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Les otages, ça paye bien et ce n’est pas fatigant !

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France

Sauver des otages, c’est beau, c’est grand, mais c’est surtout généreux… parce que ça coûte très, très cher au contribuable. Beaucoup plus que la « peau des fesses » des dits otages. D’après les spécialistes en marketing de ce business, l’otage Français irait chercher dans les dix millions de dollars par tête de pipe. Uniquement pour la rançon. Ajoutez à ce petit pécule les « faux frais », graissage de pattes d’intermédiaires, logistique aérienne (hélicoptères, drones, Falcon présidentiel obligatoire pour le retour), terrestre (l’armée mise à toutes les sauces, les services de renseignement et action), voire maritime (pour les pirates somaliens par exemple). En réalité, il semblerait que vous puissiez multiplier le montant de l’ardoise finale par trois, quatre, voire dix dans les cas les plus exotiques, sans compter les dommages collatéraux de sauveteurs tués pendant les opérations de récupération.

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Alors, quand on nous assène qu’il faut tout faire pour sauver les otages, que la vie humaine n’a pas de prix, que la France doit aller chercher coûte que coûte ses enfants, quel que soit le merdier dans lequel ils se sont fourrés, hé bien moi, je dis qu’on se fiche de nous, au nom de la compassion nauséeuse qui, en France, et seulement en France, qu’on ne nous affirme pas que c’est pareil dans tous les pays, a remplacé la responsabilité politique. Et tout cela, parce que nos dirigeants n’ont plus, comme d’ailleurs dans la plupart des matières de leur responsabilité, le courage d’affronter l’opinion des culs bénis de la bienpensance, et encore moins leur propre conscience.

C’est qu’il est tellement plus reposant de dire oui que de dire non, de payer, surtout quand il ne s’agit pas de son propre argent, que d’assumer les conséquences d’un refus. Et si en définitive ça se passe mal - il meurt bien autant d’otages français, sinon plus, que d’otages de pays qui refusent le chantage (Anglais, Américains, Israéliens, Russes, Chinois), le président Français (ça a été vrai de tous les chefs d’Etat Français depuis que la prise d’otages est à la mode), en digne adepte de Ponce Pilate (surtout l’actuel), pourra s’en laver les mains, la conscience pure et le doigt accusateur pointé sur les sous-fifres qui ont mené les négociations.

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L’on me rétorquera ce que tous les adeptes du "baisser de pantalon" ne manquent jamais de souligner, entre deux sanglots : c’est bien beau, la fermeté martiale qui ne te coûte rien, mais s’il s’agissait d’un de tes proches, ne voudrais-tu pas qu’on le sauve à tout prix ? Bien entendu que je voudrais, et d’autant plus que ce serait tellement injuuuuuuuste et inégalitaire de ne pas accorder aux otages futurs les mêmes "droits acquis" qu’aux anciens ! Sauf que, la France d’aujourd’hui a l’air de l’oublier, la responsabilité d’un chef d’État, c’est l’intérêt public. Et l’intérêt public, je ne me lasserai pas de le répéter, ce n’est pas la satisfaction facile et veule de tous les intérêts individuels. Si gouverner n’était que cela, on n’aurait pas besoin d’élire à grands frais tous les cinq ans un président de casi-droit divin, et une flopée de parlementaires qui nous coûtent les yeux de la tête !

Un chef d’Etat, un vrai, ça doit savoir dire non aux preneurs d’otages, quelles qu’en soient les conséquences immédiates ! Parce que chaque fois que la France se couche devant ces salopards, ce sont encore plus de Français qui seront pris en otage à travers le monde, et, en fin de compte, encore plus de Français maltraités et assassinés. Parce que le profit est grand, le risque infime, et l’excuse de l’esclavage ou de la colonisation facile !

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C’est pourquoi, au lieu de prétendre contre tout sens du ridicule qu’on n’a pas versé de rançon pour la libération de nos otages passés, nous ferions mieux de changer radicalement de discours. Oui, nous avons payé jusqu’à aujourd’hui... Mais maintenant, c’est fini. A ceux qui dorénavant auraient la mauvaise idée de prendre des Français en otage, qu’ils sachent que nous ne verserons pas un centime pour les récupérer, mais que c’est le sang de leurs ravisseurs que nous ferons couler, jusqu’à la dernière goutte.

Ça se passerait très mal, à coup sûr, pour les premiers nouveaux otages, parce que les ravisseurs croiraient à des rodomontades sans conséquence de la France, mais, quand nos services action (ce sont les meilleurs du monde) auraient commencé à liquider ces enfoirés, ça se saurait vite dans les « milieux autorisés », lesquels ne mettraient pas longtemps à aller chercher ailleurs un gibier moins dangereux. Mais voilà, pour une telle politique, la seule efficace, il faudrait un Président qui « en ait »… Le malheur, c’est que le stock en a été épuisé, et le moule cassé. Alors, le Président continuera bien gentiment à accueillir avec soulagement, à Villacoublay, des otages barbus et souriants libérés après des mois de souffrance.