Au risque de m’attirer les foudres de nos lecteurs, j’ai naguère soutenu le « mariage » homo, (tribune du 31/01/2011, "pourquoi pas le mariage homo ?") non pas en tant qu’institution symbolique de la Famille avec un grand « F », prétention qui me parait friser le ridicule, mais en tant que cadre juridique. Ma raison était simple et unique : il existe dans la législation relative au mariage tous les dispositifs qui permettraient de traiter la plupart des problèmes juridiques qui touchent les couples homosexuels (et, on l’oublie trop souvent, les tiers concernés, tels que créanciers, débiteurs, parents etc…), et que le PACS, par son absence de contreparties aux droits accordés, et surtout par la facilité avec laquelle on peut le dénoncer, ne résout pas.
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Je me suis même laissé aller jusqu’à admettre l’adoption, en partant de l’idée qu’il valait mieux, tout bien considéré, pour un enfant, d’être élevé par un couple homosexuel aimant et attentif que par des parents indignes dont le principal loisir serait de taper sur leur progéniture entre deux comas éthyliques… Ce qui ne m’empêche pas de penser qu’à situation égale, et s’il y a moins d’enfants à adopter que de candidats à l’adoption, les candidats « couples homme-femme » devraient avoir priorité sur les couples homo, parce que quand j’ai le choix entre plusieurs solutions, j’ai tendance à adopter celle qui privilégie l’ordre naturel des choses… Mais j’accepte que l’on me traite de réactionnaire.
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Hé bien j’en étais à ce point de mes propositions révolutionnaires, quand la Gauche du Progrès et des Avancées Sociales, non contente de vouloir absolument « le mariage pour tous », nous a sorti le dernier lapin de son chapeau : la PMA (procréation médicalement assistée) pour tous. Et là, je me suis brutalement réveillé de mon rêve œcuménique, et je vous le dis haut et fort : au diable le mariage homo, l’adoption et la naissance en éprouvette. En voulant nous imposer la PMA, on n’en est plus à apporter une solution juridique à un vrai problème, on est dans le militantisme homosexuel extrémiste de la « théorie du genre », qui voudrait nous faire avaler qu’on ne nait pas homme ou femme, qu’il n’y a pas de raison pour qu’un pénis ou une vulve soient plus différenciateurs du « genre » que la couleur des yeux, la taille, les cheveux, les oreilles… Les notions d’homme et de femme, pour les adeptes du « gender », qui au passage est subrepticement rentré dans les programmes de l’Education Nationale, sont un vestige démodé et réactionnaire du passé machiste de l’humanité.
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Où est-ce que tout cela nous mène ? Hé bien, à la conclusion que les homosexuels, parce qu’ils ont choisi « librement » leur « genre » (ou de ne pas en avoir), plutôt que de subir passivement une sexualité imposée par une "Nature" réactionnaire et homophobe - qui exige que pour faire un enfant, il faille mettre en contact un organe femelle et un organe mâle -, représentent une « espèce supérieure », au dessus du système « Naturel », normatif et carcéral, qui opprime depuis des millénaires la pauvre communauté des humains !
Le véritable enjeu de la PMA, ne nous y trompons pas, c’est la victoire de « l’être supérieur » sur la Nature, c’est l’être humain libéré de la dictature hétéro-sexuelle de la Nature. Quelle avancée sociale ! Quel pas de géant pour l’Humanité !
Voilà où nous en sommes, et voilà ce dont je ne veux pas me rendre complice.