« Un danger pour la France », « le Front National, voilà notre ennemi », « le Front National, c’est ce qui peut arriver de pire à la France », « plus que jamais les Républicains doivent se mobiliser pour dire non au fascisme, à l’antisémitisme »... A entendre les réactions de tous bords, Hollande, Valls ou Cambadelis au PS, Sarkozy, Juppé ou Kosciusko-Morizet à l’UMP, la France serait en guerre, et les ennemis ne seraient pas les assassins de Charlie ou de l’Hyper Casher, comme n’importe quel imbécile pourrait le croire, mais le Front National, oui madame !

Un ennemi d’autant plus dangereux qu’il avance masqué, cinquième colonne d’un envahisseur dont on ignore le nom, peut-être l’Ogre Russe Poutine, ou pire encore, j’en frémis rien que d’y penser, le Vatican, dont le machiavélique Pape François rêverait de ramener manu militari la France à sa vocation de « fille aînée de l’Eglise ».

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Bon, passons sur l’absurdité et le ridicule de la posture « no pasaran » de nos gardiens de la République, sur le culot d’acier d’une classe politique qui nous menace de l’apocalypse si on ne la maintient pas aux affaires, alors qu’elle nous conduit tout droit à l’abime, mais en n’oubliant pas de se servir au passage… Et n’hésitons plus à poser la seule, la vraie question : les membres et électeurs du Front National, qui, tous les "républicains" en font l’effrayant constat, représentent une menace mortelle pour la France, ne devraient-ils pas être déchus de la nationalité française, et exilés en Patagonie ou déportés à Cayenne ?

Quel autre sort en effet réserver à des gens qui, comme vous le répètent à chaque intervention médiatique aussi bien les UMPistes que les Socialistes, ne partageraient aucune valeur de la République avec les « vrais » Français ? Vous avez bien saisi, aucune valeur, rien, pas la moindre petite chose de rien du tout en commun avec ces gens-là. Nous avons plus de valeurs en commun avec les patagons, les africains, les asiatiques, les mahométans, les bouddhistes, et même l’Etat Islamique qu’avec les Frontistes.

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Et puis, les Frontistes seraient à la fois contre l’Europe, pour le rétablissement des frontières et de la souveraineté nationale, pour la tolérance zéro vis-à-vis de la délinquance, pour la préférence nationale en regard de la politique familiale, de l’aide sociale ou des achats publics, et, abominable abomination, pour le droit du sang et contre la bi-nationalité (Ils sont aussi pour la coopération avec les pays d’Afrique qui accepteraient de contrôler leur immigration, mais cela, il ne faut pas le souligner, sinon l’accusation de xénophobie en prendrait un coup dans l’aile). Et, en même temps, d’après les mêmes, le Front National n’aurait pas de programme. Non, soyons sérieux, on ne peut pas qualifier de programme cette chose tellement ridicule, tellement franchouillarde, tellement rétrograde, tellement « action française » pour tout dire (je l’ai entendu, ça).

Tandis que le mariage pour tous, la théorie du genre enseignée à des enfants qui ne peuvent pas se défendre, la solution aux « je tue Charlie et tous les juifs que j’ai sous la main » par la lutte contre l’islamophobie (sans oublier l’alibi de l’antisémitisme) et une journée nationale de la laïcité, le remède à la faillite de l’Europe technocratique par encore plus d’Europe technocratique, le retour à la croissance par l’ouverture des magasins 12 dimanches dans l’année ou la fermeture des boulangeries un jour par semaine, toujours plus d’impôts, toujours plus d’assistanat, toujours plus de délinquance, toujours plus de concessions communautaires, toujours plus d’interdictions et de flicage des mal pensants, ça c’est un putain de programme socialiste. Et le programme de l’UMP, attendre que Hollande finisse de se ramasser pour revenir aux affaires, faire la même politique que les socialistes, en attendant de se ramasser à son tour, que le PS revienne « en responsabilité », fasse la même politique que l’UMP, et ainsi de suite, et après moi le déluge.

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Et si la "menace mortelle" contre la France n’était que la manœuvre sordide d’une caste qui entend défendre coûte que coûte ses intérêts ? Il y avait les privilèges de l’Église et de la noblesse. Il y a aujourd’hui les privilèges de l’UMP et du PS. Mais ce sont toujours les mêmes qui en profitent. Le changement pour que rien ne change, et c’est ce qui nous fait une jolie République du vivre ensemble.