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Irma ? C’est la faute à l’Etat !

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France
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Je rentre d’Indonésie. Quel rapport avec le cyclone Irma, me direz-vous ? Aucun, si ce n’est que l’archipel Indonésien est truffé de volcans. Que ces volcans se réveillent régulièrement, détruisant fermes, cultures et emportant parfois humains et animaux qui n’ont pas pu se carapater assez vite. Croyez-vous que les indonésiens « sinistrés » pleurent, gémissent, implorent les dieux et exigent des gouvernants secours et indemnisations ? Non. Ils se remontent les manches, serrent les dents, et rebâtissent obstinément sur les flancs du volcan ce que l’éruption a détruit. Parce que la terre volcanique est particulièrement fertile, qu’elle leur rend au centuple ce qu’elle leur a pris, parce que c’est leur terre, pour le meilleur et pour le pire, et qu’ils savent bien que c’est à eux d’en prendre soin, et pas à un État dont ils n’attendent rien et à qui ils ne demandent rien non plus.

Et il y a eu Irma, un cyclone d’une puissance rarement observée dans les Antilles. Irma a eu l’outrecuidance de ravager deux terres françaises, Saint Martin et Saint Barthélémy, plutôt que de s’en prendre à ses habituels souffre-douleur, comme Haïti ou Saint-Domingue.
Et les iliens de crier au scandale et d’accuser devinez qui ? L’État Français, voyons ! L’État, qui, comme d’habitude, aurait été en dessous de tout : comment la cinquième puissance du monde a-t-elle pu laisser un « accident climatique » s’attaquer à nos maisons, à nos parties de boules et à nos barbecues entre retraités ? A quoi servent le (peu, vu les exonérations et facilités fiscales dans les îles) d’impôts et taxes que nous payons ? Pourquoi n’a-t-on pas fait venir des troupes sur place avant l’arrivée du cyclone ? Pourquoi n’a-t-on pas prévu eau et vivres pour tout le monde ?
J’ai même entendu à la radio une femme s’étouffer de colère parce qu’elle avait appelé une trentaine de fois l’Élysée pour obtenir des nouvelles de sa fille, et qu’on n’avait pas daigné lui passer un « responsable »… Elle voulait quoi, cette dame, que ce soit le Président en personne qui la prenne au téléphone ? Qu’il dépêche, toutes affaires cessantes, un commando de marine pour rechercher sa fille dans le chaos de l’île ? Oui, apparemment, elle aurait trouvé cela normal. Comme une majorité de français trouvent normal que l’État s’occupe de les loger, de les nourrir, de les torcher, quitte à les infantiliser (5 fruits par jour, le tabac tue, consommer l’alcool avec modération, critiquer l’Islam n’est pas une opinion, c’est un délit, voter Macron et la République en Marche est un acte citoyen…), entre autres.

Bien sûr, il y a eu les pillages, lesquels, mythe du vivre ensemble oblige, ont pris de cours les autorités, paraît-il (quel responsable aurait pris le risque d’être taxé de racisme en prenant les mesures préventives qui auraient été comprises par la bienpensance nationale comme "stigmatisant" une partie bien précise de la population ?) … Sauf que Saint Martin, loin de l’image idyllique qu’en donnaient les médias - pour meubler- en attendant le cyclone-, est un des territoires les plus criminogènes des possessions françaises (plus de 600 crimes et délits en 2015, pour 37000 habitants), une plaque tournante de la drogue pour les cartels du Vénézuela et de Colombie, et une poudrière ethnique, avec plus de 100 nationalités représentées, des jalousies, des rancœurs et des envies. Et que l’occasion était trop belle à la fois d’améliorer l’ordinaire en prenant aux "blancs" et de leur filer une sainte trouille, voire plus si l’occasion s’en présentait.

Alors la France va payer –pas forcément pour ceux qui ont tout perdu-, comme d’habitude. La polémique va peu à peu s’éteindre, Emmanuel et Brigitte (rassurez-vous), referont les couvertures des magazines. Une commission parlementaire se déplacera en grande pompe dans les îles, dès que les hôtels 5 étoiles seront de nouveau en état de l’accueillir dignement. Et on refermera le couvercle sur tout ce qui pourrait jeter une ombre sur la France métissée et multiculturelle que le monde nous envie… avec la complicité de la majorité des Français qui préfèrent ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, et gémir.