Dimanche dernier, pour la première fois de ma vie, j’ai participé à une manif. Et si je suis allé user mes godillots et me geler des parties de mon anatomie qui, n’en déplaise aux tenants de la théorie du « gender », font incontestablement de moi un mâle, ça en valait largement la peine. Parce que cette loi, en soi apparemment anodine, qui reconnaîtrait que tout le monde a le droit de se marier avec tout le monde, c’est ni plus ni moins que le début de la fin de notre civilisation telle qu’elle existe aujourd’hui. Notez que je ne conteste pas qu’on puisse vouloir en changer, de notre monde de misère, mais j’aimerais qu’on admette que je puisse ne pas être homophobe, et pas prêt pour autant à donner un blanc seing à des gens qui en dehors de répéter comme des perroquets qu’il s’agit de faire « avancer » l’égalité, la justice et le progrès, sont incapables de dessiner ne serait-ce qu’une ébauche de ce nouveau monde paradisiaque qu’ils nous promettent pourtant avec un culot d’acier. J’y reviendrai tout au long du prétendu « débat » (puisque les carottes sont déjà cuites et archi-cuites) au Parlement, mais pour aujourd’hui, je m’en tiendrai à quelques réflexions sur et autour de la manif contre le mariage pour tous.

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Pour ceux qui n’ont pas arrêté de nous seriner que ne s’opposeraient à cette avancée sociale que de « vieux » cathos réactionnaires, et, à la rigueur, quelques jeunes endoctrinés par ces mêmes vieillards héritiers des Croix de feu, hé bien, c’est raté. S’il y avait probablement des cathos pur sucre, il y avait aussi au moins un athée (moi), et surtout, il y avait beaucoup, beaucoup de jeunes, et des familles de tous âges et de toutes catégories, et ça se voyait, en dépit de l’effort considérable qu’ont produit nos médias pour ne montrer que les images autorisées de tempes blanches, de loden verts et de bonnes sœurs à cornettes. Quant à la place faite par les Télé « autoproclamées d’information », et pour discréditer tous les manifestants, aux extrémistes de « Civitas », qui n’avaient rien à voir avec la manif, et à son prétendu représentant, qu’on nous a passé en boucle demandant la re-pénalisation de l’homosexualité, je ne suis pas certain que Boukharine (patron de la Pravda sous Staline) ou Goebbels auraient imaginé mieux dans la bassesse.

Ah, et puis oser ne décompter que 340.000 manifestants, alors qu’on en reconnaît aujourd’hui entre le double et le triple, ça traduit bien à quel point en sont réduits Manuel Valls et sa clique (pour ceux qui pensent que Valls mériterait d’être de droite, je leur dis qu’ils risquent d’être déçus. Une piste : n’avez-vous pas remarqué à quel point il lèche en toutes circonstances les bottes de Hollande ?)

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Dans cette manif, c’est incontestable, il y avait essentiellement des Blancs. Si je n’ai vu que quelques Noirs, et encore moins d’Arabes, ne croyez pas qu’ils applaudissent à cette aberration, bien au contraire. Je crois hélas que les Français d’origine africaine, du nord ou subsaharienne, sont de moins en moins solidaires des « souchiens » parce qu’ils se sentent moins Français aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a un demi siècle. Et tout cela, et c’est aussi vrai pour tout ce que nous appelons les « communautés », parce que nous menons depuis des décennies une politique de « droit à la différence » dont le premier effet est de nous signifier que nous n’avons pas le droit d’être « semblables ».

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Malgré tout, avant cette manif, vous avez pu le constater dans mes tribunes, j’étais extrêmement pessimiste et désabusé sur l’avenir de notre pays. Hé bien depuis dimanche, je me sens mieux. Non, mes amis, nous ne sommes pas qu’une poignée à refuser la France sans odeur et sans saveur qu’on veut nous faire avaler. Nous sommes, très, très nombreux. Nous sommes une multitude. Et depuis dimanche, et c’est ça la nouveauté, nous nous sommes comptés ! Les communautarismes qui vaudraient la Nation, les fausses valeurs qui vaudraient les vraies, les mensonges qui vaudraient les vérités, l’assistanat qui vaudrait le travail, le rêve qui vaudrait la réalité, nous n’en voulons pas. Et on se fout pas mal de se faire traiter de réacs et de fachos par la bienpensance officielle… Et si nous avons été assez crétins pour laisser Hollande se faire élire et les socialistes accaparer tous les pouvoirs, il y a au moins une lueur d’espoir : maintenant, aucun Français ne peut plus ignorer qui est Hollande, et ce que sont les socialistes et leurs alliés. Et aux prochaines élections, leurs promesses populo-démago, cette fois, ils pourront se les carrer bien profond là où il semblerait qu’ils en éprouvent le plus de plaisir.

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Pour finir, et pour ceux d’entre vous qui croiraient malgré tout que les socialistes s’en tiendront au mariage homo et n’iront pas plus loin, j’ai suivi lundi soir l’émission « Mots Croisés », sur France 2, dans laquelle intervenaient tenants et opposants à la loi sur le mariage pour tous. Hé bien nous avons appris, de la jolie bouche de la très médiatique Najat Vallaud-Belkacem, qu’après le vote de cette loi de progrès, il y aura bel et bien une « grande et belle » loi sur la famille, que la Procréation Médicalement Assistée en fera évidemment partie, et qu’on envisage même de la faire financer par la Sécurité Sociale, au nom de l’égalité et de la justice, bien entendu.

Imaginez : nous aurons enfin atteint le sommet de la modernité, lorsqu’une femme, après s’être fait inséminer gratuitement, changera d’avis et se fera tout aussi gratuitement avorter. Ce sera enfin l’égalité entre toutes les femmes et le rêve des féministes matérialisé : la liberté absolue d’user et abuser de leur corps ! Amen !

P.S. La porte parole du gouvernement nous l’a juré-craché : il n’y aura jamais de Gestation pour Autrui en France. Autant dire que les socialistes, et surtout les verts, n’attendront pas les calendes grecques pour voter une avancée sociétale aussi déterminante.