqu’ils l’utilisent, y compris pour sauver leur propre vie. Quand un juge bénéficie de l’impunité totale dans l’exercice de ses fonctions, le policier, lui, se voit affublé d’une présomption de culpabilité. Encore plus fort : l’inversion extraordinaire des valeurs dans un État qui se revendique de « Droit ». En cas d’usage de la force, ce n’est pas aux accusateurs de démontrer la faute du policier, c’est au policier de justifier qu’il n’y avait absolument aucune autre solution que celle qu’il a appliquée. Comme s’il était si simple, en pleine action, d’avoir le bon réflexe, d’utiliser la dose minimale de force pour maîtriser un forcené, de rester un froid analyste de la situation face à des malfaisants qui lui feraient volontiers la peau, comme si les flics étaient des robots, comme s’il était normal qu’ils subissent sans broncher les pires insultes venues de la racaille et d’à peu près toute la bien-pensance. Moi, ce qui m’étonne, c’est que les flics ne pètent pas plus souvent les plombs, qu’il n’y ait eu aucun mort chez les émeutiers de ces derniers jours, qu’il y ait plus de flics tués par des racailles que l’inverse, que des flics excédés n’aient pas encore fait un carnage.

Cette affaire de la mise en détention provisoire d’un policier de Marseille, qui risque de prendre des proportions telles que la situation deviendra incontrôlable – à preuve, le pouvoir, qui fait dans son froc, a envoyé le directeur de la Police Nationale pour essayer d’éteindre l’incendie -, m’a rappelé la guerre d’Algérie. Figurez-vous qu’à l’époque, des juges soi-disant « indépendants », en réalité pro-FLN, avaient trouvé malin de poursuivre pour assassinat des militaires qui, lors d’engagements tout ce qu’il y a de plus guerriers, avaient tué des fellaghas ! Oui, ce n’est pas une plaisanterie.

Et après, on nous bassine avec l’indépendance de la justice. Je rappellerai à toutes ces belles âmes qui font « confiance à la justice de mon pays » qu’un juge n’est ni un justicier, ni une autorité morale, mais rien d’autre qu’une autorité « technique ». Le juge est une personne tout-à-fait commune, qui a fait des études de Droit et passé des examens, et dont la fonction est d’appliquer la loi votée par le Parlement, sous le contrôle du Peuple. Pas de faire la morale, pas de décider en fonction de ses propres convictions, de ce qui est bien et de ce qui est mal, et en plus sans prendre le moindre risque personnel.
Avoir mis en détention provisoire les policiers de Nanterre et de Marseille pour calmer la racaille est une indignité. Les juges qui ont fait ça devraient avoir honte.

P.S. C’est curieux, cette manie qu’auraient les flics de taper sur des jeunes « en marge de » l’émeute, de la manifestation, des violences. A Marseille, par exemple, ils avaient l’embarras du choix de racailles à tabasser, hé bien non, il a fallu qu’ils se mettent à 4 sur un petit ange qui se tenait tranquillement « en marge » des émeutes, ce que n’ont pas manqué de répéter ad nauseam les perroquets médiatiques chargés de lire les dépêches de l’AFP.