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J’ai récupéré un point sur mon permis !

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France

Lettre ouverte au Ministre de l’Intérieur, qui, non content d’exercer un véritable racket sur les vaches à lait que nous sommes, se permet en plus de nous faire la leçon comme si nous étions à la maternelle. Attention ! Trop, c’est trop !

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Monsieur le Ministre de l’intérieur,

Je sais que vous êtes très occupé au « grand œuvre » de votre ministère, le remplacement des panneaux de limitation de vitesse sur les routes départementales (je les hais, moi aussi, comme feu Jean Yanne et la plupart de vos collègues et collaborateurs qui ne les empruntent jamais) à 90 km par de nouveaux panneaux, plus modernes, plus responsables, plus écologiques, plus nouveau monde, bref, plus « en marche » à 80 km. Nul doute qu’avec cette décision courageuse et innovante qui va sauver des dizaines de milliers de vies, votre nom s’inscrira au Panthéon de l’Histoire, à l’instar de Joseph Fouché et du grand Charles (Pasqua).

Aussi ai-je été particulièrement sensible au courrier que vous avez pris la peine de m’adresser personnellement, par le truchement de votre chef du « bureau national des droits à conduire », monsieur Eric Biergeon, que lui aussi en soit chaleureusement remercié. Tant de bienveillance de votre part m’a ému aux larmes, et m’a fait enfin prendre conscience (ce n’est pas trop tôt, me direz-vous) de l’attitude irresponsable et criminelle qui était la mienne dès que je m’installais au volant de ma voiture. Dire que pendant près d’un demi siècle de conduite intense (entre 30.000 et 40.000 km par an, par tous les temps et sur toutes les routes), j’ai risqué ma vie et la vie de mes concitoyens en conduisant à tombeau ouvert (c’est le cas de le dire) d’abord une antique 2CV, puis une Peugeot 304, une Peugeot 505, une Renault R25, une Renault Safrane, une Renault Vel Satis et tout dernièrement une Peugeot 3008, rien que des bolides particulièrement agressifs et dangereux (vous aurez noté que j’ai toujours acheté Français, ce qui constitue, je le reconnais à ma plus grande honte, une circonstance aggravante).
Je me rends compte, grâce à votre paternelle admonestation, aux bons points qui m’ont été retirés, et aux modestes amendes que vous m’avez infligées, à quel point un automobiliste aussi peu respectueux que moi de la réglementation routière et des autres usagers de la route a eu de la chance de ne jamais ni avoir provoqué, ni été victime d’accident, même matériel, de ne jamais avoir reçu d’autre condamnation routière que pour des excès, il est vrai irresponsables, d’une poignée de km/heure dans des endroits où mon expérience (trompeuse) de la route m’aurait incité, (si je n’avais pas essayé tant bien que mal de respecter les innombrables panneaux qui fleurissent le long des chaussées,) à rouler encore plus vite, sans le moindre danger ni pour mes concitoyens, ni pour moi-même.

Je vous remercie donc encore, et ne puis résister à la fierté qui me prend de reproduire pour mes lecteurs le texte admirable qui m’a bouleversé par la sollicitude que vous-même et le gouvernement tout entier "en marche" témoignent à mon insignifiante personne :
« Pendant ces 6 mois, votre comportement de conducteur s’est probablement traduit par un respect accru des règles de conduite. Aussi je vous encourage à maintenir votre vigilance pour ne plus perdre de points mais surtout pour protéger votre vie ainsi que celle de vos proches et des autres usagers sur la route.
En agissant ainsi, vous contribuez à rendre la route plus sûre pour l’ensemble de la collectivité. »

Monsieur le Ministre, je vous l’affirme solennellement, vous pouvez compter sur mon civisme, grâce à vous retrouvé ! Je m’engage à respecter dorénavant scrupuleusement les limitations, aussi fantaisistes et inadaptées à la route soient-elles. De plus, conscient que l’État a besoin de toutes ses recettes routières, je suis prêt, en gage de ma toute nouvelle conscience citoyenne, à verser au Trésor Public l’équivalent des amendes que mon comportement exemplaire vont m’épargner.