Vous « employez » des esclaves, vous, dans votre trois pièces cuisine ? Non ? Vos parents, vos enfants, peut-être ? Non plus ? Et vous n’auriez pas dans votre ascendance, même lointaine, dans celle de votre conjoint, une brebis galeuse qui aurait trempé dans la traite des Noirs ? Toujours non ? Vous êtes donc comme moi, et comme 99% des Français en comptant les défunts de ces trois derniers siècles, et 100% des Français vivants d’aujourd’hui (blancs : je tiens à le préciser, vous allez voir pourquoi) : nous n’avons rien à voir, ni de près, ni de loin, avec le commerce des êtres humains. Tout ça, c’est de l’Histoire, du passé, qu’il est bon de connaître et de méditer, mais s’excuser, se repentir, comme on nous le demande en permanence et avec une insistance qui frise l’indécence, au nom de quelle légitimité devrait-on obtempérer ? Au nom de quoi des descendants de paysans de la Creuse ou du Jura - qui ont vu leur premier Noir aux actualités d’un cinéma itinérant dans les années 20-, devraient-ils demander pardon, et à qui, et pour expier quel horrible forfait ?
D’autant plus que les candidats d’aujourd’hui au statut envié de « victimes » de la traite des Noirs par les occidentaux – la traite arabe, elle, ne doit pas être évoquée, pour ne pas stigmatiser les jeunes Nord Africains-, pourraient bien, si l’on y regarde de plus près, compter eux-mêmes dans leurs ancêtres des acteurs de ce juteux commerce, et pas seulement comme marchandise… Qui, en effet, fournissait en « ébène », contre pacotilles, armes et autres babioles, les bateaux remplis d’esclaves à destination des Iles et de l’Amérique, si ce n’est les chefs de tribus africains ?
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Quoi ! Vous refusez de vous repentir de la traite des Noirs ? Alors vous n’échapperez pas à la repentance de la déportation des Juifs !
Ah, la Shoah, voilà qui serait un bon sujet de repentance pour le vivre ensemble, s’il n’y avait Israël et les Palestiniens !...
Hé bien non ! Je ne veux pas plus me repentir pour la Shoah que pour l’esclavage ! Que je sache, la « solution finale » n’est ni une idée de la France, ni même des gens qui exerçaient un semblant de pouvoir à cette époque. Certes les antisémites étaient nombreux en France, il ne faut pas le cacher, mais la grande majorité des Français non juifs n’ont pas fait le moindre mal à des Français juifs. Dans ma propre famille, comme dans la plupart des familles françaises, ceux qui ont eu la possibilité de secourir des familles juives, et qui ont surmonté leur peur, l’ont fait, à leurs risques et périls et sans en attendre la moindre contrepartie. Mon père s’est battu pour la France dans le 1er régiment de chasseurs parachutistes, mes oncles dans d’autres corps d’armée, ou dans la résistance (et pas celle de 1945). Les Français miliciens, collabos, tueurs et tortionnaires fascistes ou nazis, ont été pour la plupart jugés et fusillés comme traitres à la Libération. Que des Français n’aient pas eu un comportement honorable, que certains aient été lâches ou indifférents, que d’autres aient profité de l’occupation pour s’enrichir, c’est incontestable et malheureusement humain, et l’Histoire doit tout nous révéler, le roman clair et le roman noir. Mais la France doit-elle, en se repentant tous les jours que Dieu fait, enterrer sous des tombereaux d’ordures ceux qui ont fait sa grandeur et son honneur ?
Voilà, nous pourrions aussi parler de la repentance coloniale, mais ce sera pour une autre tribune. En attendant, moi, je n’ai pas à rougir de ma France et de mes Français, et je dis m… aux repentants et à tous ceux qui les inspirent !
Au fait, puisque la mode est au changement de nom dans les partis politiques, après "Les Républicains" pour l’UMP, pourquoi pas "Les Repentants" pour le PS ?