Quand j’écrivais la semaine dernière ma tribune Puisqu’on vous dit que la justice est indépendante !, le rejet par la Cour de Cassation du pourvoi d’Eric Zemmour, suite à sa condamnation en appel à 3000 euros d’amende pour « provocation à la haine religieuse » n’avait pas encore été publié. Je reviens aujourd’hui sur cette décision de la Cour de Cassation, dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle ajoute un torrent à mon moulin.

Qu’avait-donc encore fait ou dit Zemmour pour subir une nouvelle fois les foudres de la « justice » ? Figurez-vous que, en 2016, sur France 5, le polémiste avait tenu des propos anti-musulmans (dixit l’AFP, autant dire un crime contre l’humanité). Entre autres propos nauséabonds, il avait osé affirmer que les musulmans devraient choisir « entre l’Islam et la France », que nous vivions « depuis trente ans une invasion », que « dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées (se jouait une) lutte pour islamiser un territoire ».

Hé bien je l’affirme haut et clair : la Cour de Cassation, et avec elle tout le système judiciaire français, a choisi son camp, le camp de la soumission inconditionnelle à l’Islam. Analysons d’un peu plus près les propos mis en cause.

Zemmour parle d’invasion, de lutte pour islamiser des territoires… Que dit d’autre Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, l’homme le mieux informé de France, quand il constate : « Je suis allé dans tous ces quartiers. La situation est très dégradée… Aujourd’hui on vit côte à côte... Je crains que demain on vive face à face » ? Que dit Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, quand il déplore que « certains enfants se voient mis (admirez la construction grammaticale) dans la tête des choses de plus en plus jeunes, qui peuvent paraître folles, comme ne pas s’asseoir sur une chaise rouge parce que le rouge serait la couleur du diable, ou qu’un petit garçon ne tienne pas la main d’une petite fille », que des groupes « essaient de tester des choses » ?
Hé là, minute, papillon, pas d’amalgame, comparaison n’est pas raison : les deux ministres, eux, se sont bien gardés de stigmatiser des personnes, contrairement à Zemmour, qui attaque ad hominem, en méchant islamophobe qu’il est. Ils disent la même chose, mais ça n’a rien à voir… Bande de faux-culs !

Quant à émettre l’opinion qu’il faudrait imposer aux musulmans de choisir « entre l’Islam et la France », qu’est-ce que cela signifie d’autre que : si vous choisissez l’Islam, vous choisissez une religion qui n’est pas compatible avec les valeurs de la France. Alors soit vous faites à Rome comme les Romains, soit vous êtes priés de rejoindre un de ces pays musulmans dont la tolérance envers les autres religions et les non-croyants est proche du zéro absolu . S’agit-il en l’espèce de propos anti-musulmans, comme le décrète complaisamment l’AFP ? On pourrait le penser, et alors ?

Expliquez-moi comment on peut entretenir la fiction d’une liberté d’expression qui permettrait de proclamer que l’Islam représente un danger mortel pour notre identité, et en même temps interdire d’en conclure - et de constater -que les fidèles d’une telle religion posent un sérieux problème à notre mode de vie ? Comment peut-on condamner les propos d’un Zemmour, et en même temps ne pas réagir aux écrits d’une Houria Bouteldja, l’égérie des indigénistes, dans « Les Blancs, les juifs et nous » : « j’appartiens à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l’Algérie, à l’Islam », propos clairement de rejet de la France, voire antisémites, d’une française de « papiers » - sans compter que cette seule phrase coche toutes les cases de ce qui est interdit, sous peine de poursuites, aux "blancs" (race, famille, France, catholicisme, communauté) ?

Ne nous y trompons pas. Après la 17ème chambre et la Cour d’Appel, la Cour de Cassation (et donc la justice française) vient de confirmer que l’Islam est intouchable. Alors si vous voulez vous défouler sur une religion, tapez plutôt sur le christianisme, c’est sans risque, et vous aurez en plus la bénédiction du pape.