C’était il y a quelques jours. Je venais de recevoir la brochure des nouveaux tarifs 2026 Caisse d’Épargne, avec en couverture la photo d’une famille bien blanche, bien souchienne, bien comme il faut. J’allais la classer dans mes papiers, à la place de celle de l’année dernière, lorsque mon attention fut attirée par la photo de couverture de 2025. Les voici toutes les deux… Étonnant, non ?

Quelle mouche avait donc piqué les communicants de cette hautement consensuelle institution pour qu’ils en reviennent aux heures les plus sombres d’une France rabougrie repliée sur elle-même ? Pris d’un doute, et avant toute condamnation, je me suis penché sur les pubs diffusées en ce moment par les télés et les gazettes. Et, à ma grande surprise, j’ai pu constater qu’il s’agissait d’une tendance générale à un rétropédalage identitaire, sinon massif, au moins parfaitement discernable. Alors qu’il n’y a guère, pas une seule réclame n’était envisageable sans la présence au premier plan, et dans un rôle avantageux, d’une personne de couleur (on va dire comme ça, en espérant que cela reste acceptable), on trouve maintenant de plus en plus de pubs sans une once de diversité. Je n’en croyais pas mes yeux, mais force m’a été de reconnaître que dans de nombreuses pubs actuellement diffusées, tous les acteurs sont non seulement « blancs », mais même, horresco referens, qu’ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à des souchiens ! Que se passe-t-il donc dans notre pays du vivre ensemble ? La fachosphère Bolloré aurait-elle pris le contrôle de l’ensemble des médias ?

Il y a une première explication, toute simple, qui vient immédiatement à l’esprit : les « Français » rechigneraient à acheter des produits qui ciblent apparemment une population hexogène, et par conséquent ne se sentiraient pas concernés, ce qui n’est pas tout-à-fait faux. Erreur de ciblage, donc, la hantise des publicitaires. Et les affaires étant les affaires, quand ça ne marche pas, on change sans état d’âme de stratégie. Le marché de la diversité n’est pas suffisamment porteur ? Qu’à cela ne tienne, je vous sers une « histoire » bien de chez nous, si elle est plus rentable... Je faisais part de mon enquête à mon épouse, lorsqu’elle eut une réflexion que Luc Ferry aurait certainement qualifiée d’une « profondeur abyssale ». Et si, me dit-elle, ce n’était pas qu’une question de gros sous ? S’il s’agissait, comme toujours, d’une affaire de pouvoir, et après moi le déluge ? Serions-nous arrivés à un tel stade de « créolisation », comme s’en félicite Mélenchon, qu’il est urgent de cacher aux Français le grand remplacement qui vient ? Mettre en avant des « racisés » à la télé, dans un pays qui, comme le déclarait le général de Gaulle, est « un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », c’est dévoiler l’invasion qui s’installe. Les évincer subrepticement des castings, cela pourrait participer à faire croire aux souchiens que leurs gouvernants ont pris le problème à bras le corps, qu’ils sont en train de reprendre en main le destin du pays, et qu’il ne faut pas changer une équipe qui gagne (LOL).

C’est qu’entre attentats, viols, assassinats, trafic de drogue, refus d’obtempérer et exigences communautaires, les Français pourraient finir par mal voter, et l’extrêêêême-droite pourrait confisquer le pouvoir. Cette effrayante perspective (pour la France et les Français, cela va de soi), les partis dits « de gouvernement », bien installés depuis des dizaines d’années dans le fromage républicain, n’en veulent à aucun prix. Et ils sont prêts à tout, jusqu’à produire des publicités réactionnaires, c’est dire que ça va mal !