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La perpétuité réelle pour nous endormir.

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Non, ce n’est pas un poisson d’avril. Voilà qu’après le flop à gauche de la déchéance de nationalité, ce sont nos (ir)responsables politiques à droite, en la personne de l’évanescente Nathalie Kosciusko-Morizet, qui proposent aux électeurs-gogos que nous sommes le remède miracle (c’est-à-dire non stigmatisant et non amalgamant) à la « violence » : la perpétuité réelle pour les auteurs d’attentats « réellement » meurtriers (du lourd, quoi. Pas deux ou trois morts, des dizaines, pour faire bon poids). Et nos médias d’embrayer sur une violente polémique entre les pour, pas forcément de droite d’ailleurs, et les contre, pas forcément de gauche non plus ! Bref, encore et toujours, amuser le peuple, panem et circenses, avec des guignolades, pendant que nos maîtres s’occupent des affaires de l’État, lesquelles, cela tombe bien, coïncident avec leurs intérêts propres.

Bon, pour que vous ne vous laissiez pas entraîner dans ce piège plutôt grossier (plus c’est gros, mieux ça passe), je vous donnerai un simple argument : admettons que l’on vote demain un texte qui, sous certaines conditions, oblige le juge à condamner un criminel monstrueux (mais pas fou, hein, ce qui pose déjà le problème du diagnostic : comment peut-on être monstrueux sans être un brin dérangé ?) à l’enfermement à vie, c’est-à-dire que le condamné, serait-il dans sa tendre jeunesse, ne sortira de prison que les pieds devant, pas de permission de sortie, pas de libération médicale, pas de remise de peine pour bonne conduite… les « tout sécuritaire » d’applaudir, et les compassionnistes de se lamenter.

Hé bien je vous fiche mon billet qu’il ne se passera pas dix ans, et peut-être moins de temps si les « terroristes » gagnent plus vite la guerre qu’ils nous font et que nous nous obstinons à ne pas leur faire, avant que les belles âmes dont notre pays est infesté, bouleversées par la barbarie d’une peine indigne d’un pays civilisé, n’obtiennent qu’on l’abolisse. Et l’abolition vaudra pour les prisonniers « en activité », si j’ose dire, en vertu du principe de rétroactivité des lois plus favorables au justiciable.
Sans compter que même sans cela, les présidents de la République disposent d’un droit de grâce discrétionnaire qui leur autorise toutes les fantaisies, y compris celle de faire libérer qui ils veulent et quand ils veulent. Et, que je sache, les présidents que nous nous donnons depuis quelque temps sont tout, sauf des cœurs de pierre... Autant dire qu’il n’y aura pas plus de perpétuité réelle que de déchéance de nationalité.

Alors, les amis, ne jouez pas le jeu de nos tireurs de (grosses) ficelles. Ne rentrez pas dans ces discussions stériles dans lesquelles ils nous enfument pendant qu’ils se gobergent. Si l’on voulait vraiment donner un coup d’arrêt à tous ceux qui ne nous veulent que du mal, ce n’est pas en attendant gentiment qu’ils nous tuent des dizaines de malchanceux pour faire les gros yeux « à la violence », c’est en leur tapant dessus pendant qu’on le peut encore.
Quel est l’imbécile qui a dit que la force ne réglait aucun problème ? C’est le refus imbécile de la force qui rend les problèmes insolubles.