Sondage après sondage, le rejet de notre système politique se confirme : 75% des Français n’ont plus confiance dans les institutions, 25% ne croient plus en la démocratie, 56% ne voient le salut de la France que dans un régime autoritaire, et 80% d’entre eux ont le sentiment que l’on se torche les fesses avec leur bulletin de vote. On se demande bien pourquoi tant d’ingratitude envers des élites qui consacrent leur vie entière au service de la France et des Français, sacrifiant des carrières mirobolantes dans le privé.
Sans remonter aux calendes grecques ou au référendum de 2005 sur la constitution européenne, rejetée nettement par les électeurs et imposée en catimini par Sarkozy, l’UMP, Hollande et le parti socialiste, et pour nous en tenir à ces derniers mois, le spectacle de guignol offert par notre classe politique tout entière, président en tête, a de quoi vous donner envie de déchirer votre carte d’électeur, et, si vous en avez les moyens, de vous tirer de ce pays en voie de décomposition… Lever de rideau de la comédie le 9 juin, les élections européennes signaient la déconfiture du parti au pouvoir, avec moins de 15% des suffrages exprimés, soit à peine plus de 7% des inscrits, la montée de la droite en général, et du RN en particulier, avec plus de 31% des votes, et confirmaient la santé mortifère de la 5ème colonne mélenchoniste. Contre-attaque de notre Napoléon de guerre des boutons, le petit Macron lançait une grenade dégoupillée dans les pieds des partis, en dissolvant l’Assemblée Nationale. Bien fait pour vous, bande de demeurés, ça vous apprendra à me contrarier, na !
Et la farce de se jouer avec un cynisme je crois inégalé dans l’Histoire de France et peut-être du monde, sous le nez de Français plus abêtis que jamais. Le RN, qui, avec ses onze millions d’électeurs, se voyait déjà en haut de l’affiche, premier ministre Bardella, ministre de l’Intérieur Ciotti, garde des Sceaux Garraud, ministre de l’économie Tanguy, etc… etc…, se retrouve face à « no pasaran », un front républicain avec à sa tête le général Tapioca-Mélenchon, et, en vipère lubrique de sévice, la petite frappe Attal, qui a révélé son vrai visage, un Bélial (Bélial : démon de la perfidie) sous un air de Séraphin. Le RN baisé jusqu’au trognon (pardonnez la trivialité, mais c’est le terme le plus adéquat), une Marine le Pen vexée comme un pou, contrainte de reconnaître (enfin) qu’elle ne sera jamais admise au sérail, et qui en tire les conséquences, quitte à se saborder. Un premier ministre molasse nommé au bout de trois mois d’atermoiements du maître des horloges arrêtées, un gouvernement patchwork de ministres qui, à l’exception de Retailleau, se livrent à une farouche compétition de qui sera le plus incompétent, qui prononcera la phrase la plus stupide – difficile de les départager. Et la censure, le chaos attendu, voire espéré… A qui la faute ? Mais au RN et à Marine le Pen, bien sûr !
A l’heure où j’écris, nous en sommes là. Toujours pas de nouveau premier ministre… Pour quoi faire, d’ailleurs ? Le RN et LFI écartés non plus de « l’arc Républicain » mais de « l’arc gouvernemental », nuance ! Faire semblant de tout changer pour que rien ne change, la leçon immortelle du « Guépard ». Et les Français, dans tout cela ? Je vais vous dire : si nous continuons à nous conduire comme des agneaux, nous finirons comme de juste par nous faire dévorer tout crus. A moins que les agneaux se transforment en loups, ce qui n’est pas à exclure, espérons-le. Aux armes, etc…, Aux armes, etc…