S’il y a une leçon à tirer de l’élection de Donald Trump, c’est que les « patriotes » ne gagneront pas en se couchant devant la bienpensance mondialiste.
Comment Donald Trump, raciste, misogyne, climato-sceptique (il n’y a pas pire tare), hostile à l’avortement, au wokisme, au vaccin anti-covid, insultant ses adversaires dans ses meetings, xénophobe, vomi par les "élites" du monde entier, a-t-il pu être élu président de la « plus grande démocratie » du monde, comme BHL qualifiait l’Amérique ? Et nos experts de plateaux télé aseptisés de répondre à l’unisson, la main sur le cœur : parce que les petits blancs américains, les bouseux, les déplorables, les abrutis, les ordures, pour faire court ceux qui n’ont pas été touchés par la grâce de me-too, du wokisme et du black lives matter, constituent encore, malgré les effort des « éveillés » pour les guider vers la lumière, une majorité raciste, misogyne, climato-sceptique etc, copie conforme de l’homme qu’ils ont porté au pouvoir. Voter pour une femme, de plus presque noire leur était insupportable, à ces bas du front.
C’est probablement l’analyse qu’a faite Marine le Pen, puisqu’elle a interdit à ses cadres de se réjouir de cette élection qui sent le soufre. Le RN ne mange pas de ce pain-là, messieurs-dames. La situation en France n’est pas la même qu’en Amérique (ah bon ?). Les Français, d’ailleurs, ont montré dans différents sondages qu’ils étaient aux trois quarts hostiles à Trump (tu m’étonnes, avec le matraquage qu’ils ont subi !). Les Français veulent de la bienveillance, pas la brutalité de ce rustaud, de la douceur et des caresses, pas des coups de pied au cul, le confort du chien, pas la précarité du loup… Nous, au RN, nous sommes particulièrement bien élevés, nous le montrons tous les jours par une tenue exemplaire à l’Assemblée Nationale, costard-cravate, pas un mot plus haut que l’autre, des votes « responsables » en dépit de l’ostracisme dont on nous accable. Nous, non seulement on n’insulte personne, mais on est très attentifs à respecter les injonctions du journal de Référence qu’est le monde, de Libération et du Nouvel Obs. Non, non et non, arrêtez de nous qualifier d’extrême-droite, on n’est pas fascistes, ni racistes, ni antisémites. Au contraire, on fait ce qu’on peut pour être de gauche.
Je ne prétendrai pas que Marine le Pen a tort, hélas : pourquoi s’acharner, comme le fait Reconquête, à faire appel au patriotisme de Français qui ne pensent qu’à leurs RTT et à « profiter » ?... Est-ce que je prendrais mes désirs pour la réalité, ou bien l’élection de Trump aurait-elle provoqué une étincelle chez les gens de peu que nous sommes ? Est-ce moi qui me bercerais d’illusions ou bien le magistère moral de la gauche commencerait-il à se lézarder ? Ne nous enthousiasmons pas trop, mais quand même. Pour l’instant, cette contestation n’est que verbale, mais elle est réelle. A l’exception du RN obsédé par le désir de respectabilité, les autres formations de la droite qui n’a plus honte de ce qu’elle est semblent ne plus se laisser intimider par les accusations de fascisme, nazisme, homophobie, islamophobie et autres noms d’oiseaux. Il y en a même qui ont enfin décidé de ne plus s’excuser de vivre, c’est vous dire qu’il y a comme une lueur d’espoir… Parce qu’il suffirait d’un rien pour changer le destin funeste de la France : que la Droite ne laisse plus à la gauche le monopole de la violence physique. Qu’elle rende littéralement coup pour coup. Qu’elle se fiche que l’on crie aux plus sombres heures de l’histoire si une bande d’antifas violents se prend une raclée de la part de jeunes patriotes, que l’on réponde par une gifle plutôt que par des jérémiades aux insultes des Thomas Portes, Deloglu, Bompard et autres islamo-gauchistes… Sans doute que si on en arrivait à cette inversion du rapport de force, la police aussi changerait de cibles, les juges seraient un peu plus attentifs à appliquer la loi aux vrais délinquants, le ministre de l’intérieur ferait dissoudre les associations et partis « véritablement » nuisibles, et les Français voteraient mieux.
Note : j’ai entendu hier le réquisitoire des procureurs au procès des assistants du RN. J’ai déjà écrit tout le mal que je pensais de ces procès indignes. Ceci dit, rendre Marine le Pen inéligible pourrait se retourner contre ses persécuteurs. Un candidat qui porterait un « vrai » programme de droite, qui se ficherait des cris d’orfraie de la gauche, pourrait renverser la table et redonner enfin sa dignité à la France.