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IVG ou DVG (Destruction d’une Vie Gênante) ?

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France

La retransmission en direct des débats du Congrès de Versailles au Trocadéro, la joie malsaine exprimée à l’issue du vote, l’illumination de la Tour Eiffel… Et les fœtus, eux, ils n’ont rien à dire ?

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Commençons par balayer l’argument gadget d’une constitutionnalisation de l’avortement qui protégerait définitivement les femmes d’un retour aux temps obscurs où les faiseuses d’anges étaient guillotinées, temps obscurs toujours possibles, suivez mon regard tourné vers l’extrême-droite. Sauf que la Constitution est un mode d’emploi, pas les Tables de la Loi. Elle fixe les attributions des pouvoirs publics, Président, gouvernement, parlementaires, Conseil Constitutionnel, Conseil D’État et Conseil Économique et Social, entre autres… Elle n’a pas vocation à évoluer tous les quatre matins pour satisfaire les lubies sociétales ou les revendications woke de minorités quelque peu déjantées. Hélas, depuis Chirac (le plus mauvais président que la France se soit donnée jusqu’à ce qu’il soit détrôné par Sarkozy, Hollande et maintenant Macron) et le funeste « Principe de Précaution », la Constitution est allègrement détournée, triturée, traficotée, bafouée et surtout interprétée au gré des intérêts d’idéologies toutes plus irresponsables les unes que les autres. Le droit à l’avortement, comme l’a fait remarquer Gérard Larcher, le président du Sénat avant de s’aplatir mollement, n’a pas plus à faire dans la Constitution que le droit des petits oiseaux à faire cui cui… Si encore cela servait réellement à l’émancipation des personnes ayant une vulve (comme si les femmes, en France, ne l’étaient pas, émancipées), pourquoi pas ? Imaginez l’arrivée, que l’on nous annonce imminente (brrr), au pouvoir, de ces démoniaques forces obscures qui mettraient fin à la République. A leur tête un dictateur farouchement opposé à l’avortement (un dictateur pour qui l’abolition du droit à l’avortement serait l’obsession première, voire unique), est-ce que vous croyez que ce dictateur implacable respecterait la Constitution ? A mon humble avis, il se torcherait avec.

Et puis venons-en au grand bond en avant accompli, dans le pays phare de l’humanité, et sous l’ère Macron (je tombe en pâmoison rien qu’à l’évocation de notre grand chef de guerre), pour la liberté des femmes. Il y a, en France, ces femmes qui avortent non pas parce que c’est leur volonté, comme le porte à croire le V du sigle IVG, non pas parce qu’elles ne veulent pas de cet enfant à naître, bien au contraire, mais à cause d’une infinie détresse et d’une immense solitude, et à qui L’État, dont la baisse de la démographie devrait être une des principales préoccupations, ne propose que la mort, par le truchement d’un Planning Familial militant, obsédé par le dépassement permanent de ses objectifs– nous en sommes à près de 240.000 avortements par an, record du monde par rapport à notre population, et ils n’en ont jamais assez. Il y a aussi, chez nous, les avortements dits de « confort », par exemple parce que les vacances pourraient être compromises si la grossesse est trop avancée au mauvais moment. Et les femmes qui ne veulent pas de moyens de contraception chimiques ou mécaniques et leur préfèrent un avortement vite fait, à l’aspirateur, médicalisé, gratuit. Et les hommes, ne les oublions pas, qui n’assument pas.
Et Il y a aussi des femmes qui, comme l’a écrit Gabrielle Cluzel dans Boulevard Voltaire, voudraient que l’on n’interrompe pas leur grossesse contre leur gré. Ces femmes qui, enceintes d’une fille dans des sociétés où seul l’homme a sa place, sont forcées d’avorter par leur mari.

Et il y a le fœtus. On n’en a pas entendu parler, pendant les débats parlementaires, de cet empêcheur potentiel de se congratuler en rond. Mais c’est quoi, un fœtus ? Un bout de chair ? Un légume ?... Il semblerait bien pourtant que ce soit déjà, dès ses premières heures, de la matière vivante. Alors, à 14 semaines... Sans jeter la pierre à quiconque, sans forcément être pour ou contre, et vice et versa, c’est quand même un caillou dans la chaussure de la pensée progressiste, non ? Mitterrand avait aboli la peine de mort, Macron supprime la peine de vie. "On avance, on avance on avance, c’est une évidence", chanson d’Alain Souchon.