Que reste-t-il, en effet, de la France et des espoirs des Français, après ces élections où, pour reprendre pour la nième fois les paroles du Guépard, on a fait semblant de tout changer pour que rien ne change ? Rien.
Notre Journal a été la cible de hackers dont l’objectif était clairement de nous détruire. Même nous, aussi petits que nous soyons, nous sommes insupportables au pouvoir en place. C’est dire que nous sortons de cette tentative d’assassinat médiatique renforcés dans notre conviction que si on veut nous effacer, c’est que nous le dérangeons au-delà de ce que nous pensions… Alors nous continuerons, malgré tout, malgré la tribune que j’avais préparée juste avant l’attaque et que je vous livre maintenant. Les censeurs ont muselé les « gros ». Ils n’auront pas les « petits » aussi facilement.
Nous avons mis le Macronisme à la porte, il est revenu par la fenêtre. On nous a fait croire qu’il existait dans notre pays une opposition politique, médiatique et institutionnelle qui accéderait un jour au pouvoir, selon le principe démocratique de l’alternance, pour proposer un autre destin aux Français (ou à ce qu’il en reste). Il n’y a pas d’opposition, à peine quelques « dérangeurs » qui osent timidement montrer la réalité, et que l’on fascise aussitôt, ou, plus simple, invisibilise.
C’est que les autocrates qui se partagent le fromage républicain, s’ils se soucient comme d’une guigne de l’avenir de la France (quand ils l’auront liquidée, ils s’installeront ailleurs), savent très bien, comme tous les tyrans de l’Histoire, conserver le pouvoir dont ils ont pour la plupart hérité de leur caste, en s’attachant à coup de prébendes et d’avantages les services de nervis médiocres et sans scrupule.
Tenez, prenez l’Arcom. Quel plus bel exemple d’organisme créé exclusivement pour les servir ? Je vous raconte l’histoire. Il y a quelques années, un certain Vincent Bolloré, industriel devenu milliardaire grâce à un petit apport parental et à son flair, s’entiche, comme la plupart de ses collègues, les Arnaud, Pinaud, Niel, Saadé et j’en passe, du monde des médias. Comme eux, il achète des télés, des radios, des journaux. Mais il n’est pas tout-à-fait comme eux. Lui, il est d’une vieille famille bretonne, ça va encore, mais surtout, il est fervent catholique -il va à la messe le dimanche, vous vous rendez compte !-, et, horresco referens, il est patriote et de droite, quand les autres sont mondialistes et de gauche, et font tout ce qu’ils peuvent, et ils peuvent beaucoup, pour effacer notre pays de l’Histoire. Bolloré, donc, décide que ses médias montreront la réalité, aussi dérangeante soit-elle pour les intérêts en place… Pas de ça, Lisette ! Et l’on crée exprès le 1er janvier 2022 l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, un nom ronflant pour un comité des basses œuvres à la dévotion du pouvoir en place. Mission exclusive : taper sur Bolloré jusqu’à ce qu’il abandonne. Et c’est une pluie d’amendes toutes plus farfelues les unes que les autres sur C8 et son animateur vedette Cyril Hanouna - des millions d’euros quand même -, jusqu’au retrait de la fréquence, des avertissements, mises en garde et amendes aussi sur CNews, qui ne respecterait pas la pluralité des opinions – mort de rire, quand on compare avec les chaînes et radios du service public, de BFMacron télé, I-télé ou W9 – et à laquelle on finira par appliquer le même sort.
Il n’empêche que le pouvoir est arrivé à ses fins. Certes sur C8, Hanouna, qui n’a plus rien à perdre, continue à faire son métier, jusqu’à la fermeture, mais sur CNews, le rebelle Pascal Praud, le pistolet de l’Arcom sur la tempe, a été obligé de se transformer en gardien de la « bonne » pensée, attentif à dénoncer la plus petite sortie de route de ses chroniqueurs. L’heure des Pros pourrait maintenant aussi bien figurer sur les chaînes publiques sans troubler la somnolence de téléspectateurs lobotomisés. Praud est rentré bon gré mal gré dans le rang, comme les autres, comme Eric Brunet en son temps, aujourd’hui recasé sur BFMTV, comme André Bercoff sur Sud Radio, qui fait très attention à ne pas (trop) remettre en cause la doxa officielle. Je vous le dis : aujourd’hui, tous les médias non alternatifs, sans exception, nous servent une soupe tiède, de peur de subir les foudres de l’Arcom. Eh bien même la soupe tiède est encore trop chaude pour ces gens-là, dont le zèle fait office de compétence.
Il y a l’Arcom, mais il y a le Conseil Constitutionnel, la Cour de Cassation, le Conseil d’État, la Cour des Comptes, le Conseil économique, Social et environnemental, les médias sous perfusion d’argent public, les juges, les cadres de la police… Ils sont tous, tous, le petit doigt sur la couture du pantalon, plus serviles que des esclaves, des chiens qui frétillent en attendant la pâtée. Et les Français bêlent, fleurs et bougies à la main, en procession vers l’abattoir.