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Le cas Marion Maréchal.

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France

Pour certains, elle a fait le bon choix. Pour d’autres, elle a trahi. Alors, manipulatrice ou victime ? Ou les deux ?

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D’abord, soyons clair. J’avais une admiration sans borne pour Marion Maréchal, pour ses convictions, sa combativité, sa classe… Je voyais en elle la future présidente de la République, pas moins. Et puis est arrivé ce coup de Jarnac du lendemain des Européennes, où elle est allée toute seule, comme une grande, rencontrer sa tante et Bardella, sans même en informer le président de son parti. Bon, il semblerait qu’il y avait depuis un certain temps de l’eau dans le gaz entre elle et Zemmour, mais, quoi qu’il en soit, ça ne se fait pas. La loyauté, chez moi, ça ne se négocie pas. Elle est donc redescendue aussi sec de plusieurs étages dans mon estime. Et le pompon, c’est quand elle a eu le culot d’enjoindre Reconquête de ne présenter aucun candidat aux législatives, pour ne pas risquer de faire gagner la gauche. En fait, elle demandait à Reconquête de se saborder au profit du RN, sans négociation, sans contrepartie, sans aucune circonscription pour les militants, et surtout, sans que les électeurs ne puissent apporter leur pierre à l’édifice. Comme si nous, électeurs de Reconquête (et non pas de Marion Maréchal), comptions pour du beurre. Et là, je vous le dis, Marion a été effacée de mes futurs bulletins de vote…

Question : pourquoi une femme aussi intelligente, aussi fine politique, a-t-elle commis une telle déloyauté, qui risque de lui coller toute sa vie politique aux basques ?

Pour comprendre ce qui se passe entre Reconquête et le RN, il faut remonter à la candidature de Zemmour à la présidentielle en 2022 et à la création du parti. Si Zemmour s’est présenté, c’est poussé par ses « amis », Patrick Buisson, Philippe de Villiers et la girouette Robert Ménard. Tous les quatre étaient convaincus qu’avec Marine le Pen à la tête de RN, la droite « nationale » n’avait aucune chance d’arriver au pouvoir, pas seulement à cause du cordon sanitaire déployé autour du nom « Le Pen », mais avant tout parce qu’ils considéraient que MLP, obsédée par son désir pathologique de normalisation, ne proposerait jamais le programme dont la France a besoin pour redresser la tête, et, encore plus grave, se coucherait systématiquement devant les dictats du camp du bien (ce qui semble se confirmer, hélas). L’objectif de la bande des quatre était d’installer Zemmour devant MLP, de la tuer politiquement, et de rallier tous les patriotes dans un seul parti qui aurait toutes les chances d’accéder au pouvoir. Ça a failli marcher, Zemmour est même allé jusqu’à dépasser MLP dans les sondages, mais vous connaissez la suite… La guerre Ukraine Russie (je ne crois pas trop à cette explication), les médias, le vote utile, les chicayas entre les micro-partis, et Macron, pour qui MLP représentait une assurance tout risque, actionnant tous ses relais, pour éviter un débat de deuxième tour avec Zemmour, d’un autre calibre que son adversaire attitrée.

Bref, MLP n’a pas digéré l’offense, on la comprend, d’autant plus que le Z n’y est pas allé avec des gants. Elle lui en veut donc à mort, et son objectif est de tuer Reconquête et Zemmour. Et c’est là qu’intervient l’épisode Marion. MLP et Bardella font miroiter à Marion un accord sans Zemmour qui la propulserait à la tête de Reconquête. Puis Reconquête serait absorbé (avec ses militants CSP++), Zemmour enterré, Marion, la nièce prodigue, ramenée au bercail. Marion, aveuglée par ses liens familiaux, marche dans la combine, sans se rendre compte que ni sa tante, qu’elle aurait trahi en quittant le RN et qui est un tantinet jalouse d’elle, ni Bardella, qui ne veut pas voir arriver une concurrente pour la place de calife, n’envisagent une seule minute de lui faire une place. Marion se retrouve donc seule, sans structure, sans relais, députée européenne sans parti. Va-t-elle disparaître ou rebondir ? That is the question.

Maintenant, et si on décryptait les ressorts profonds de cette bisbille ? Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre la ligne Marion et la ligne Zemmour, alors qu’il y a un abime entre elle et sa tante. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle avait en son temps quitté le RN. Mais Marion Maréchal, telle la reine de Blanche Neige, « miroir, mon beau miroir », n’aurait pas supporté que Sarah Knafo, la compagne de Zemmour, qui s’est révélée aux Européennes, et de quelle manière, lui fasse de plus en plus d’ombre.

Cette histoire d’intérêt de la France serait une misérable querelle d’égo. Cherchez les grands principes, vous trouverez les grands sentiments (d’après Guy Béart).