Napoléon disait de Talleyrand qu’il était « de la merde dans un bas de soie ». On pourrait en dire autant de Bernard Henri Lévy, sauf que Talleyrand, lui, au moins, avait du talent.
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Revoilà BHL dans les feux de l’actualité, chemise blanche échancrée, impeccablement repassée, portant sur son front toute la misère des guerres du monde. C’est qu’il vient de donner aux Terriens pétrifiés par tant de clairvoyance « Nuit Blanche », un nouvel opus, tout aussi dispensable que ses impérissables précédentes œuvres. Et qu’avons-nous appris de fondamental, sans même avoir à acheter son bouquin (que personne de sensé n’aurait de toute façon l’idée d’acheter, ni même de voler) ? Que le grand homme est insomniaque, d’où le titre. Et qu’est-ce qui le tient éveillé toutes les nuits, jusqu’à l’aube ? Mais, bande de sales connards de gros beaufs, comment pouvez-vous dormir alors que des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des non-binaires meurent au Bangladesh, en Israël, à Gaza, au Liban, en Ukraine, aux Indes, au Myanmar, et un peu partout dans le monde ? Proche de ce qui est lointain, loin de ce qui est proche, les Français, les couteaux assassins, les territoires perdus de la République, le désarroi de la France périphérique et rurale, il s’en tape ou il méprise.
L’on a appris aussi, information capitale s’il en est, que lorsqu’à 2h du matin, entre deux intuitions fulgurantes, BHL s’accorde quelques minutes de détente, il voit, depuis sa fenêtre, de la lumière dans le bureau d’Emmanuel Macron, son président vénéré, encore au travail, comme lui. Prenez-en de la graine, les bouseux : pendant que vous ronflez, abrutis par l’alcool et les séries débiles de France Télévision, le président et le plus grand philosophe vivant de l’avenue de Rivoli œuvrent pour la grandeur de la France, de l’Europe, du Monde et de l’Univers... Oui, parce que notre immense penseur, comme le lui fit remarquer ironiquement l’excellent Vincent Hervouet, habite en face de l’Élysée, dans un modeste pied-à-terre qu’il a payé, si mes sources sont exactes, la bagatelle de 2,9 millions d’euros en 2012, et dont la valeur actuelle serait proche de 5 millions. De l’argent de poche pour lui, qui ne dispose pas d’assez de temps pour habiter toutes les résidences qu’il possède à travers le monde.
BHL, l’homme qui ne rate aucune occasion de fustiger le manque de cœur de ses compatriotes populistes, artisans, ouvriers, paysans et autres sans-dent, est en effet multimillionnaire. Et ce n’est pas avec la vente de ses livres (quelques milliers, voire quelques centaines, à comparer aux centaines de milliers d’exemplaires vendus par son ennemi intime Eric Zemmour) ou les recettes de ses films (tous des bides, sans exception, mais qui ne lui ont pas coûté un sou, financés qu’ils sont par vos impôts, le CNC, les régions, sans oublier Arte, dont il est président du Conseil de Surveillance,– comme quoi l’argent n’a pas d’odeur) qu’il s’est enrichi, mais en héritant de son père !
Allez, je ne résiste pas au plaisir (mêlé d’envie de lui filer une baffe monumentale, je l’avoue) de vous citer quelques-unes des phrases culte de ce « pompeux cornichon », comme le qualifiait l’humoriste Noël Godin, plus connu sous le nom de « l’entarteur », qui l’a entarté une dizaine de fois, en justifiant son acharnement par un « BHL est la tête à tarte par excellence » :
Dans le journal belge Le Soir, le 22 mars 2019, à propos des gilets jaunes, comparant le mouvement à celui de mai1968 : « En mai 68, on envoyait des pavés. Mais il y avait une espérance, une intelligence. Ici, on a affaire à une sorte de crétinisme. » Vous l’avez compris : nous, en 68, (dont moi, BHL) on était l’élite de la France, on savait. Les gilets jaunes, beurk…
Toujours dans le même journal : « Quand, après quatre années de calvaire vécu par Sarajevo et de lâcheté de l’Occident, j’ai fait partie de ceux qui ont convaincu François Mitterrand et Jacques Chirac de faire quelque chose, ça a duré 5 minutes. Idem pour la Libye, pour l’Ukraine, pour les Kurdes. Cela agace les ministres en charge des Affaires étrangères, mais en réalité mes interventions n’ont chaque fois duré que 5 minutes ». Décryptage : comme ça a été une énorme foirade chaque fois que je me suis mêlé des problèmes du Monde, autant prétendre que je n’y étais pour rien. Mais si ça avait marché, ça aurait été évidemment grâce à moi !
Dans « Globe », en 1985, journal à la gloire de Mitterrand : « Bien sûr nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr tout ce qui est terroir, bourrées, binious, bref franchouillard ou cocardier, nous est étranger voire odieux »... Sans commentaire.
De quoi BHL est-il le symptôme ? Mais de la dégringolade de la France, de l’imposture de la Gauche, de la médiocrité des « élites », de la veulerie des médias, sans oublier l’apathie du peuple Français. BHL ne devrait pas pouvoir sortir de son immeuble sans se prendre une tarte dans la tronche, d’un de ces franchouillards qu’il méprise tant.
Pour les fans de BHL : BHL, philosophe comique ou sinistre crétin ?