Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Le populisme, voilà l’ennemi !

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

En ce moment, c’est la fête aux populistes. C’est à qui se pincera le plus fort le nez, chez nos élites politiques « respectables » et dans nos médias chéris, pour dénoncer avec la dernière énergie le plus grand fléau que le monde ait connu depuis le déluge, j’ai nommé le populisme. Et de jurer qu’ils se battront jusqu’au dernier de leurs électeurs et lecteurs pour empêcher la victoire du « malin », quelle que soit la forme qu’il ait revêtue : Donald Trump en Amérique (le vilain canard blondasse qui propose d’ériger un mur de la honte avec la frontière mexicaine - qu’il s’étouffe avec un triple big-mac), Boris Johnson, en Angleterre (l’homme qui a planté un poignard dans le dos de l’Europe en soutenant le brexit - que lui et sa descendance soient transformés en crapauds), Victor Orban en Hongrie (il a osé fermer sa frontière aux malheureux réfugiés qui envahissaient pacifiquement son pays - qu’on l’empale sans vaseline), Beata Szydlo en Pologne (la pire, peut-être, elle voudrait interdire quasiment toute forme d’IVG - qu’elle soit livrée nue et enchainée aux chiennes de garde). Sans oublier, bien sûr, Marine le Pen, les adhérents et électeurs du FN, dont l’ambition secrète, une fois aux pouvoir, est de plonger la France dans le chaos d’une nuit éternelle (qu’ils soient condamnés jusqu’à la fin des temps à lire Libération en chantant l’internationale).

JPEG - 149.9 ko

Le réchauffement climatique, l’embrasement du Moyen-Orient, les centrales nucléaires, les manipulations génétiques, Vladimir Poutine, même, ne sont rien à côté du danger mortel représenté par le populisme et ses avatars, le Trumpisme et le Marinisme. Tenez, écoutez ce qu’en dit à qui veut l’entendre Manuel Valls en personne : « mon ennemi, le combat de ma vie, c’est le Front National »… rien que ça ! On aurait pu penser que l’état d’urgence, le « nous sommes en guerre » s’adressait aux terroristes, aux salafistes (juste pour info : le « salafisme » est une invention sémantique de la bien-pensance pour éviter de mettre en cause le « wahhabisme », véritable nom du courant intégriste, mais aussi nom de la dynastie régnante en Arabie Saoudite, ce qui serait gênant pour notre balance commerciale), non, en réalité, nous sommes en guerre contre le Front National, et la mission des militaires qui sillonnent Paris est de mettre hors de combat les électeurs FN, facilement reconnaissables à leur tee-shirt de la Manif pour tous, leur béret basque et à la baguette de pain sous le bras.

Voici d’ailleurs ce que disait vendredi dernier, sur RTL, du populisme, le journaliste-politologue le plus distingué d’Europe, l’immarcescible Alain Duhamel, interrogé sur la « Trumpisation » des esprits : « le populisme, c’est l’utilisation de la démagogie, de la xénophobie, du mensonge, grande spécialité du populisme, et la transgression ». Les partis populistes seraient donc prêts à tous les mensonges, à toutes les démagogies, les phobies et transgressions…, et pas les autres. Hollande n’aurait donc pas menti, usé de démagogie, pour se faire élire. Il n’aurait jamais prononcé l’anaphore « moi Président », les téléspectateurs du débat du deuxième tour auraient été victimes d’une hallucination collective. Sarkozy n’aurait jamais proféré « casse-toi, alors, pauvre con », ni promis une politique droite et de Droite. Chirac n’aurait jamais parlé du bruit et des odeurs, ni été condamné pour les emplois fictifs de la ville de Paris. Mitterrand n’aurait pas entretenu un deuxième ménage aux frais de la princesse, ni caché son cancer, tenu table ouverte avec l’argent public. On aurait rêvé les équipées nocturnes de Giscard, ou les diamants de Bokassa. Le bon dieu sans confession pour tous. Comme si ces gens-là n’avaient pas conduit eux-mêmes la France au chaos, sans attendre l’arrivée des repoussants « populistes ».

Allons, le cynisme de ceux qui devraient nous donner l’exemple n’a de limite que leur imagination, et ils ne valent pas mieux, et sans doute moins, que les « populistes » qu’ils méprisent tant. Je vais vous dire, moi, ce qu’est le populisme. Le populisme, c’est quand des gens qui n’ont pas eu la chance de naître dans le sérail, se disent « pourquoi tout le gâteau pour eux, et que des miettes pour moi ». Ils commencent par demander poliment une petite part, mais on leur lâche les chiens. Alors ils ravalent leur humiliation, et, quand ils reviennent, ils ont amené du monde avec eux, ils ont des piques et des fourches, ils ne quémandent plus, ils se servent.

C’est pour cela que les belles âmes qui nous gouvernent ont tellement peur du populisme.