Mon père me le disait il y a plus de trente ans, avec des mots un peu moins choisis, mais l’idée y était : « Avant longtemps, toi, tu le verras, moi, j’espère que je serai parti, la France sera musulmane ». Je mettais ses propos farfelus sur le compte d’une nostalgie mal digérée de l’Algérie perdue, je répliquais que jamais nous, les Français, nous ne serions assez cons pour nous laisser dominer par un peuple qui passait son temps tête baissée et cul levé, quand il n’était pas occupé à tenir les murs, tandis que nous, tout de même, nous fabriquions des bombes atomiques, des Mirages 2000 et des Porte-avions Charles de Gaulle, de quoi pulvériser tous les musulmans de la Création s’il nous en prenait fantaisie.
Hé bien aujourd’hui, toute honte bue, malgré notre arsenal nucléaire, notre supériorité démocratique et républicaine, nos avancées sociétales et tout le toutim, c’est l’Islam qui a gagné, définitivement. Et je vais vous dire pourquoi.
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L’Islam a gagné, d’abord, parce qu’il a joué, en se servant au mieux de ses intérêts, des règles démocratiques dont nous sommes si fiers, et de notre atavisme chrétien à nous repentir : entre fécondité infiniment supérieure des Français musulmans et immigration incontrôlée et continue d’africains, accueillis au nom de notre passé colonial, la population de la France s’islamise irrémédiablement.
Mais l’Islam a surtout gagné parce qu’il bénéficie de l’alliance objective ou de la complicité passive d’une majorité de "Français de souche, de demi-souche ou de quart de souche" qui, pour les uns, entendent manipuler l’Islam à leur profit, et, pour les autres, c’est plus récent, estiment que l’Islam, malgré ses défauts et ses archaïsmes, demeure la seule option alternative à l’évolution folle de notre société.
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Les premiers capitulards, c’est bien sûr la Gauche au pouvoir, et avant elle, les idées « progressistes » véhiculées aussi bien par les partis de la droite dite « de gouvernement » : pour ces idéologues, ce qui empêche les hommes d’être libres et égaux entre eux, c’est la propriété et ses « bras armés », l’État et le catholicisme. Les hommes ne seront libres et égaux que quand ils auront détruit la propriété, donc la nation et la religion.
Pour l’Islam, l’État est une création du diable : Allah est partout et dans tout, la communauté des croyants est universelle, l’appropriation de biens ou de terres une offense faite à Dieu.
Socialistes et islamistes sont donc liés par un objectif commun : la disparition de l’idée même de Nation et d’État. La gauche est tellement imbue de sa supériorité, voire de son exclusivité idéologique, qu’elle est persuadée, le temps venu, de pouvoir transformer, en deux dialectiques trois casuistiques, les soumis à Dieu en laïcards convaincus, adorateurs fidèles du dieu consommation, érotomanes compulsifs adeptes du progrès sociétal et de l’indifférenciation des genres. Sauf que ces Docteurs Folamour-là se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au trognon : un bon musulman ne croit qu’en Allah et en son prophète Mohamed, il est totalement fermé à la subtilité de l’endoctrinement socialiste, et nos valeurs « féminines », comme dirait Zemmour, lui sont parfaitement odieuses...
Ce qui nous consolerait presque, c’est que les premières « victimes » de la purification des mécréants, lors qu’adviendra l’inexorable pouvoir islamiste, seront celles-là mêmes qui l’ont consacré.
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Les seconds capitulards, et eux ont toutes les excuses, ce sont ceux que l’on traite avec mépris, au choix de « conservateurs » ou réactionnaires : catholiques abandonnés par l’Église (tellement occupée à tendre l’autre joue qu’elle n’a plus le temps de s’occuper de ses clients), petites gens qui n’ont de patrimoine que la patrie, humanistes qui refusent un prétendu progrès qui broie l’homme et en fait une machine à plaisirs artificiels... Eux en sont arrivés à un tel degré de dégoût et de désespoir qu’ils en ont conclu que, tout bien pesé, à choisir entre la société désespérante que nous promettent nos esprits forts, et un Islam qui, tant bien que mal, remettrait le monde sur ses pieds, ce ne serait pas trop cher payé que de s’incliner cinq fois par jour dans la direction de la Mecque.
D’ailleurs, après mûres réflexions, j’envisage de signer dorénavant mes tribunes Nemo-Hamed.