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Merci, la CGT, de défendre mes intérêts !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France
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Et voilà ! Encore une fois, la CGT - et ses avatars, Sud et FO-, essaie de bloquer le pays, ou, à défaut, d’emmerder le plus possible les pauvres « usagers » du service public, les automobilistes, les commerçants, les artisans, les voyageurs, les écoliers et leurs parents, enfin, tout le monde « d’en bas » qu’elle est censée défendre. La bien mal nommée Confédération Générale des Travailleurs est comme toujours à la manœuvre. Plus de 120 ans d’existence, ça vous donne une sacrée expérience d’où appuyer pour que ça fasse le plus de mal possible. Rien qu’en actionnant au bon moment et au bon endroit ses permanents syndicaux, qui, pour certains, ne « travaillent » plus depuis 10 ou 20 ans, et les quelques pouyèmes de syndiqués qui doivent leur job à leur encartement, elle est capable de bloquer des usines, empêcher des trains de quitter les gares, des avions de décoller, des cargos de charger et décharger, des camions de rouler, des journaux de paraître… Le tout financé à 96% par l’impôt, un comble (source : le rapport enterré du député Nicolas Perruchot).

Alors, haro sur la CGT, irresponsable et coupable ? Ce serait trop facile. La CGT, au risque de vous surprendre, fait son boulot, elle. Si aujourd’hui elle jouit d’un pouvoir de nuisance incroyablement démesuré par rapport à son influence réelle dans le monde du travail, c’est à la lâcheté de nos responsables politiques et à la fumeuse « paix sociale » qu’elle le doit. La CGT, sans son implantation dans les services publics, ne serait plus rien. Et si les politiques au pouvoir, de droite comme de gauche, pour qui la dépense publique n’est pas un souci, ne préféraient pas se coucher à chaque fois qu’elle montre les dents plutôt que l’affronter une bonne fois pour toutes, on n’en serait pas là.

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La CGT, je le répète, fait son boulot. Elle défend les intérêts de ses clients. Bon, on pourrait lui reprocher de se fiche pas mal des intérêts du pays, de recruter des adhérents qui ne sont pas réputés constituer la crème du salariat (laquelle ne se syndique pas ou choisit plutôt la CFDT), de contribuer par son jusqu’auboutisme à la destruction de pans entiers de notre économie. C’est sans doute en partie vrai.

Mais il faut reconnaître que lorsqu’un salarié a un « problème » dans son entreprise, c’est la CGT qui le défendra le mieux, même si ce salarié est mauvais, même s’il a tort, même s’il est indéfendable. C’est aussi grâce à la CGT que les cheminots, les électriciens, les dockers, les intermittents du spectacle ou les imprimeurs du Livre ont obtenu des régimes spéciaux invraisemblablement favorables… Admettez qu’il fallait une bonne dose de génie à ses dirigeants pour inventer le double concept de « c’est la faute au gouvernement » et de « grève par substitution » : les cheminots bloquent le pays par pure grandeur d’âme, pour libérer de l’esclavage les « camarades travailleurs » du privé qui ne disposent pas d’un même arsenal de destruction massive, et que des gouvernements ultra-libéraux et réactionnaires, suppôts de la haute finance, maintiennent sous le joug de l’impérialisme. Si les SNCFumistes se servent copieusement au passage, c’est seulement pour montrer la voie (gag).

C’est beau comme de l’antique ! Les salariés du régime général se font tondre pour financer les privilèges des régimes spéciaux, et en plus, ils disent merci. Plus gogo, tu meurs.

En 2017, au cas où vous ne le sauriez pas, il va y avoir des élections présidentielles et législatives, et l’on va voir ce que l’on va voir. C’est-à-dire rien. Le prochain président de la République fera les gros yeux, lancera un appel vibrant à la responsabilité de chacun, et ce sera encore et toujours un pas en avant, deux pas en arrière. Parce que les idées « de gauche », quoi qu’on en dise, contrôlent à ce point nos cerveaux que personne, Marine le Pen compris, ne remettra en cause cette avancée fondamentale vers la lumière qu’est le droit pour une minorité résolue d’asservir une majorité qui a renoncé à se faire respecter. La CGT, quoi qu’on en dise, a encore de beaux jours devant elle, et ses nervis n’ont pas fini de planter des piquets de grève.