La justice de gauche est passée sur le « mur des cons », indépendante, juste et égale pour tous.
Clément Weill Raynal, l’inqualifiable journaliste qui avait trahi la confiance des permanents du syndicat de la magistrature en filmant à l’insu de leur plein gré le fameux mur (une blague de potaches), et en révélant son contenu au public - ce qui est une atteinte gravissime à la cuisine privée des citoyens, et un encore plus gravissime manquement à la déontologie journalistique-, a été justement sanctionné par la Direction de FR3. Justement, mais pas trop sévèrement, tout de même : huit jours de mise à pied sans solde, ce n’est pas la mer à boire, n’exagérons pas. Avec la droite au pouvoir et une situation inversée, le journaliste de gauche qui se serait permis un tel attentat aurait fini aux Assises, c’est sûr (je rigole !).
Et les auteurs du « Mur des Cons » ? Hé bien, bonnes gens, pour eux, ça a été très dur : le Conseil Supérieur de la Magistrature, sollicité par le Garde des Sceaux, après avoir longuement hésité à demander qu’on leur attribue la légion d’honneur pour avoir épinglé de dangereux criminels, s’est finalement déclaré incompétent… Affaire classée. Il faut dire que le CSM est constitué majoritairement de magistrats, dont une demi-douzaine désignés par le SM… Et la boucle est bouclée.
__3__
Alors que faut-il retenir de tout ce mic-mac, mes amis ?
D’abord, pour l’avenir de Clément Weill Raynal, et quand on veut bien gratter un peu le communiqué de la Direction de FR3, on découvre un « avertissement » qui, en jargon de DRH, s’appelle « monter un dossier » : je vous fiche donc mon billet que dans quelque temps, quand plus personne n’y pensera, ce salopard de « jaune » sera viré sans tambour ni trompette, sous les applaudissements du SNJ, le syndicat national des journalistes, par ailleurs si sourcilleux sur l’indépendance de ses adhérents et sur leur droit imprescriptible d’informer, y compris en caméra cachée, du moment qu’il s’agit de mettre hors d’état de nuire un ennemi des avancées et du progrès social.
Et puis, surtout, avec le silence assourdissant des médias sur cette affaire, alors qu’elle aurait dû provoquer un cataclysme, démonstration est faite que notre République est définitivement gangrenée par une idéologie qui nous a installés dans ce que déjà Tocqueville, voici près de 200 ans, pronostiquait que deviendraient les démocraties : des dictatures molles, une masse abrutie et uniforme gobant tout ce que des dirigeants aussi mous que leurs peuples leur feraient avaler. Et en ce moment, ce que les médias – passeurs de plats entre le pouvoir et les masses-, nous font ingurgiter, après le mariage, la justice et l’égalité pour tous, c’est que, depuis Hollande, les magistrats sont enfin libres de faire leur travail, en toute indépendance.
__3__
Alors que ce que nous voyons, ce sont des juges qui sont parfaitement sous contrôle, non pas de dirigeants politiques ou de quelconques leaders moraux ou financiers, mais, bien pire, de leur propre idéologie et de la vanité de se situer au dessus des lois… Et c’est à qui dépensera le plus d’énergie (et des budgets colossaux), pour accrocher à son tableau de chasse des grands chefs d’entreprise, des ministres, voire, trophée suprême, un Président de la République…
Ne soyez donc plus étonnés, quand ils relâchent le menu fretin du RER D, par exemple. Ce n’est pas, comme on nous le répète à l’envi, parce que ces « jeunes issus de la diversité » seraient avant tout victimes de la société, ce serait faire trop d’honneur à cette "racaille". Non, s’ils les renvoient dans leurs cités, c’est parce que ces petits merdeux ne sont pas dignes de recevoir leur sentence… Et puis il faut bien que nos juges veillent à faire de la place dans les prisons pour les seuls délinquants qui soient dignes de leur hauteur.
Quand aux Weill Raynal et autres fourmis qui se permettraient l’outrecuidance de les défier, ils les écrasent, sans autre forme de procès.